MACHINE ÉLECTRIQUE TOURNANTE À CONFIGURATION OPTIMISÉE
La présente invention porte sur une machine électrique tournante à configuration optimisée. L'invention trouve une application particulièrement avantageuse, mais non exclusive, avec les machines électriques réversibles de forte puissance pouvant fonctionner en mode alternateur et en mode moteur accouplées avec un élément hôte, tel qu'une boîte de vitesses.
De façon connue en soi, les machines électriques tournantes comportent un stator et un rotor solidaire d'un arbre. Le rotor pourra être solidaire d'un arbre menant et/ou mené et pourra appartenir à une machine électrique tournante sous la forme d'un alternateur, d'un moteur électrique, ou d'une machine réversible pouvant fonctionner dans les deux modes. En mode alternateur, lorsque le rotor est en rotation, il induit un champ magnétique au stator qui le transforme en courant électrique afin d'alimenter les consommateurs électriques du véhicule et de recharger la batterie. En mode moteur, le stator est alimenté électriquement et induit un champ magnétique entraînant le rotor en rotation afin de démarreur le moteur thermique et/ou de participer à la traction du véhicule, de manière autonome ou en combinaison avec le moteur thermique.
Le stator est monté dans un carter configuré pour porter à rotation l'arbre sur des paliers par l'intermédiaire de roulements. Par ailleurs, le stator comporte un corps constitué par un empilage de tôles minces formant une couronne, dont la face intérieure est pourvue d'encoches ouvertes vers l'intérieur pour recevoir un bobinage électrique formé par des enroulements de phase. Ces enroulements traversent les encoches du corps du stator et forment des chignons faisant saillie de part et d'autre du corps du stator. Les enroulements de phase sont obtenus par exemple à partir d'un fil continu recouvert d'émail ou à partir d'éléments conducteurs en forme d'épingles reliées entre elles par soudage. Ces enroulements sont des enroulements polyphasés connectés en étoile ou en triangle dont les sorties sont reliées à un onduleur fonctionnant également en pont redresseur.
Avec ce type de machine, la vitesse de rotation de la machine influe sur la tension fournie et donc sur la puissance de la machine. Ainsi, plus la vitesse
de rotation est élevée et plus la puissance est importante. Pour les machines synchrones, au-delà d'une certaine vitesse de rotation pour maximiser la puissance de la machine, il est important de pouvoir défluxer ladite machine. La figure 1 représente des courbes caractéristiques de couple et de puissance en fonction de la vitesse de rotation d'une telle machine électrique tournante respectivement dans le mode moteur M_mth (cf. courbe caractéristique de couple C1 et courbe caractéristique de puissance C2) et dans le mode générateur M_gen (cf. courbe caractéristique de couple C3 et courbe caractéristique de puissance C4). Une plage de défluxage P_def est définie par référence à un ratio entre une vitesse de rotation maximale à couple constant N1 divisée par la vitesse de rotation maximale N2 de la machine électrique. Ce ratio de défluxage étant élevé (supérieur à 2.5), la machine peut fonctionner à haute vitesse en étant dans un état de quasi court-circuit. Afin d'optimiser le fonctionnement de la machine, en particulier pour pouvoir atteindre des hautes vitesses de fonctionnement et donc une puissance élevée, il est nécessaire que la machine ait une bonne tenue du courant de court-circuit en régime permanent. Cette optimisation de la machine doit également prendre en compte d'autres paramètres tel que la compacité de la machine qui est un paramètre important pour l'intégration de ladite machine dans le véhicule, ainsi que le comportement thermique de la machine qui est également un paramètre important à la fois pour la sécurité des utilisateurs et pour ne pas détériorer la machine. L'invention vise donc à garantir la tenue du courant de court-circuit en régime permanent tout en optimisant la compacité et les caractéristiques thermiques de la machine électrique.
