Mimotopes du Virus de l'hépatite C
La présente invention se rapporte au traitement et à la prévention de l'hépatite C et notamment à tout peptide mimant des épitopes conformationels d'antigènes de structure du virus de l'hépatite C (VHC) et à tout poly nucléotide intégré dans un vecteur permettant l'expression desdits peptides et leur utilisation à des fins thérapeutiques, prophylactiques, notamment vaccinales, et/ou de diagnostiques.
Domaine de l'invention
Le VHC est un virus enveloppé à ARN à brin positif et représente l'agent étiologique majeur de l'hépatite non- A, non-B. Ce virus est impliqué dans les infections chroniques du foie et dans les complications tardives conduisant à une cirrhose du foie et à un carcinome hépato-cellulaire (HCC). Le virus est principalement transmis par le sang.
Les réactions immunitaires en réponse à l'infection semblent limitées ou tout au moins inadéquates, la chronicité apparaissant dans 80 % des cas après infection primaire. Les patients chroniquement infectés ont des taux sanguins anormalement élevés en enzymes provenant de la nécrose des cellules hépatiques, notamment en alanine aminotransférase (ALAT), un taux élevé d'anticorps spécifiques des antigènes viraux et présentent une virémie détectable par RT-PCR. Des études prospectives menées sur des donneurs de sang ont montré la coexistence de taux significatifs d'anticorps anti-HCV, de taux normaux en ALAT, et d'une virémie transitoire ou fluctuante ce qui suggère l'existence de porteurs sains de rinfection.
Il n'existe pas aujourd'hui de test commercialement disponible qui permet d'analyser la réponse humorale en distinguant les malades porteurs chroniques d'HCV, des patients ayant contractés une infection ancienne dont ils sont guéris, ou des porteurs sains.
La cible principale du diagnostic HCV est la protéine structurale de la nucléocapside. Cette protéine est bien conservée parmi les différents génotypes d'HCV et les anticorps anti-capside sont présents chez la majorité des patients chroniquement infectés. (Manzini, P. et al., 1993. Liver 13:222-226 ; Bukh, J.. et al. 1994. P.N.A.S. 91:8239-8243 ; Harada, S., et al. 1991. J. Virol. 65:3015-3021). Par exemple, la protéine recombinante C22-3, couvrant les acides aminés de 2 à 120 de la nucléocapside est le composant majeur des tests commerciaux anti-HCV dit "de seconde génération" (Hosein, B., étal. 1991. P.N.A.S. 88:3647-3651 ; Grakoui, A., et al. 1993. J. Virol. 67:2832-2843).
Le génome du virus de l'hépatite C consiste en 2 portions non codantes situées respectivement aux extrémités 5' et 3' du génome encadrant un seul segment ouvert de lecture (ORF) qui code pour 3 protéines de structure ( la protéine nucléocapsidique ou core (C), et les deux protéines d'enveloppe El et E2) et 6 protéines non structurelles (NS2, NS3, NS4a, NS4b, NS5a et NS5b) (Bukh, J., et al. 1995 Seminars in liver disease 15 : 41-63). Un précurseur poly protéique unique (Grakoui, A., et al. 1993. J. Virol 67:1385-1395 ; Grakoui, A., et al. 1993. P.N.A.S. 90:10583-10587 ; Grakoui, A., et al. 1993. J. Virol. 67:2832-2843 ; Tanji, Y., et al. 1994. J. Virol 68:8418-8422 ; Manabe, S., et al. 1994. Virology 198:636-644) est directement traduit à partir de l'ARN viral (Choo, Q.L. et al. 1989. Science 244:359-352) et subit des modifications post-traductionnelles à la fois par les protéases de l'hôte et par des protéases virales (Manabe, S., et al. 1994. Virology 198:636- 644 ; Hijikata, M., et al. 1993. J. Virol 67:4665-4675). Les protéines structurales, qui consistent en la capside C et les deux protéines d'enveloppe El et E2, sont générées par coupures séquentielles dans le premier tiers de la poly protéine, tandis que les protéines non structurales (NS2, NS3, NS4 et NS5) sont générées à partir des deux tiers restant.
Plusieurs études basées sur la modélisation de la protéine avec des peptides synthétiques ont indiqué que la nucléocapside du HCV contient plusieurs épitopes linéaires fortement immunogènes (Chiba, J., H. et al. 1991. P.N.A.S. 88:4641-4645 ; Yoshikawa, A., K. et al. 1992. J. Immunol. Meth. 148:143-150 ; Parmley, S.F., et al. 1988. Gène 73:305- 318 ; Winter, G., et al. Annu Rev Immunol 12:433-455 ; Kohler, G., et al. 1975. Nature : 495-497 ; Huse, W.D., et al. 1989. Science 246:1275-1281 ; Hoogenboom, H.R., et al. 1992. Immunol Rev 130:41-68 ; Burton, D.R., et al. 1994. In Advances in Immunology, Vol 57, vol. 57.F.J. Dixon, éd. Académie Press Inc, 525 B Street Suite 1900, San Diego, CA 92101-4495, p. 191-280 ; Marks, J.D., et al. 1992. Bio/Technology 10:779-783 ; Waterhouse, P., et al. 1993. Nucleic Acids Res 21:2265-2266 ; Me Cafferty, J., et al. 1990. Nature 348:552-554). Inversement, on sait très peu de chose à propos des épitopes naturels, conformationnels de la nucléocapside. Cela est principalement dû au fait que très peu d'anticorps ont été produits à partir d'individus infectés par HCV (Siemoneit, K., et al. 1994. Hybridoma 13:9-13 ; Cerino, A., et al. 1993. J. Immunol. 151:7005-7015 ; Akastuka, T., et al. 1993. Hepatology 18:503-510)).
Résumé de l'invention
Face à la problématique liée au risque important de développement d'hépato carcinome ou de cirrhose consécutif à l'infection par le VHC le besoin existe d'identifier
une composition pharmaceutique permettant de traiter efficacement ou de prévenir cette affection virale.
Il existe aussi un besoin de développer des réactifs rentrant notamment dans la composition de kits immunologiques qui permettent de distinguer entre les porteurs sains, les malades chroniquement infectés et les sujets guéris qui ont fait une infection ancienne.
La présente invention vise à pallier ces besoins en identifiant des structures peptidiques pour le traitement thérapeutique ou prophylactique de l'hépatite C capable de réagir avec un anticorps spécifique d'un antigène de structure du VHC , comprenant une séquence en acides aminés qui mime un épitope conformationnel d'un antigène de structure dudit virus sans toutefois correspondre à une séquence continue d'acides aminés de cet antigène, caractérisé en ce que ce peptide comprend notamment au choix les séquences 1 à 7 suivantes
SEQ ID NO : 1 Gln-Leu-Ile-Thr-Lys-Pro-Leu
SEQ ID NO : 2 His-Ala-Phe-Pro-His-Leu-His
SEQ ID NO : 3 Ser-Ala-Pro-Ser-Ser-Lys-Asn
SEQ ID NO : 4 Gly-Glu-Thr-Arg-Ala-Pro-Leu SEQ ID NO : 5 Ser-Val-Ser-Val-Gly-Met-Lys-Pro-Ser-Pro-Arg-Pro
SEQ ID NO : 6 T -Gln-Ser-Tyr-Pro-Met-Phe-Asn-Asn-Thr-Leu-Thr
SEQ ID NO : 7 Met-Leu-Pro-Ser-Val-Leu-Asp.
