"Dispositif pour effectuer une échocardiographie transoesophagienne et une cardioversion" .
La présente invention concerne un dispositif pour effectuer une échocardiographie transoesophagienne et une cardioversion, notamment pour le traitement des troubles du rythme .
On va maintenant se référer spécifiquement au trouble du rythme le plus fréquent qui est la fibrillation auriculaire sans pour autant limiter l'invention à cette pathologie particulière. La fibrillation auriculaire est aujourd'hui le trouble du rythme le plus rencontré dans une population de plus en plus stressée et ce d'autant plus que la population est âgée. Les risques liés à la fibrillation auriculaire sont nombreux, notamment un risque d'accident thrombo-embolique pouvant conduire à des accidents vasculaires cérébraux responsables d'une morbidité et d'une mortalité très élevées, ainsi qu'une diminution du débit cardiaque due à la perte de la systole auriculaire et à l'altération de la fonction systolique du ventricule gauche.
Ainsi, pour prévenir les complications thrombo- emboliques, améliorer la fonction ventriculaire gauche et récupérer la systole auriculaire, on procède généralement à une cardioversion pour rétablir le rythme sinusal chez le patient par chocs électriques.
Toutefois, la cardioversion peut conduire à des accidents vasculaires cérébraux ou à des embolies périphériques, par détachement de tout ou partie d'un thrombus préexistant au niveau de l'auricule gauche sous l'action des chocs électriques .
En l'absence de méthodes fiables de détection de thrombus, il était recommandé de soumettre chaque patient à un traitement par anticoagulant pendant 3 semaines avant la cardioversion et pendant 4 semaines après le retour au rythme sinusal normal, pour dissoudre un éventuel thrombus déjà existant. Toutefois, ce traitement pouvait donner naissance à
des hémorragies, en particulier chez les sujets âgés, sans compter les complications éventuelles liées à une hospitalisation prolongée.
Aujourd'hui, il est possible de rechercher la présence d'un thrombus auriculaire en procédant à une échocardiographie transoesophagienne, pour visualiser correctement l'auricule gauche. Une sonde connue pour 1 ' échocardiographie transoesophagienne comporte généralement un capteur à ultra-sons à l'extrémité distale d'un endoscope. Cette dernière méthode ne nécessite qu'une courte durée d ' anticoagulation pour sa mise en oeuvre. Lorsque le résultat de 1 ' échocardiographie transoesophagienne révèle l'absence de thrombus, on procède aussitôt à la cardioversion.
De nombreuses méthodes de cardioversion sont actuellement connues.
Une première méthode consiste à rétablir le rythme sinusal par traitement pharmacologique par voie orale ou intraveineuse. Toutefois, cette méthode est longue à mettre en oeuvre et pas toujours efficace. Une autre méthode consiste à produire des chocs électriques par voie interne ou endocavitaire . Toutefois, une telle méthode de cardioversion est un acte invasif et très lourd à mettre en oeuvre.
Encore une autre méthode consiste à produire des chocs électriques par voie oesophagienne à l'aide d'un endoscope muni à sa portion distale de plusieurs électrodes. Bien que cette opération ne nécessite pas d'anesthésie générale, mais une simple sédation, elle peut entraîner des complications lorsqu'elle suit une échocardiographie transoesophagienne préalable. En effet, dans la pratique, l'opérateur éprouve parfois des difficultés à réintroduire une nouvelle sonde dans la bouche du patient où elle peut s'enrouler, car il existe un risque de rejet de la sonde par le patient du fait que les tissus oesophagiens sont déjà irrités, sans compter les risques de lésion ou de perforation de l'oesophage par suite des introductions répétées des endoscopes.
Par conséquent, la cardioversion la plus fréquemment utilisée et préférée par les médecins est la cardioversion par voie externe où deux électrodes sont simplement appliquées sur le thorax du patient pour y appliquer des décharges électriques de l'ordre de 300 à 360 J. Cette méthode est effectivement simple et facile à mettre en oeuvre pour le médecin mais elle nécessite une anesthésie générale pour le patient.