A cette fin, la présente invention a pour objet une machine électrique tournante de véhicule automobile. Selon l'invention, la machine comporte un rotor s'étendant suivant un axe de rotation et comportant au moins un aimant permanent et un stator entourant le rotor et comportant un corps doté d'une pluralité d'encoches et un bobinage électrique, le bobinage comportant des enroulements de phase disposés dans les encoches, chaque enroulement de phase étant formé par au moins un conducteur. De plus selon l'invention, le rotor comporte 3 ou 4 ou 5 paires de pôles et le stator comporte deux systèmes triphasés formés chacun par trois enroulements de phase couplés
en triangle. En outre selon l'invention, Le nombre de conducteurs par encoche est strictement supérieur à 2 et chaque conducteur a une portion active insérée dans une encoche correspondante, la portion active de section sensiblement rectangulaire présentant une longueur radiale inférieure ou égale à 3.6 mm.
Le fait d'avoir deux systèmes triphasé permet de simplifier l'agencement des modules de puissance et permet donc d'avoir une machine qui peut être plus compacte. De plus, le couplage des enroulements en triangle permet de ne pas avoir de point neutre et donc améliore la compacité de la machine. Le fait d'avoir une section de fil sensiblement rectangulaire permet d'améliorer le coefficient de remplissage des conducteurs dans les encoches et donc d'améliorer la puissance de la machine. On entend par section sensiblement rectangulaire le fait que les coins des conducteurs peuvent être légèrement arrondies pour des questions de fabrications. Un nombre de conducteurs par encoche strictement supérieur à deux permet d'avoir un plus large degré de latitude en termes de choix du nombre de spires par enroulement. En outre, le fait que la largeur radiale des conducteurs soit inférieure ou égale à 3.6 mm associé à un nombre de paire de pôles du rotor compris entre 3 et 5 permet de minimiser la résistance des conducteurs pour ainsi limiter les pertes Joules des conducteurs. Tous ces paramètres pris ensembles entraînent donc une meilleure tenue thermique, une meilleure tenue du courant de court-circuit en régime permanent et une meilleure compacité de la machine électrique tournante. La machine électrique tournante peut ainsi fonctionner à plus haute vitesse de manière sécurisée. Selon une réalisation, les deux systèmes triphasés sont indépendants l'un de l'autre et la machine électrique tournante comporte un onduleur comprenant deux modules indépendants reliés chacun à un système triphasé.
Selon une réalisation, l'onduleur est connecté à un bus à courant continu ayant une tension comprise entre 30 et 60 Volts. Selon une réalisation, une longueur orthoradiale d'une portion active d'un conducteur est supérieure ou égale à 1 .4mm.
Selon une réalisation, un diamètre extérieur du corps de stator est compris entre 80 mm et 180 mm. Par exemple, le diamètre extérieur du corps de stator est sélectionné parmi une des valeurs suivantes: 80, 90, 100, 1 10, 153, 161 et 180 millimètres. Selon une réalisation, une puissance maximale de ladite machine électrique tournante est comprise entre 8 kW et 30 kW.
Selon une réalisation, le nombre de conducteurs par encoche est pair.
Selon une réalisation, le nombre de conducteurs par encoche est égal à 4. En variante, le nombre de conducteurs par encoche peut être égal à 6, 8 ou encore 10.
Selon une réalisation, les conducteurs sont alignés radialement les uns par rapport aux autres à l'intérieur d'une encoche correspondante.
Selon une réalisation, chaque enroulement de phase est formé à partir d'une pluralité de conducteurs prenant notamment la forme d'épingles reliées électriquement entre elles. Par exemple, les épingles s'étendent sous la forme d'un U comprenant deux parties actives s'étendant dans des encoches respectives et une portion de liaison venant relier les deux parties actives. De préférence, un enroulement de phase est formé en soudant entre elles les extrémités libres des parties actives de différentes épingles. Par extrémités libres, on entend les extrémités des parties actives qui ne sont pas reliés à la portion de liaison.