La présente invention concerne également tout vecteur recombinant comprenant une cassette d'expression fonctionnelle permettant l'expression d'un polynucleotide codant pour un peptide répondant aux critères définis ci dessus.
La présente invention concerne aussi une composition thérapeutique ou prophylactique de l'hépatite C, notamment destiné à un usage vaccinal, dont le principe actif comprend un peptide répondant aux critères définis ci dessus et/ou un vecteur recombinant codant pour ledit peptide.
Enfin la présente invention concerne aussi l'utilisation d'un peptide répondant aux critères définis ci dessus en tant que réactif pour le diagnostic de l'hépatite C et/ou de la susceptibilité à la chronicité en cas d'infection établie par le virus de l'hépatite C, ledit diagnostic comprenant l'évaluation, à partir d'un échantillon de sang, de la réponse humorale et/ou à médiation cellulaire spécifique de ce peptide.
L'utilisation d'un peptide répondant aux critères définis ci dessus en tant que réactif pour le diagnostic de l'hépatite C et/ou de la susceptibilité à la chronicité en cas d'infection établie par le virus de l'hépatite C, ledit diagnostic comprenant l'évaluation de la réponse d' hypersensibilté retardée consécutive à l'administration intradermique ou sous cutanée de ce peptide.
L'utilisation d'un peptide répondant aux critères définis ci dessus et/ou d'un vecteur recombinant codant pour ledit peptide pour la préparation d'une composition thérapeutique ou prophylactique destinée au traitement ou a la prévention de l'hépatite C.
Description de l'invention
Dans le contexte de la présente invention, différents termes employés sont ci-après définis:
"Par peptide" on entend une séquence d'au moins 6 acides aminés liés entre eux par une liaison peptidique obtenu par synthèse chimique ou par des techniques de recombinaison génétique, de préférence entre 6 et 50 acides aminés et notamment entre 20 et 40 acides aminés.
"Par antigène de structure" on entend une entité moléculaire qui se lie au moins à un anticorps spécifique tout en participant également à la configuration spatiale de l'objet dont il est issu, en l'occurrence ici le VHC.
"Par épitope conformationel" on entend une molécule qui constitue le site de liaison spécifique à un anticorps et qui est représentée par une séquence d'acides aminés qui ne correspond pas à une séquence continue en acides aminées de la protéine naturelle contre laquelle est dirigé cet anticorps. De préférence, cette séquence en acides aminés de l'épitope conformationnel n'est pas homologue à une séquence continue en acides aminés de la protéine naturelle, l'homologie étant définie par la combinaison des deux critères
- le critère d'identité des acides aminés déterminé par le rapport entre le nombre d'acides aminés d'un peptide selon l'invention qui sont identiques à ceux d'une séquence de même taille portée par la protéine naturelle, et le nombre total d'acides aminés dudit peptide. De préférence l'identité en acides aminés ne dépassera pas de préférence 50%, voire 60% ou 70% ou 80% ou même 90%.
- Le critère d'identité d'enchainement déterminé par le rapport entre le nombre d'acides aminés d'un peptide selon l'invention qui sont à la fois identiques et se trouvent à la même position d'enchainement que ceux d'une séquence de même taille portée par la protéine naturelle, et le nombre total d'acides aminés dudit peptide. De préférence l'identité d'enchainement ne dépassera pas 70 à 80%.
"Par mimotope" on entend un épitope qui mime la structure tridimensionnelle d'un autre épitope en se fixant sur le site de liaison spécifique du même anticoφs
"Par CDR3" on entend la région hyper variable d'enchaînement en acides aminés de la chaîne lourde et légère des immunoglobulines et qui se situe au niveau du site d'interaction spécifique avec l'épitope.
"Par conjugué" on entend l'association du peptide tel que défini dans l'invention à toute autre molécule, par des procédés physiques ou chimiques, ayant pour vocation d'induire ou de renforcer l'immunogénicité du peptide de départ.
"Par immunogénicité" on entend la capacité d'une entité moléculaire, après inoculation à un mammifère, à induire une production d'anticoφs spécifiquement dirigé contre cette entité.
"Par poly nucléotide" on entend soit une séquence d'ARN, soit une séquence d'ADN, soit d'une séquence d'ADNc résultant de la transcription inverse d'une séquence d'origine naturelle ou de synthèse, avec ou sans bases modifiées.
"Par voie muqueuse", on entend un mode d'administration qui met en contact directement la composition pharmaceutique avec les différents types de muqueuses de l'organisme.
"Par voie parentérale", on entend un mode d'administration qui met directement en contact la composition pharmaceutique avec les tissus ou organes interne de l'organisme.
L'invention vise donc tout peptide qui mime un épitope conformationnel d'un antigène de structure du virus de l'hépatite C et qui est reconnu par un anticoφs spécifique de cet antigène. Un peptide selon l'invention peut être représenté avantageusement par l'une des 7 séquences telle que suit
SEQ ID NO : 1 Gln-Leu-Ile-Thr-Lys-Pro-Leu
SEQ ID NO : 2 His-Ala-Phe-Pro-His-Leu-His
SEQ ID NO : 3 Ser-Ala-Pro-Ser-Ser-Lys-Asn
SEQ ID NO : 4 Gly-Glu-Thr-Arg-Ala-Pro-Leu SEQ ID NO : 5 Ser-Val-Ser-Val-Gly-Met-Lys-Pro-Ser-Pro-Arg-Pro
SEQ ID NO : 6 Tφ-Gln-Ser-Tyr-Pro-Met-Phe-Asn-Asn-Thr-Leu-Thr
SEQ ID NO : 7 Met-Leu-Pro-Ser-Val-Leu-Asp.
Des peptides synthétiques, représentant des épitopes linéaires et très immunogéniques de la nucléocapside ont déjà été identifiés par l'homme du métier
(Siemoneit, K., et al. 1994. Hybridoma 13:9-13 ; Cerino, A., et al. 1993. J. Immunol.
151:7005-7015 ; Akastuka, T., et al. 1993. Hepatology 18:503-510) sans toutefois être capable d'isoler des épitopes conformationnels.