La présente invention a donc pour but d'éliminer les inconvénients précités et de proposer un nouveau dispositif pour effectuer une échocardiographie transoesophagienne et une cardioversion qui soit rapide et simple à utiliser, efficace dans le traitement des troubles du rythme et relativement bien supporté par le patient. A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif pour effectuer une échocardiographie transoesophagienne et une cardioversion, comportant un endoscope muni à son extrémité distale d'un capteur à ultra-sons pour 1 ' échocardiographie, caractérisé en ce que le même endoscope est muni d'au moins une électrode au voisinage de son extrémité distale pour produire des chocs électriques pour une cardioversion par voie oesophagienne.
Ainsi, à la fois 1 ' échocardiographie et la cardioversion peuvent être effectuées lors d'une même opération soit simultanément, soit successivement, sans nécessiter plusieurs introductions et retraits de sondes à travers l'oesophage. Le risque de lacération de l'oesophage et de rejet de la sonde par le patient est ainsi nettement réduit.
Dans un mode de réalisation préféré, la portion distale de l'endoscope qui comporte le capteur est articulée par rapport au reste de l'endoscope, commandée en flexion et munie d'au moins une électrode. Le fait de prévoir au moins une électrode sur la portion articulée distale de l'endoscope permet de rapprocher au plus près cette électrode du tissu auriculaire et d'assurer un contact parfait entre les électrodes restantes et la : ous-jacente du tissu auriculaire au moment de la cardioversion. Ainsi, la quantité
d'énergie nécessaire pour la cardioversion pourra être optimisée et réduite. En particulier, on peut prévoir au moins une électrode sur la portion distale articulée de l'endoscope entre la partie articulaire et le capteur, et au moins une autre électrode sur la portion distale flexible mais non articulée de l'endoscope au voisinage de la partie articulaire .
Selon une caractéristique particulière, l'électrode distale extrême est localisée à environ 4-5 cm de l'extrémité distale de l'endoscope et à environ 1 cm de la partie articulaire. On peut prévoir au moins 4 électrodes s ' étendant sur une distance d'environ 12 cm à partir de l'extrémité distale de l'endoscope.
Selon une autre caractéristique, l'endoscope est muni à son extrémité proximale d'une poignée incorporant les organes de commande pour la flexion de la portion distale articulée, pour la rotation d'un capteur multi-plan à ultra-sons et pour le déclenchement des chocs électriques.
Dans une réalisation particulière, le guide d' actionnement de la portion articulée de l'endoscope et les fils de connexion électrique des électrodes sont coaxialement logés dans le tube endoscopique . Chaque électrode peut être connectée de façon indépendante à la poignée de l'endoscope.
L'invention sera mieux comprise, et d'autres buts, détails, avantages et caractéristiques de celle-ci apparaîtront plus clairement au cours de la description explicative qui va suivre d'un mode de réalisation particulier actuellement préféré de l'invention, donné uniquement à titre illustratif et non limitatif, en référence aux dessins schématiques annexés, dans lesquels :
La figure 1 est une vue schématique et en plan du dispositif de l'invention.
La figure 2 est une vue partielle et agrandie de la portion distale de l'endoscope de la figure 1. La figure 3 est une vue partielle et agrandie de la poignée de commande du dispositif de la figure 1.
La figure 4 est une vue schématique et en plan du dispositif de connexion de l'électrode thoracique pour la cardioversion par voie oesophagienne.