Selon une réalisation, chaque enroulement de phase est formé à partir d'un conducteur continu. Ce conducteur continu est par exemple un fil.
Selon une réalisation, le fil conducteur comporte des portions actives de section sensiblement rectangulaire et des portions de liaison entre deux portions actives adjacentes de section arrondie, notamment sensiblement ronde.
Selon une réalisation, les conducteurs présentent une section rectangulaire à coins arrondis.
Selon une réalisation, ladite machine électrique tournante comporte un circuit de liquide de refroidissement.
Selon une réalisation, la machine est une machine synchrone.
Selon une réalisation, la machine est une machine à aimants permanents. Selon une réalisation, ladite machine électrique tournante prend la forme d'un moteur, d'un générateur, ou d'une machine électrique réversible.
L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit et à l'examen des figures qui l'accompagnent. Ces figures ne sont données qu'à titre illustratif mais nullement limitatif de l'invention. La figure 1 , déjà décrite, montre les courbes caractéristiques de couple et de puissance en fonction de la vitesse de rotation d'une machine électrique tournante utilisée dans le cadre de l'invention.
La figure 2 est une vue en coupe longitudinale d'une machine électrique tournante selon un exemple de réalisation de la présente invention. La figure 3 est une vue en perspective du stator bobiné et du rotor de la machine électrique tournante de la figure 2.
La figure 4 est une vue en coupe transversale partielle du rotor et du stator bobiné selon un exemple de réalisation de la présente invention.
La figure 5 montre des représentations graphiques de l'évolution du ratio entre la résistance d'un conducteur statorique à haute fréquence électrique et la résistance d'un conducteur statorique à basse fréquence électrique en fonction de la dimension radiale d'une portion active d'un conducteur statorique respectivement pour un rotor à 3 et 5 paires de pôles.
La figure 6 représente l'évolution de la hauteur axiale totale de la machine électrique tournante en fonction du nombre de paires de pôles du rotor.
Les éléments identiques, similaires, ou analogues, conservent la même référence d'une figure à l'autre.
Dans la suite de la description, on entend par un élément "avant", un élément situé du côté de la partie entraînante tel que du côté du pignon porté par l'arbre de la machine et par élément "arrière" un élément situé du côté opposé par rapport à l'axe de rotation X de la machine. La figure 2 montre une machine électrique tournante 10 comportant un stator
1 1 polyphasé entourant un rotor 12 monté sur un arbre 13 s'étendant suivant un axe X correspondant à l'axe de la machine. Le stator 1 1 entoure le rotor
12 avec présence d'un entrefer entre la périphérie interne du stator 1 1 et la périphérie externe du rotor 12. Le stator 1 1 est monté dans un carter 14 muni d'un palier avant 15 et d'un palier arrière 16 portant à rotation l'arbre 13.
Cette machine électrique 10 pourra être destinée à être accouplée à une boîte de vitesses appartenant à une chaîne de traction de véhicule automobile. Dans une autre configuration, la machine électrique 10 pourra être accouplée à un vilebrequin du véhicule ou encore directement à la chaîne de traction des roues du véhicule. Par exemple, la machine 10 peut être accouplée à une partie du véhicule par un pignon 17 comme représenté sur la figure 2. En variante, la machine 10 pourra être accouplée à une partie du véhicule par une poulie ou tout autre moyen d'accouplement.
La machine 10 est apte à fonctionner dans un mode alternateur pour fournir notamment de l'énergie à la batterie et au réseau de bord du véhicule, et dans un mode moteur, non seulement pour assurer le démarrage du moteur thermique du véhicule, mais également pour participer à la traction du véhicule seule ou en combinaison avec le moteur thermique. En variante, la machine électrique 10 pourra être implantée sur un essieu de véhicule automobile, en particulier un essieu arrière. En variante, la machine électrique 10 prend la forme d'un moteur électrique ou d'un générateur non réversible. La puissance de la machine électrique 10 est avantageusement comprise entre 8kW et 30kW.