A partir d'une banque combinatoire d'anticoφs obtenue à partir du sang périphérique d'un porteur sain asymptomatique du virus de l'hépatite C, défini en ce que la sérologie vis à vis du VHC est positive, que le taux d'ALAT est normal et qu'il n'y a pas de virémie détectable par PCR, et d'une librairie synthétique de peptides, on peut identifier, par le biais de mimotopes, de nouveaux épitopes conformationnels présents sur les antigènes de structure du VHC, notamment des épitopes qui peuvent se situer dans la région comprise entre les acides aminés 1 à 72 de la nucléocapside et en particulier dans la région comprise entre les acides aminés 1 à 20 de la nucléocapside, de même que des épitopes qui se situent dans la région comprise entre les acides aminés 1 à 191 et la région comprise entre les acides aminés 235 à 242 de la protéine d'enveloppe El ainsi que les épitopes qui se situent dans la région comprise entre les acides aminés 1 à 396 et la région comprise entre les acides aminés 429 et 570 de la protéine d'enveloppe E2. L'identification de ces mimotopes a nécessité pour leur mise en œuvre d'un processus technologique sophistiqué, à savoir :
-la constitution d'une librairie combinatoire d'anticoφs suffisamment complexe pour refléter au mieux le répertoire naturel en anticoφs d'un individu, et de façon avantageuse le répertoire en anticoφs d'un individu porteur sain du VHC ; la sélection au sein de cette banque, d'anticoφs recombinants spécifiques d'antigènes de structure du VHC ; -la sélection de peptides spécifiques des anticoφs recombinants, à partir d'une librairie synthétique aléatoire de peptides obtenue par recombinaison moléculaire, la dite sélection pouvant se faire par ELISA ;
-la caractérisation de ces peptides comme étant des mimotopes d'épitopes conformationnels du VHC en ce qu'il n'y a pas de correspondance entre la séquence en acides aminés dudit peptide avec une quelconque séquence continue en acides aminés retrouvés dans les antigènes de structure du VHC d'une part et d'autre part en ce que ce peptide est capable d'inhiber l'interaction de l'anticoφs recombinant avec l'antigène de structure qui à servi à la sélection du dit anticoφs recombinant.
Pour ce criblage on peut isoler deux anticoφs recombinants spécifiques, par exemple. Le premier, désigné rFabC14, se caractérise principalement dans les chaînes VH3 lourdes par un CDR3 (Complementary-Determining Région) de séquence DLYYDDMSYE, soit en code à 3 lettres Asp-Leu-Tyr-Tyr-Asp-Asp-Met-Ser-Tyr-Glu (SEQ ID NO : 8), et dans les chaînes légères Viambdal d'un CDR3 de séquence GTWDNSLSA, soit Gly-Thr-Tφ-Asp-Asn-Ser-Leu-Ser-Ala (SEQ ID NO : 9). Le deuxième, désigné rFabC3, se caractérise principalement dans les chaînes VH3 lourdes par un CDR3 de séquence DPLEYFDTSDYDFVDF, soit Asp-Pro-Leu-Glu-Tyr-Phe-Asp-Thr- Ser-Asp-Tyr-Asp-Phe-Val-Asp-Phe (SEQ ID NO : 10), et dans les chaînes légères Vkappa4 d'un CDR3 de séquence QQYYSTP, soit Gln-Gln-Tyr-Tyr-Ser-Thr-Pro (SEQ ID NO : 11).
L'homme du métier peut utiliser tout anticoφs ayant un squelette de structure VH3, Viambdal pour produire rFabC14 et tout anticoφs de structure VH3, VI^^^ pour produire rFabC3. Il peut facilement reproduire ces anticoφs, ayant les mêmes caractéristiques de reconnaissance, la production d'anticoφs recombinants par mutagénèse ou clonage à partir de CDR d'intérêt faisant partie des capacités normales de l'homme du métier.
Ainsi des anticoφs chimères composés de séquences d'acides aminés humaines et non humaines peuvent être formés comme décrit par Winter et al. (1991) Nature 349 : 293 ; Lobuglio et al. (1989) Proc. Nat. Acad. Sci. USA 86 : 4220 ; Shaw et al. (1987) J Immunol. 138 : 4534 ; and Brown et al. (1987) Cancer Res. 47 : 3577 ; Riechmann et al. (1988) Nature 332 : 323 : Verhoeyen et al. (1988) Science 239 : 1534 ; Jones et al. (1986) Nature 321 : 522 ; EP-A-519,596, ; GB-A-2,276,169.
Pour induire ou plutôt renforcer l'immunogénicité du peptide mimant un épitope conformationnel du VHC, la présente invention a également pour objet des peptides comprenant une répétition (2 ou plus) du peptide conforme à l'invention ou une combinaison de différents peptides conformes à l'invention, ainsi qu'à des peptides comprenant à la fois des répétitions et des combinaisons.
Dans de tels cas, les peptides peuvent être joints par des liaisons covalentes ou des liaisons non covalentes, par exemple, on peut citer avantageusement la méthode développée par Posnett et al ( J. Biol. Chem. (1988) 263: 1719) qui n'altère pas le ou les épitopes porté par les peptides et aboutit à la formation d'octamères du même peptide ou de peptides différents.
Dans le cadre notamment des préparations antigéniques et des formulations vaccinales qui sont décrites ci-après, on peut aussi préférer conjuguer par liaison covalente les peptides de l'invention à des molécules immunogènes usuellement utilisées pour rendre immunogène les peptides de petite taille.
Les peptides selon l'invention peuvent ainsi être conjugués aux protéines immunogènes connues telles que les sérum albumines, thyroglobuline, ovalbumine, gélatine, hémocyanine (e.g. Keyhole Limpet Haemocyanin KLH), séroglobulines, anatoxine tétanique, etc. ou à des épitopes T helper parmi lesquelles on peut citer le thératope.
Les techniques de conjugaison sont aussi parfaitement connues de l'homme de l'art. On peut recourir par exemple aux agents hétérobifonctionnels tels que SPDP, carbodiimide, glutaraldéhyde, système biotine/avidine, etc.
On peut aussi coupler les peptides à des lipopolysaccharides, polysaccharides, 1 glycopeptides, analogues du muramyl peptide, acides gras, etc. De préférence, on effectue le couplage d'un peptide avec un acide gras du type palmitoyl-lysine tel que décrit dans EP 491628 (Biovector) ou (Pam)3 Cys-Ser tel que décrit dans EP547681 (Merck), par exemple, le contenu technique desdits brevets étant incoφoré par référence dans l'objet de l'invention.
Les méthodes pour lier de manière opérationnelle des peptides individuels par des chaînes latérales portant des résidus d'acide aminé, afin de former un conjugué immunogène, par exemple un polymère polypeptidique ramifié, sont aussi bien connues de l'homme de l'art. Par ces méthodes, on cherche à établir des liaisons sur différentes chaînes latérales par un ou plusieurs types de groupes fonctionnels afin d'obtenir une structure dans laquelle les structures peptidiques sont liées par covalence tout en étant séparées par au moins une chaîne latérale. Comme groupes fonctionnels, on peut citer les groupes aminés epsilon, les groupes bêta- ou gamma carboxylique, les groupes thiol (-SH) et les cycles aromatiques (par exemple tyrosine et histidine). Des méthodes pour lier des polypeptides à l'aide de ces groupes fonctionnels sont décrites dans Erlanger (1980 Method of
Enzymology, 70 : 85), Aurameas et al. , (1978 Scand. J. Immunol. , Vol.8, suppl. 7, 7-23) et US-A-4 193 795. En outre, il est également possible de mettre en œuvre une réaction de couplage dirigée telle que décrite dans Rodwell et al. , (1985 Biotech 3, 889-894). Les peptides peuvent également être modifiés pour incoφorer des bras d'espacement tels que hexaméthylène diamine ou d'autres molécules bi-fonctionnelles de tailles similaires.