Suivant l'exemple de réalisation représenté sur les dessins, le dispositif de l'invention comporte un seul endoscope tubulaire flexible 1 de structure connue en soi, et relié à son extrémité proximale à une poignée de commande 2 et comportant à son extrémité distale un assemblage transducteur à ultrasons 3. La portion distale de l'endoscope 1 qui comporte le capteur multiplan 3 est articulée en 4 par rapport au reste de l'endoscope. Cette portion distale articulée est manoeuvrée en flexion par l'intermédiaire d'un guide de commande (non représenté) coaxialement logé dans le tube endoscopique 1, par deux molettes 5 et 6 prévues sur la poignée 2. L'une des molettes permet le déplacement vertical de la portion distale articulée et 1 ' autre molette permet le déplacement horizontale de cette dernière. L'une des molettes, par exemple la grande molette 6 permet de commander des mouvements de deflection de la portion distale articulée, dans un plan parallèle à son axe vers le haut et vers le bas, avec un angle qui va jusqu'à 90°, l'autre molette a des déflections latérales dans un plan perpendiculaire au premier. Ces mouvements sont possibles grâce à un système connu en soi, qui est équipé d'un câble coulissant sur une poulie et fixé par de part et d'autre au niveau de la partie articulée, en haut et en bas pour l'un et sur les côtés latéraux pour l'autre. En outre, chaque molette est équipée d'un frein indépendant actionnable en appuyant sur la molette choisie. Le frein sera désactivé en tirant sur la molette appropriée. Ainsi, en manoeuvrant les molettes 5 et 6, la portion distale avec le capteur 3 et l'électrode 8 peut être positionné exactement dans l'oesophage et les freins permettent à ses portions distales articulées de garder sa position. Celle-ci ne peut être modifiée qu'après avoir tiré sur les molettes. Ainsi, en manoeuvrant les molettes 5 et 6 ,
le capteur 3 peut être positionné exactement dans 1 ' oesophage.
En 7, est indiquée une autre molette manuelle qui permet la commande en rotation du plan de coupe du capteur à ultrasons 3 qui est mécaniquement dirigé annulairement .
On voit sur les figures 1 et 2, quatre électrodes annulaires 8 dont l'une est positionnée sur la même portion distale articulée que le capteur 3 et les trois autres sont positionnées sur la portion non articulée de l'endoscope au voisinage de la partie articulaire 4. On voit sur la figure 2 que chaque électrode 8 est reliée par un fil 9 indépendamment à la poignée de commande 2.
A titre d'exemple, ces quatre électrodes sont agencées sur une longueur d'environ 12 cm à partir du sommet distal de l'endoscope, chaque électrode pouvant présenter une longueur d'environ 2 cm. L'électrode distale extrême peut être placée à une distance d'environ 4,5 cm du sommet distal de l'endoscope dans sa portion articulée. La distance entre l'électrode distale extrême et l'électrode suivante sur la portion non articulée peut être d'environ 2 cm, alors que les électrodes restantes sont écartées de 1 cm seulement.
On voit mieux sur les figures 1 et 3 que la poignée de commande 2 comporte en outre un bouton 10 pour la charge de l'énergie et le déclenchement du choc électrique. Par une première brève pression, sera commandée la mise en charge du condensateur du défibrillateur (non représenté) et par une seconde pression ultérieure sur le même bouton 10, la charge électrique sera déchargée par les électrodes 8 pour le rétablissement du rythme sinusoïdal. La poignée de commande 2 comporte en outre un écran numérique de visualisation 11 pour indiquer le nombre de Joules sélectionné de la charge électrique à déclencher ainsi qu'un avertisseur sonore pour indiquer la fin de la charge d'énergie. La poignée de commande 2 est reliée à son tour par un câble 12, d'une part à un appareil d' échocardiographie (non représenté) par un connecteur 12a, et d'autre part, à l'appareil de défibrillation par un connecteur 12b. Le câble
12 bifurque donc à son extrémité distale pour sa connection respectivement aux appareils d ' échocardiographie et de défibriliâtion.
On voit enfin sur la figure 4 une électrode externe autocollante 13 à usage unique qui est destinée à être appliquée sur le sternum du patient pour constituer la cathode de l'appareil de cardioversion. L'électrode externe
13 est reliée par un câble standard 14 à l'appareil défibrillateur. Bien entendu, le nombre d'électrodes peut varier en fonction des applications envisagées et l'opérateur peut actionner simultanément ou successivement 1 ' échocardiographe et le défibrillateur .