Dans l'exemple de la figure 2, le rotor 12 comporte un corps 19 sous la forme d'un paquet de tôles. Des aimants permanents 20 pourront être implantés à l'intérieur de cavités 21 suivant une configuration en V, tel que cela est illustré sur la figure 4, ou être implantés radialement à l'intérieur du paquet de tôles, les faces latérales en vis-à-vis de deux aimants 20 consécutifs peuvent
être de même polarité, tel que cela est illustré sur la figure 3. Le rotor 12 est alors du type à concentration de flux. Alternativement, les aimants permanents 20 s'étendent ortho-radialement à l'intérieur des cavités 21 du corps 19. Les aimants 20 pourront être en terre rare ou en ferrite selon les applications et la puissance recherchée de la machine 10.
Par ailleurs, comme on peut le voir sur les figures 3 et 4, le stator 1 1 comporte un corps 24 constitué par un paquet de tôles ainsi qu'un bobinage électrique 25. Le corps 24 est formé par un empilement de feuilles de tôles indépendantes les unes des autres et maintenues sous forme de paquet au moyen d'un système de fixation adapté. Comme on peut le voir sur la figure 4, le corps 24 est muni de dents 28 délimitant deux à deux des encoches 30 pour le montage du bobinage statorique 25. Ainsi, deux encoches 30 successives sont séparées entre elles par une dent 28. De préférence, un diamètre extérieur L1 du corps de stator 24 est compris entre 80 et 180mm. Avantageusement, le diamètre extérieur L1 du corps de stator 24 est sélectionné parmi une des valeurs suivantes : 80, 90, 100, 1 10, 153, 161 et 180 mm.
Le bobinage 25 comporte un ensemble d'enroulements de phase 26 traversant les encoches 30 et formant des chignons 33 s'étendant en saillie de part et d'autre du corps de stator 24, tel que cela est montré sur les figures 2 et 3. Les sorties des enroulements de phase 26 sont reliées à un onduleur 34 pouvant fonctionner également en pont redresseur. A cet effet, l'onduleur 34 comporte des modules de puissance munis de d'éléments de commutation de puissance, tels que des transistors de type MOS, reliés aux sorties de phase.
Chaque enroulement de phase 26 pourra être formé à partir d'une pluralité de conducteurs 35 constitués par des épingles 37. Ces épingles 37 pourront présenter une forme en U dont les extrémités des branches sont reliées entre elles par exemple par soudage. En variante, chaque enroulement de phase 26 est formé à partir d'un fil conducteur continu enroulé à l'intérieur du stator 1 1 dans les encoches 30 pour former une ou plusieurs spires. Dans tous les cas, on distingue les portions actives 40 d'un conducteur 35 situées à l'intérieur des encoches 30 et des portions de liaison 41 reliant entre elles
deux portions actives 40 adjacentes. Les portions actives 40 correspondent ainsi aux portions des conducteurs 35 s'étendant axialement à l'intérieur des encoches 30, tandis que les portions de liaison 41 s'étendent circonférentiellement à l'intérieur des chignons 33 pour relier entre elles les portions actives 40. Les conducteurs 35 pourront par exemple être réalisés dans un matériau à base de cuivre émaillé.
Les enroulements de phase 26 sont associés chacun à une série d'encoches 30, de sorte que chaque encoche 30 reçoit plusieurs fois les conducteurs 35 d'une même phase. Avantageusement, le stator 1 1 comporte deux systèmes triphasés, de préférence indépendants, A1 , B1 , C1 et A2, B2, C2 formés chacun par trois enroulements de phase 26, tel que cela est illustré sur la figure 4. Cela permet de garantir la compacité de l'onduleur 34 en facilitant l'agencement des modules de puissance de l'onduleur 34 dans un cylindre situé à l'arrière de la machine pour les systèmes intégrés (cf. figure 2) ou dans un encombrement sensiblement parallélépipédique sur le côté de la machine 10.