Les peptides peuvent être également formulés avec de l'alum, du monophosphoryl Lipid A, pluronics, SAF1, Ribi trehalose-6,6-dimycolate ou autres composés immunostimulants connus de l'homme de l'art pour accroître l'immunogénicité du peptide auquel ces composés sont liés.
Néanmoins toutes ces méthodes de conjugaison, de modification, de répétition ou de combinaison de peptides conformes à l'invention doivent respecter au mieux la conformation originelle du peptide.
La présente invention a aussi pour objet les fragments d'ADN isolés codant pour les peptides selon l'invention et pouvant être utilisés pour produire les peptides par expression de la séquence d'ADN dans un système d'expression approprié. En tenant compte de la dégénérescence du code, l'homme de l'art est parfaitement à même de déterminer les différentes séquences d'ADN aptes à coder pour les différents peptides conformes à l'invention.
Selon un premier aspect de l'invention, le système d'expression est un système d'expression in vitro pour la production des peptides en vue de leur utilisation ultérieure, e. g. comme réactif de diagnostic, comme composant antigénique ou comme composant vaccinal. De tels systèmes ou vecteurs d'expression in vitro sont parfaitement connus de l'homme du métier et l'on peut citer à titre d'exemple les bactéries telles que E. Coli, les cellules eucaryotes telles que les levures, notamment S. cerevisiae, le baculovirus, notamment propagé sur cellules d'insectes, etc.
L'invention a donc aussi pour objet une cassette d'expression comprenant un tel fragment d'ADN et des séquences régulatrices permettant l'expression de ce fragment d'ADN dans un système d'expression in vitro approprié.
Selon un deuxième aspect de l'invention le système d'expression est un système d'expression in vivo pour générer chez le patient traité une réaction immunitaire, de préférence protectrice. En d'autres termes, le système d'expression, qui peut être réplicatif
ou non réplicatif, va exprimer le peptide in vivo. L'homme du métier a à sa disposition de tels systèmes. A titre d'exemples préférés, on peut citer les plasmides, notamment plasmides nus, e. g. selon WO-A-90 11092, WO-A-93 19813, WO-A-94 21797 et WO-A- 95 20660, les poxvirus , tels que le virus de la vaccine et les pox aviaires (fowlpox, pigeonpox, canarypox, etc.), les adénovirus, etc.
L'invention a donc aussi pour objet des cassettes d'expression comprenant un tel fragment d'ADN et les moyens de régulation de l'expression dans le système d'expression choisi. Elle a aussi pour objet le système d'expression ou vecteur d'expression, comprenant une telle cassette d'expression, en particulier plasmide, poxvirus, adénovirus, comme vu ci- dessus.
L'invention se rapporte également à l'utilisation d'au moins un peptide conforme à l'invention en association ou non avec au moins un vecteur recombinant conforme à l'invention pour la préparation d'une composition pharmaceutique destinée à prévenir ou à guérir d'une affection liée à l'hépatite C. Une composition selon l'invention peut comprendre des préparations pouvant être sous forme de crèmes, de poudres lyophilisées ou non, de solutions, de suspensions, pour des administrations par voie muqueuse telle qu'oral, nasal, rectal, génital, cutanée, par exemple. Pour des administrations parentérales telle que intra dermique, sous cutanée, intra musculaire, intra veineuse, intra artériel, intra lymphatique ou intra péritonéale, par exemple, les préparations injectables stériles pourront être selon les cas sous forme de solutions, de suspensions ou d'émulsions. Outre le ou les principes actifs, conforme à l'objet de l'invention, les préparations pourront contenir des excipients et/ou des agents stabilisants adaptés au mode d'administration.
Les préparations destinées à un usage vaccinal pourront également contenir des adjuvants ou être incoφorées dans des systèmes de délivrance compatibles avec un usage en médecine humaine. On peut rapporter notamment l'usage des adjuvants comme l'Alum (Aluminium phosphate ou hydroxyde d'aluminium) incoφoré de façon classique dans les vaccins, l'adjuvant incomplet de Freund, Lipide A monophosphorylé (MPL), QS21, Polyphosphazène, muramyl dipeptide (MDP) ou ses dérivés, l'usage de système de délivrance de l'antigène comme les émulsions (MF59, SAF1,RIBI,SB 62), les ISCOMS, les liposomes, les micro sphères composées de polymères de PLGA de diamètre bien calibré, ou éventuellement les pseudo virions.
Les doses et voies d'administration de ces compositions pharmaceutiques seront déterminées en prenant en compte la nature de la composition, le niveau d'expression du
peptide d'intérêt par le vecteur recombinant s'il est inclus dans la préparation, de l'âge, du sexe et du poids de l'individu recevant la préparation. Il sera également tenu compte de l'importance relative de la molécule porteuse dans le conjugué s'il est inclus dans la composition.
Compte tenu de tous ces facteurs qui sont connus et appréciés par l'homme du métier, les doses de peptides administrées pourront atteindre 1 à 5 mg mais plus généralement se situeront entre 5μg et 1 mg par injection, de préférence 50 à 500μg. Le vecteur recombinant codant pour le peptide d'intérêt pourra être administré ou utilisé pour transfecter ou infecter les cellules d'intérêt à une dose minimale de 103'5 unités infectantes (pfu). De façon préférentielle, le vecteur recombinant sera utilisé dans une échelle de dose allant de 104 à 1010 pfu en fonction de l'efficacité d'expression du peptide par ce vecteur et notamment dans une échelle de dose allant de 106 à 109 pfu, par exemple. Lorsque la composition pharmaceutique comprend plusieurs vecteurs recombinant codant pour des peptides d'intérêt différent, il est bien entendu que ces mêmes échelles de doses pourront être appliquées à ces combinaisons. L'homme de l'art pourra se référer aux protocoles et essais cliniques utilisant des préparations à base de vecteurs recombinants, notamment les pox virus recombinants, les adénovirus recombinants, déjà réalisés chez l'homme pour convenir du nombre approprié de pfu que doit renfermer la composition pharmaceutique.
Lorsque la composition pharmaceutique comprend un plasmide contenant le système d'expression du peptide d'intérêt, le dosage devra être suffisant pour induire une réponse au moins équivalente à celle du produit sous forme de peptide modifié ou non et/ou induire un niveau d'expression du peptide équivalent à celui obtenu à l'aide des vecteurs recombinants déjà cités. Par exemple, les quantités de plasmides contenus dans les compositions pharmaceutiques pourront se situer dans des échelles allant de lμg à lOOmg, de façon préférentielle entre 0,1 mg à lOmg. L'homme de l'art pourra se référer aux protocoles et essais cliniques déjà réalisés chez l'homme, utilisant des préparations d'ADN plasmidique pour convenir de la dose de plasmide que doit renfermer la composition pharmaceutique.