L'endoscope 1 est muni de plusieurs électrodes 8 pour augmenter la surface de transfert d'énergie au moment de la défibrillation. Les électrodes sont agencées de façon circulaire .
On va maintenant brièvement décrire le fonctionnement du dispositif de l'invention. La sonde endoscopique est d'abord introduite dans l'oesophage du patient en passant par sa bouche à travers un cale-dents. L'endoscope est positionné dans l'oesophage de façon que le capteur à ultra-sons 3 permette de visualiser les oreillettes et les auricules du coeur à 30-40 cm des arcades dentaires afin d'éliminer la présence d'un thrombus, cette position étant maintenue en actionnant le frein des molettes 5 et 6. Ainsi la partie articulée permet à la pemière électrode un rapprochement étroit contre la paroi myocardique et cela grâce à une flexion qui est assurée par la grande molette. Après le positionnement de la partie distale articulée, l'opérateur est en mesure, grâce au bouton 10 de gérer la réalisation de la cardioversion. Il choisit alors la charge d'énergie électrique appropriée et une première action sur le bouton 10 va permettre cette charge sous le contrôle du voyant 11 muni d'un bip sonore qui indique la fin de la charge choisie. Après le bip sonore, l'opérateur peut effectuer le geste de déclenchement de la
décharge. Grâce à ces conditions de travail aisées, le cardiologue opérateur peut actionner lui-même le dispositif et réaliser plusieurs fois cette geste. Par ailleurs, l'électrode externe autocollante 13 est positionnée au niveau du sternum pour permettre la défibrillation au cours de la même opération.
On constate en outre que l'utilisation de ce dispositif permet de raccourcir le temps de prise en charge du patient et d'améliorer son confort. La mise en oeuvre du dispositif ne nécessite qu'une courte durée d' anticoagulation et une légère sédation.
Bien que l'invention ait été décrite en liaison avec un mode de réalisation particulier, il est bien évident qu'elle n'y est nullement limitée et qu'elle comprend tous les équivalents techniques des moyens décrits ainsi que leurs combinaisons si celles-ci entrent dans le cadre de 1 ' invention.
Il est à retenir que le dispositif selon l'invention assure un diagnostic par 1 ' intermédiaire de 1 ' échocardiographie, à savoir le capteur d'ultrasons, et une thérapeutique par délivrance d'une décharge électrique préalablement réglée (c'est-à-dire par cardioversion et donc restauration du rhythme sinusal). La disposition d'une électrode sur la partie articulée, donc proche du capteur d'ultrasons, donne à l'opérateur la possibilité de visualiser exactement l'endroit où il veut pratiquer sa cardioversion. Celui-ci dispose ainsi de la possibilité d'être guidé ce qui lui donne techniquement une bonne maîtrise. Cette disposition permet par ailleurs d'étudier le comportement de l'auricule gauche (degré d'apparition de contraste, formation de thrombus) au moment de la cardioversion dont dépendra la prise en charge en matière d' anticoagulation.
Ceci présente un avantage majeur de l'invention, car dans le cadre d'une restauration du rhythme sinusal par cardioversion, conformément à l'invention, il est très important d'assurer un rapprochement étroit de l'électrode contre la paroi du coeur. En effet, plus l'électrode est
rapprochée de la paroi du "coeur", meilleur est l'efficacité.
La présence d'une électrode sur la partie distale articulée permet ainsi un meilleur contact, voir une prise en sandwich.
Un autre avantage majeur de l'invention réside dans le fait que le bouton 10 situé sur la poignée de commande du dispositif assure au cardiologue opérateur une totale indépendance de ses assistants. En effet, le dispositif permet à l'opérateur d'effectuer toutes les opérations tout seul à chaque fois qu'il les juge nécessaire au lieu de le demander à l'infirmière assistante, surtout dans des situations d'urgence ou dans la situation où le premier choc électrique n'a pas permis d'obtenir le rhythme sinusal. Il est possible de répéter cette opération jusqu'à trois fois consécutifs .