Chaque système triphasé A1 , B1 , C1 ; A2, B2, C2 est couplé en triangle afin d'optimiser la compacité de la machine électrique 10. En effet, par rapport à un couplage de type double étoile, le couplage double triangle permet d'éviter l'intégration des barres de neutre dans le stator bobiné 1 1 qui sont relativement encombrantes.
Chaque système triphasé A1 , B1 , C1 ; A2, B2, C2 est relié électriquement à un module indépendant de l'onduleur 34. Chaque module indépendant comporte des éléments de puissance et un module de commande dédié au système triphasé correspondant. Les deux modules indépendants sont logés dans un même boîtier de l'onduleur 34 coiffant le palier arrière. L'onduleur 34 est connecté de préférence à un bus à courant continu ayant une tension comprise entre 30 et 60 Volts.
Dans cet exemple, deux encoches 30 consécutives d'une série associé à une phase sont séparées par des encoches 30 adjacentes correspondant chacune à une autre série d'encoches associée à l'une des autres phases. Ainsi, lorsqu'il y a K phases, les conducteurs 35 d'un même enroulement de phase 26 sont insérés toutes les K+1 ième encoches. Par exemple, si
l'enroulement de la phase A1 est inséré dans l'encoche n°1 , il est ensuite inséré dans la 7ème encoche pour une machine à deux systèmes triphasés, soit K=6. Il est à noter que dans la configuration représentée sur la figure 4, les phases des deux systèmes sont alternées suivant la circonférence du stator 1 1 . Dans cet exemple, en considérant le sens circonférentiel, la première encoche comprend la phase A1 , la deuxième encoche comprend la phase A2, la troisième encoche comprend la phase B1 , la quatrième encoche comprend la phase B2, la cinquième encoche comprend la phase C1 et la sixième encoche comprend la phase C2. Dans une variante de réalisation une autre configuration de phase peut être envisagée.
Les conducteurs 35 présentent avantageusement une section sensiblement rectangulaire au moins dans leur portion active 40 et sont alignés radialement les uns par rapport aux autres à l'intérieur de l'encoche 30 correspondante. Une telle configuration de bobinage rangé avec des conducteurs 35 de section sensiblement rectangulaire permet de diminuer la hauteur des chignons 33 et favorise la compacité de la machine par rapport à un bobinage aléatoire en fil rond. Suivant un mode particulier de réalisation de bobinage à fil continu, les fils conducteurs pourront être matricés uniquement dans les portions actives 40 et présenter une section ronde dans les portions de liaison 41 . La section sensiblement rectangulaire des portions actives 40 pourra présenter des coins arrondis afin de ne pas abimer l'émail. En variante, les conducteurs 35 pourront présenter une section sensiblement carrée.
Le nombre de conducteurs 35 à l'intérieur de chaque encoche 30 est avantageusement strictement supérieur à deux afin de disposer d'un degré de liberté en termes de choix du nombre de spires par enroulement de phase 26. De préférence, le nombre de conducteurs 35 par encoche est pair. Il est ici égal à 4 mais pourrait en variante être différent, et notamment égal à 6, 8 ou 10. A haute fréquence électrique et donc à haute vitesse de rotation, les conducteurs 35 sont soumis à des effets pelliculaires et de proximité qui conduisent à rendre non uniforme la densité de courant dans le conducteur 35. Cela se traduit par une augmentation de la résistance apparente du
conducteur 35. Il est d'usage de quantifier cette augmentation de résistance par un ratio entre la résistance à haute fréquence AC et la résistance DC du même conducteur 35 à fréquence très faible de quelques Hertz.
La résistance électrique dépend donc de la température, des dimensions du stator 1 1 , des dimensions des conducteurs, et de la fréquence électrique fe, laquelle est liée à la vitesse de rotation N en tours par minute de la machine par la formule suivante: fe=(Nxp)/60, p étant le nombre de paires de pôle du rotor 12.