Pour la prévention de l'hépatite C, la composition pharmaceutique pourra être administrée en une seule fois ou à plusieurs reprises pour atteindre le niveau de réponse désirée, notamment le niveau et la qualité de la réponse anticoφs et/ou à médiation cellulaire spécifique désirée, identifiée comme celle garantissant la protection vis à vis d'une contamination accidentelle. Pour atteindre cet objectif il pourra être nécessaire, outre la composition de la préparation, la voix d'administration choisie, de respecter les délais
impartis entre chaque injection, qui peuvent être de façon préférentielle de 1 mois, 2 mois ou 6 mois et/ou de faire usage de façon combinée ou sériée pendant la durée du protocole médical, notamment vaccinal, de compositions pharmaceutiques différentes se rapportant au peptide, au vecteur recombinant ou au plasmide d'intérêt que l'homme de l'art est capable de maîtriser. Il pourra être également nécessaire pour maintenir le niveau de protection de pratiquer des injections de rappel à intervalles réguliers.
Pour le traitement de l'hépatite C la composition pharmaceutique, notamment vaccinale, pourra être administrée en une seule fois ou à plusieurs reprises et de façon pouvant être très rapprochée, notamment dans des délais inférieurs à une semaine, pour atteindre le niveau de réponse désirée, notamment celui qui permet de constater l'absence de virus de l'hépatite C dans le sang par le test PCR. A titre d'exemple, l'homme de l'art pourra se référer au protocole utilisé par Pol S., et al. 1998 Acta Gastroenterol. Belg. 61:228, pour le traitement de l'hépatite B chronique utilisant un antigène vaccinal de l'enveloppe de l'hépatite B. Au besoin, la composition pharmaceutique comprenant le peptide, le vecteur ou le plasmide d'intérêt pourra être associé ou utilisé en alternance avec un traitement conventionnel de cette affection, notamment l'interféron α.
Que ce soit pour la prévention ou le traitement de l'hépatite C il pourra être également utile d'utiliser la composition pharmaceutique comprenant un ou plusieurs peptides d'intérêt, le ou les vecteurs recombinants d'intérêt correspondants ainsi que le ou les plasmides d'intérêt pour stimuler les cellules du système immunitaire du patient in vitro ou ex vivo et de les réinjecter ensuite dans l'organisme de l'individu. Cette méthodologie a notamment été développée dans le traitement immunothérapeutique du cancer.
L'invention a pour objet enfin l'utilisation des peptides d'intérêt en tant que réactif pour le diagnostic de l'hépatite C et/ou de la susceptibilité à la chronicité en cas d'infection établie. Pour la première fois des épitopes conformationnels d'antigènes de structure du VHC ont été définis. On peut donc utiliser ces peptides, à des fins diagnostiques, pour rechercher préférentiellement des anticoφs protecteurs du VHC, qui, très souvent reconnaissent des épitopes conformationnels et permettre ainsi de distinguer les individus porteurs sains ou ayant contracté une infection ancienne dont ils sont guéris ( possédant des anticoφs protecteurs) de ceux qui sont chroniquement infectés ( ne possédant pas d'anticoφs protecteurs).
La présente invention a donc aussi pour objet une méthode de diagnostique de l'hépatite C et/ou de susceptibilité à la chronicité en cas d'infection établie, la dite méthode
étant basée sur l'analyse de la réponse humorale, de la réponse à médiation cellulaire et/ou de la réponse d'hypersensibilité retardée.
Pour l'analyse de la réponse humorale on pourra utiliser des méthodes immuno- enzymatiques, radio- nmunologies ou de western blotting bien connues de l'homme du métier, comme par exemple les méthodes ELISA, RIA, RIPA ou IRMA.
Pour l'analyse de l'ύrimunité à médiation cellulaire on pourra mettre en contact les peptides conforme à l'invention avec des cellules humaines du système immunitaire et évaluer la réponse lymphoproliférative spécifique comme cela est bien connu de l'homme du métier. On peut enfin évaluer la réponse d'hypersensibilité retardée en administrant le peptide d'intérêt par voie intra dermique ou sous cutanée et en mesurant l'intensité de la réponse inflammatoire locale tardive qui s'observe généralement dans un délai d'au moins 6 heures après l'injection et de façon préférentielle entre 18 et 48 heures après l'injection.
Description des figures
La figure 1 représente les caractéristiques de reconnaissance des 12 isolats "positifs" vis à vis de différents fragments de la nucléocapside du VHC (antigènes M48, S18D, V22G et P42Y) par ELISA.
Les figures 2-4 représentent les courbes d'inhibition de la liaison, respectivement, du
FabC3 soluble, du FabC14 so lubie et de l'anticoφs monoclonal 2C6F6 à l'antigène de la nucléocapside M48 en présence de concentrations croissantes (de raison 10) en peptides ayant pour séquences QLITKPL, HAFPHLH ou SAPSSKN, obtenues par compétition en
ELISA.
La présente invention est décrite plus en détail ci-après à l'aide du complément de description qui va suivre, qui se réfère à des exemples de sélection d'anticoφs dirigés contre les antigènes de structure du VHC, de sélection de peptides selon l'invention, de compositions vaccinales selon l'invention et d'utilisation des peptides selon l'invention pour le diagnostic de l'hépatite C. Il va de soi, toutefois que ces exemples sont donnés à titre d'illustration de l'objet de l'invention dont ils ne constituent en aucune manière une limitation.
Exemple 1 : Sélection de peptides
1) La fabrication d'anticoφs recombinants utilisant des méthodes de biologie moléculaire se sont largement développées depuis les dix dernières années et sont maintenant bien connues de l'homme du métier. Il est aussi connu que la spécificité d'un anticoφs recombinant est portée essentiellement par les CDR3 des chaînes légères et lourdes. La connaissance de l'enchaînement en acides aminés qui représente le CDR3 et de la structure du squelette des chaînes lourdes et légères d'un anticoφs donné est suffisante pour que l'homme de métier puisse reproduire et reconstituer un anticoφs recombinant équivalent ayant les mêmes caractéristiques de reconnaissance dudit anticoφs.
Les séquences codant pour les parties de chaînes lourdes et légères des molécules Fab sélectionnées peuvent être isolées et synthétisées, et clonées dans tout vecteur ou réplicon permettant leur expression.
Tout système d'expression approprié peut être utilisé, par exemple bactéries, levures, cellules d'insecte, d'amphibien et de mammifère. Les systèmes d'expression dans la bactérie incluent ceux décrits dans Chang et al. (1978) Nature 275 : 615, Goeddel et al. (1979) Nature 281 : 544, Goeddel et al. (1980) Nucleic Acids Res. 8 : 4057, EP-A- 36,776, US-A-4,551,433, deBoer et al. (1983) Proc. Natl. Acad. Sci. USA 80 : 21-25, and Siebenlist et al. (1980) Cell 20 : 269. Les systèmes d'expression dans les levures incluent ceux décrit dans Hinnen et al. (1978) Proc. Natl. Acad. Sci. USA 75 : 1929, Ito et al. (1983) J. Bacteriol. 153 : 163, Kurtz et al. (1986) Mol. Cell. Biol. 6 : 142, Kunze et al. (1985) J. Basic Microbiol. 25 : 141, Gleeson et al. (1986) J. Gen. Microbiol. 132 : 3459, Roggenkamp et al. (1986) Mol. Gen. Genêt. 202 : 302, Das et al. (1984) J. Bacteriol. 158 : 1165, De Louvencourt et al. (1983) J. Bacteriol. 154 : 737, Van den
Berg et al. (1990) Bio/Technology 8 : 135, Kunze et al. (1985) J. Basic Microbiol. 25 : 141, Cregg et al. (1985) Mol. Cell. Biol. 5 : 3376, US-A- 4,837,148 et 4,929,555, Beach et al. (1981) Nature 300 : 706, Davidow et al. (1985) Curr. Genêt. 10 : 380, Gaillardin et al. (1985) Curr. Genêt. 10 : 49, Ballance et al. (1983) Biochem. Biophys. Res. Commun. 112 : 284-289, Tilburn et al. (1983) Gène 26 : 205-221, Yelton et al. (1984)
Proc. Natl. Acad. Sci. USA 81 : 1470-1474, Kelly et al. (1985) EMBO J. 4 : 475479 ; EP-A-244,234 et WO-A-91/00357. L'expression de gènes hétérologues dans les insectes peut être réalisée comme décrit dans US-A-4,745,051, EP-A- 127,839 et EP-A- 155,476, Vlak et al. (1988) J. Gen. Virol. 69 : 765-776, Miller et al. (1988) Ann. Rev. Microbiol. 42 : 177, Carbonell et al. (1988) Gène 73 : 409, Maeda et al. (1985) Nature
315 : 592-594, Lebacq-Verheyden et al. (1988) Mol. Cell. Biol. 8 : 3129, Smith et al. (1985) Proc. Natl. Acad. Sci. USA 82 : 8404, Miyajima et al. (1987) Gène 58 : 273, et
Martin et al. (1988) DNA 7 : 99. De nombreux souches et variants de baculovirus et cellules d'insectes permissives sont décrits dans Luckow et al. (1988) Bio/Technology 6 : 47-55, Miller et al. (1986) GENERIC ENGINEERING , Setlow, J.K. et al. Eds. Vol. 8, Plénum Publishing, pp. 277-279, and Maeda et al. (1985) Nature 315 : 592-594. L'expression en cellules de mammifère peut être réalisée comme décrit dans Dijkema et al. (1985) EMBO J. 4 : 761, Gorman et al. (1982) Proc. Natl. Acad. Sci. USA 79 : 6777, Boshart et al. (1985) Cell 41 : 521, et US-A-4,399,216. On peut aussi se reporter à Ham et al. (1979) Meth. Enz. 58 : 44, Barnes et al. (1980) Anal. Biochem. 102 : 255, US-A-4,767,704, 4,657,866 ; 4,927,762 ; 4,560,655 ; brevet US RE 30,985, WO-A- 90/103430 et WO-A-87/00195.
Nous avons ainsi utilisé les lymphocytes du sang périphérique provenant d'un porteur sain du VHC comme matériel de départ pour produire la librairie combinatoire d'anticoφs. L'ADNc des lymphocytes a été obtenu à partir de l'ARN en utilisant une méthodologie développée par Sodoyer R. et al. (1997) Human Antibodies 8: 37. La librairie de chaînes lourdes et légères a été construite en utilisant les phagemides pVH (pM 831) et pVL (pM452). Les deux librairies ont été ensuite associées de façon "Random" par sous clonage des gènes VL dans la librairie de chaines lourdes. La librairie de phagemides obtenue est ensuite infectée par le phage helper Ml 3 VCS permettant ainsi l'expression des Fab à la surface des phages. Après une première sélection des phages exprimant les Fab à leur surface par "panning" contre une portion de l'antigène de la capside ( Cl 19) qui correspond à la portion N terminale de la capside allant de l'acide aminé 1 à 119, ils sont soumis à un deuxième cycle de sélection contre l'antigène M48 qui correspond à la portion N terminale de la capside allant de l'acide aminé 1 à 48. 12 isolats ont été caractérisés comme reconnaissant 1
'antigène M48 parmi lesquels ceux exprimant l'anticoφs r FabC3 et r FabC14 ( voir figure 1). De plus, r FabC3 reconnaît bien l'antigène S18D qui correspond à la portion N terminale de la capside allant de l'acide aminé 2 à 21. Par contre, r FabC14 ne reconnaît pas S18D. La séquence nucléotidique complète de ces 2 anticoφs recombinants a été réalisée. rFab C3 contient une chaîne lourde VH3 associée à
Kappa 4 dont les CDR3 ont pour séquence respective DPLEYFDTSDYDFVDF, soit Asp-Pro-Leu-Glu-Tyr-Phe-Asp-Thr-Ser-Asp-Tyr-Asp-Phe-Val-Asp-Phe (SEQ ID NO : 10), et QQYYSTP, soit Gln-Gln-Tyr-Tyr-Ser-Thr-Pro (SEQ ID NO : 11). RFabC14 contient une chaîne lourde VH3 associée à une chaîne légère lambdal dont les CDR3 ont pour séquence respective DLYYDDMSYE, soit en code à 3 lettres Asp-Leu-Tyr-
Tyr-Asp-Asp-Met-Ser-Tyr-Glu (SEQ ID NO : 8), et GTWDNSLSA, soit Gly-Thr-Tφ- Asp-Asn-Ser-Leu-Ser-Ala (SEQ ID NO : 9).
2) L'anticoφs monoclonal H2, dirigé contre les protéines d'enveloppe El et E2 du VHC a été utilisé pour l'identification de mimotopes de l'enveloppe du VHC. Le procédé d'obtention et les caractéristiques de cet anticoφs sont décrits de façon précise dans WO9729129 (Institut Pasteur). Le clone produisant l'anticoφs monoclonal a été déposé le 9 février 1996 sous le numéro de dépôt CNCM 1-1673 auprès de la Collection Nationale de Cultures de microorganismes de l'Institut Pasteur (CNCM) et est donc accessible au public. L'homme du métier pourra donc aisément reproduire l'invention, et notamment sélectionner les mimotopes de l'enveloppe du VHC en utilisant cet anticoφs monoclonal ou reproduire un équivalent de cet anticoφs en utilisant les outils classiques de la biologie moléculaire. A partir du clone, on séquence l'ADN qui code pour les immunoglobulines et notamment les fragments CDR3 de la chaîne lourdes des irnmunoglobulines. Connaissant la structure du squelette des chaînes lourdes et légères de l'immunoglobuline monoclonale d'une part et du CDR3 d'autre part, il est alors facile de reproduire un équivalent de l'anticoφs monoclonal H2 par substitution du CDR3 d'une autre immunoglobuline par le CDR3 porté par l'anticoφs monoclonal H2.