L'augmentation de cette résistance produit des pertes joules supplémentaires et implique l'augmentation de la taille de la machine électrique 10 afin de pouvoir évacuer les calories, par exemple en augmentant la taille d'une chambre de liquide de refroidissement 44 décrite plus en détails ci-après.
Le principal facteur influençant la résistance AC est la longueur radiale L2 du conducteur 35 à l'intérieur de l'encoche 30, ainsi que la fréquence électrique fe liée à la polarité du rotor 12 pour une même vitesse de rotation.
La figure 5 représente, pour une machine électrique 10 ayant un diamètre de stator L1 de l'ordre de 160 mm et une vitesse de rotation de 20000 tours/min, l'évolution du ratio entre la résistance AC d'un conducteur statorique à haute fréquence et la résistance DC de ce conducteur 35 statorique à basse fréquence en fonction de la longueur radiale L2 de la portion active 40 d'un conducteur 35 respectivement pour un rotor à 3 paires de pôles (cf. courbe C5) et à 5 paires de pôles (cf. courbe C6).
Il en ressort que, pour une limite donnée Lim de pertes évacuables par la machine électrique 10, la longueur radiale L2 maximale du conducteur 35 est de 3.6 mm pour une machine à cinq paires de pôles. Une telle valeur garantit un comportement adapté pour une machine à trois paires de pôles dont le ratio AC/DC est globalement inférieur à celui de la machine à cinq paires de pôles. Par ailleurs, la longueur orthoradiale L3 d'une portion active 40 est supérieure ou égale à 1 .4mm. Cette longueur L3 a peu d'effet sur la
résistance AC des conducteurs 35. En effet, comme on peut le voir sur la figure 5 par les différents points C7, pour une longueur radiale L2 donnée et en faisant varier la longueur orthoradiale L3 des conducteurs 35, la valeur du ratio AC/DC ne varie que très légèrement. La figure 6 représente l'évolution de la hauteur axiale totale L4 du stator 1 1 de la machine électrique 10 (cf. figure 2) en fonction du nombre de paires de pôles p du rotor 12. Par hauteur axiale on entend la distance entre les deux extrémités des chignons avant et arrière 33. Cette figure met en évidence qu'un rotor 12 ayant moins de trois paires de pôles conduit à augmenter la hauteur totale L4 de la machine, dans la mesure où la hauteur des chignons 33 est sensiblement proportionnelle à la polarité. En effet, moins il y a de pôles dans la machine et plus la distance entre les pôles augmente. Ainsi, les encoches traversées par un même enroulement de phase sont plus éloignées les unes des autres et les portions des conducteurs formant les chignons doivent donc être plus grandes. Au contraire, une polarité de plus de cinq paires de pôles engendre trop de pertes. Dans ces conditions, la polarité optimale est comprise entre 3 et 5 paires de pôles, c'est-à-dire que le rotor 12 pourra comporter 3 ou 4 ou 5 paires de pôles.
La machine électrique tournante 10 pourra comporter un circuit de liquide de refroidissement comportant une entrée et une sortie liquide de refroidissement pour faire circuler le liquide dans une chambre 44 aménagée en périphérie externe du stator 1 1 , tel que montré sur la figure 2. La machine électrique 10 pourra ainsi être refroidie par eau ou par huile. Dans une variante de réalisation, la machine peut être refroidie par air, par exemple au moyen d'un ventilateur.
Bien entendu, la description qui précède a été donnée à titre d'exemple uniquement et ne limite pas le domaine de l'invention dont on ne sortirait pas en remplaçant les différents éléments par tous autres équivalents.
En outre, les différentes caractéristiques, variantes, et/ou formes de réalisation de la présente invention peuvent être associées les unes avec les autres selon diverses combinaisons, dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles ou exclusives les unes des autres.