3) Sélection des peptides d'intérêt: les peptides, parmi lesquels ceux comprenant les séquences 1 à 7 (voir la liste de séquence ci-après) peuvent être obtenus à partir d'une librairie de peptides ou préparée par synthèse chimique classique. Une telle synthèse peut être réalisée en solution homogène ou en phase solide. En solution homogène, on procède selon la méthode décrite par Houbenweyl dans l'ouvrage "Méthode der organishen Chemie" édité par E. Wunsh, vol. 15-1 et II, THEME, Stuttgart, 1974. En phase solide, on procède selon la méthode décrite par Atherton et Shepart dans leur ouvrage "Solid phase peptide synthesis", IRL Press, Oxford, 1989.
Une banque de phages exprimant des peptides random à leur surface commercialement disponible (pHD7, NEB) a été utilisée pour caractériser la structure des épitopes reconnus par les Fab solubles correspondant aux Fab exprimés à la surface des 12 isolats positifs. Les Fab solubles (sFab) sont dérivés par excision du gène III des isolats positifs. Ces sFab sont ensuite utilisés pour sensibiliser des immunotubes qui servent à la sélection, par panning, au sein de la librairie de phages exprimant les peptides random ceux qui interagissent spécifiquement avec les Fab d'intérêt. Après plusieurs cycles d'amplification et de sélection selon des procédures standard (Maniatis et al.), les phages spécifiques sélectionnés sont amplifiés dans E. Coli. Des mini préparations d'ADN phagiques sont réalisées selon les procédures décrites dans les ouvrages de Maniatis, l'ADN est séquence à l'aide d'un séquenceur automatique à partir duquel on en déduit la
séquence du peptide exprimé par le phage. A titre d'exemple les peptides contenant les séquences Gln-Leu-Ile-Thr-Lys-Pro-Leu, His-Ala-Phe-Pro-His-Leu-His et Ser-Ala-Pro- Ser-Ser-Lys-Asn ont été isolés en utilisant les anticoφs recombinants FabC3 et FabC14. Ces peptides sont capables d'inhiber totalement l'interaction de l'anticoφs FabC3 et FabC14 avec l'antigène M48 alors qu'ils n'ont pas cet effet inhibiteur vis à vis d'un anticoφs monoclonal 2C6F6 qui reconnaît un épitope linéaire situé entre les acides aminés 18 et 24 de l'antigène M48 (figs 2 à 4). De même, les peptides contenant les séquences Gly-Glu-Thr-Arg-Ala-Pro-Leu, Ser-Val-Ser-Val-Gly-Met-Lys-Pro-Ser-Pro- Arg-Pro, Tφ-Gln-Ser-Tyr-Pro-Met-Phe-Asn-Asn-Thr-Leu-Thr et Met-Leu-Pro-Ser-Val- Leu-Asp ont été isolés en utilisant l'anticoφs monoclonal H2. Ces mêmes séquences sont reconnues également par d'autres anticoφs monoclonaux spécifiques de l'enveloppe du VHC.
Exemple 2 : Formulations vaccinales
Un peptide selon l'exemple 1 est produit par synthèse chimique ("Méthode der organishen Chemie" édité par E. Wunsh, vol. 15-1 et II, THIEME, Stuttgart, 1974 ; Atherton et Shepart dans leur ouvrage "Solid phase peptide synthesis", IRL Press, Oxford, 1989 ) ou obtenu à partir du produit d'expression d'un vecteur recombinant et notamment d'un baculovirus recombinant en utilisant les techniques développées par Smith et al USA 4,745,051. Des émulsions eau dans huile sont ensuite préparées en utilisant le squalène comme constituant de la phase organique, le Tween 80 ou un mélange de Tween 80 et de SPAN comme surfactant, la phase aqueuse contenant la solution de peptide. Lorsque l'hydophobicité du peptide est très importante, on procède à la réalisation d' émulsions huile dans eau dans lesquelles le peptide sera associé à la phase organique. Au besoin des immunostimulants comme le QS 21, des dérivés du MPL ou tout autre adjuvant sont incoφorés dans la préparation de ces émulsions.
Exemple 3 : Formulations vaccinales
On prépare une formulation vaccinale à base de liposomes contenant un peptide selon l'exemple 1 en se référant aux ouvrages tels que " Liposomes as Drug Carriers " édité par G. Gregoriadis, 1988, ou aux volumes 1 à 3 de "Liposome Technology édité par G. Gregoriadis, 1984.
Exemple 4 : Formulations vaccinales
On prépare une formulation vaccinale à base d'ISCOMs contenant un peptide selon l'exemple 1 en se référant aux articles de référence de B Morein et al, 1984, Nature 308:457 ou Immunology toDay, 1987, 8(11) : 333.
Exemple 5 : Formulations vaccinales
On prépare une formulation vaccinale à base de micro particules comprenant un peptide selon l'exemple 1 mimant un épitope conformationnel d'antigène de structure du VHC. Pour la préparation de micro particules ou de nanoparticules, de nombreux polymères synthétiques ou naturels sont utilisés comme le polymère de methyl métacrylate (Troster S.D. et al, 1992, J. Micro-encaps. 9:19) mais souvent le poly (d, 1-lactide- co-glycolide) encore appelé PLGA est le réfèrent du fait de sa biodégrabilité, de son innocuité et de ses applications déjà anciennes dans le domaine médical. Les micro particules de PLGA chargées en peptides sont préparées notamment par double émulsion eau dans huile dans eau. Le peptide est solubilisé en phase aqueuse puis émulsionné dans une solution de PLGA en phase organique comme le dichlorométhane. L'émulsion eau dans huile est obtenue par agitation à haute vitesse de la solution de peptide dans la solution organique de PLGA. Puis une seconde phase aqueuse contenant une concentration appropriée de surfactant tel que l'alcool polyvinylique est ajoutée à la première émulsion pour réaliser ainsi la double émulsion. D'autres surfactants sont également utilisés comme les sels biliaires ou le poly (oxyéthylène glycérol monoleate ) pour stabiliser la double émulsion (Rafati H et al., 1997, Vaccine 15 : 1888). Après agitation pendant une nuit pour permettre l'évaporation du solvant, les micro particules de PLGA sont lavées plusieurs fois dans l'eau distillée puis lyophilisée et gardées à 5°C.
Exemple 6 : Composition vaccinale
Les peptides qui comportent moins de 20 acides aminés peuvent être faiblement immunogéniques. Pour augmenter immunogénicité des peptides selon l'exemple 1, on prépare une formulation vaccinale à base de polymères du même peptide ou de peptides différents, sous forme d'octamères comprenant une structure poly-lysine ramifiée à 8 bras latéraux sur lesquels sont fixés le même peptide ou des peptides différents selon l'exemple 1 en mettant en œuvre le procédé développé par Posnett D.N et al. (1988) J. Biol. Chem. 263 : 1719.
Exemple 7 : Composition vaccinale
On prépare une formulation vaccinale comprenant un peptide selon l'exemple 1 couplé à une molécule porteuse comme l'anatoxine tétanique ou diphtérique en utilisant des procédés bien connus de l'homme de métier. Néanmoins, pour conserver au mieux la conformation du site antigénique porté par le peptide l'usage de "bras espaceurs" est recommandé de même qu'il faut éviter autant que possible le recours au glutaraldehyde comme agent de conjugaison.
Exemple 8 : Composition vaccinale comprenant un lipopeptide
On prépare une formulation vaccinale comprenant un peptide selon l'exemple 1 couplé à une ou plusieurs chaînes dérivés d'acides gras parmi lesquels la Nε palmitoyl-lysine, la N,N-dipalmitoyl-lysine, le pimélautide, le trimexautide ou à un groupement stéroïdique parmi lesquels le Nε[(cholest-5-ényl-3-oxy)-acétyl)]-lysine ou l'acide (cholest-5-ényl-3-oxy) acétique selon le procédé décrit dans le brevet EP0491628 (INSERM) de façon à obtenir un lipopeptide.
Exemple 9 : Expression des peptides par des poxvirus
On prépare une composition vaccinale comprenant un poxvirus recombinant codant pour un peptide selon l'exemple 1 mimant un épitope conformationnel d'antigène de structure du VHC. Les poxvirus recombinants sont obtenus par recombinaison homologue, par exemple, en utilisant des cassettes d'expression (plasmide) contenant le poly nucléotide qui code pour le peptide d'intérêt sous la dépendance de promoteurs des poxvirus ( H6, I3L) selon les procédés décrits dans US 5,863,542.
Exemple 10 : Combinaison de peptides
On prépare une composition vaccinale comprenant plusieurs peptides selon l'exemple 1 en utilisant les mêmes modes de préparations développés dans les exemples 1 à 8, peptides qui peuvent être sous forme de conjugués ou non, comprenant ou non les séquences 1 à 7 citées dans la liste des séquences. On prépare notamment une composition vaccinale comprenant à la fois un ou des peptides mimant un ou des épitopes conformationnels de la nucléocapside et un ou des peptides mimant un ou des épitopes conformationnels de l'enveloppe du VHC
Exemple 11 : Expression de plusieurs peptides par un poxvirus
On prépare une composition vaccinale comprenant un poxvirus recombinant codant pour plusieurs peptides selon l'exemple 1. L'utilisation et la préparation de vecteurs recombinants codant pour plusieurs épitopes est bien connu de l'homme de métier ( Toes RE et al. (1997) Proc. Natl. Acad. Sci. USA 94: 14660 , Thomson SA et al. (1996) J. Immunol. 157: 822) et est applicable aussi à la préparation de poxvirus recombinants codant pour des mimotopes multiples. On prépare notamment une composition vaccinale comprenant un canaripox recombinant ( ALVAC recombinant) codant pour des mimotopes multiples de la nucléocapside et de l'enveloppe du VHC.
Exemple 13 : Diagnostic
On met en œuvre une détection d'anticoφs spécifiques du VHC par ELISA en utilisant un ou plusieurs peptides selon l'exemple 1 pour le diagnostic de l'hépatite C à partir d'un échantillon biologique. Pour cela, on prélève un échantillon de fluide physiologique (sang, plasma, sérum), échantillon que l'on fait ensuite réagir en présence d'un peptide selon l'invention. On utilise le peptide lui-même comme réactif de diagnostic. On recourt généralement -soit à un test de diagnostic indirect, de type ELISA dans lequel le peptide fixé sur un support ( puits) est mis en présence de l'échantillon à tester, tandis que la révélation de la fixation antigène-anticoφs est assurée par un anti-Ig marqué.
-soit à un test par compétition ou de déplacement, dans lequel on utilise un peptide selon l'exemple 1 , et un anticoφs marqué spécifique du peptide. Le peptide est là aussi fixé à un support solide. Dans le test de compétition, on met le peptide fixé à son support simultanément en présence de l'échantillon (anticoφs de l'échantillon) et d'un anticoφs marqué spécifique du peptide. On utilise comme anticoφs marqués des anticoφs couplés à la peroxydase. Dans le test de compétition ou de déplacement on utilise également des anticoφs monoclonaux et polyclonaux ou anticoφs recombinants spécifiques du peptide selon l'exemple 1 , qui sont parfois sous forme de fragments Fab ou F(ab')2
Exemple 13 : Diagnostic
On met en œuvre une détection d'anticoφs spécifiques du VHC par immunochromatographie en utilisant un ou plusieurs peptides selon l'invention pour le diagnostic de l'hépatite C à partir d'un échantillon biologique
Pour cela, le peptide selon l'exemple 1 est fixé sur un support de type bandelette et on se réfère à l'article de Robert F.N Zurk et al., Clin. Chem. 31/7, 1144-1150 (1985) ainsi qu'aux brevets ou demandes de brevet WO-A-88/08 534, WO-A-91/12528, EP-A-291 176, EP-A-299428, EP-A-291 194, EP-A-284 232, US-A-5 120 643, US-A-5 030 558, US-A-5 266 497, US-A-4 740 468, US-A-5 266 497, US-A-4 855 240, US-A-5 451 504, US-A-5 141 850, US-A-5 232 835 et US-A-5 238 652 pour mettre en œuvre le procédé.
Exemple 14 : Diagnostic
On met en œuvre une étude de la réponse lymphoproliférative spécifique à un ou plusieurs peptides selon l'exemple 1 pour le diagnostic de l'hépatite C à partir d'un échantillon biologique. Le sang du patient est recueilli sur tube héparine. Les lymphocytes sont ensuite séparés par centrifugation sur Ficoll hypaque puis distribués en micro plaques 96 puits stériles à raison de 2 105 cellules par puits à fond rond sous un volume final de 200μl de milieu de culture complet ( RPMI 1640 supplémenté par 25mM HEPES, 2mM L- glutamine , 50U/ml de pénicilline, 50μg/ml de streptomycine et 5% de sérum AB dé complémenté) et mis en présence de concentrations variables du peptide conforme à l'invention (concentrations allant de lng/ml à 50μg/ml). Chaque concentration de peptide est testée en trip liquette pour s'affranchir au mieux des variations biologiques. Des combinaisons multiples de peptides peuvent être également testées dans la gamme de concentration indiquée, par exemple une combinaison résultant de l'association d'un mimotope de l'enveloppe avec un mimotope de la nucléocapside dans la gamme de concentration indiquée. Après 5 jours de culture à 37 °c sous 5% CO2, 0,5μci de thymidine tritiée est ajouté à chaque puits. Après une nouvelle incubation de 16 heures, on recueille l'ADN cellulaire de chaque puits de culture sur des filtres après précipitation à l'éthanol et on mesure le taux d'incoφoration de thymidine tritiée à l'aide d'un compteur à scintillation liquide qui reflète l'intensité de la réponse lymphoproliférative. Les résultats sont exprimés sous la forme d'index de stimulation (moyenne des cpm des puits de culture lymphocytaire contenant une concentration donnée en peptide/ moyenne des cpm des puits de culture lymphocytaire sans peptide). La réponse lymphoproliférative est considérée comme positive lorsque l'index de stimulation est supérieur à 3.