l'
MICROCOMMUTATEUR A COMMANDE PIEZOELECTRIQtJE
Domaine de invention La présente invention concerne le domaine des circuits ou microsystèmes électromécaniques (MEMS) . Ces circuits sont notam¬ ment utilisés dans des applications radio fréquence de télé- phonie mobile. Exposé de l'art antérieur La demande WO 01/13457 décrit un commutateur à poutre encastrée par une extrémité comportant un moyen d'actionnement piézoélectrique constitué d'un module posé sur une portion de la poutre mobile. Ce module est constitué de plusieurs couches déposées parallèlement à la surface de la poutre. La première couche est une électrode conductrice, la deuxième couche est une couche piézoélectrique (PZT) , la troisième couche est une seconde électrode conductrice. Lorsqu'une tension électrique est appliquée entre les première et deuxième électrodes, le module se dilate dans le sens de la longueur de la poutre. Il en résulte un effet bilame entre la poutre et le module piézo¬ électrique qui entraîne le flambage de la poutre. Cette structure est complexe à réaliser et nécessite de nombreuses étapes pour empiler les différentes couches. Par ailleurs, la demande de brevet EP 0963000 propose un commutateur micromécanique à actionnement électrostatique et
l'l'
un résonateur assemblés dans un même dispositif. Ce mode d'actionnement est mal adapté à de nombreuses applications et l'utilisation d'un actionneur piézoélectrique du type ci-dessus dans un tel dispositif conduirait à une structure complexe. Résumé de invention Un objet de la présente invention est de prévoir un commutateur micromécanique à actionnement piézoélectrique de structure simple. Un autre objet de la présente invention est de prévoir un tel commutateur micromécanique à actionnement piézoélectrique assemblable simplement avec un résonateur acoustique en un dispositif intégré. Un autre objet de la présente invention est de prévoir un mode de fabrication du dispositif intégré, en utilisant une technologie classique de réalisation de circuits intégrés. Pour atteindre ces objets, la présente invention prévoit un microcommutateur électromécanique comportant une poutre mobile au-dessus d'un substrat et un actionneur formé dans un matériau piézoélectrique apte à courber la poutre, dans lequel actionneur forme une zone de la poutre et une partie de 1' actionneur est solidaire du substrat par une de ses faces. Selon un mode de réalisation de la présente invention, au moins une paire d'électrodes est disposée de part et d'autre du matériau piézoélectrique. Selon un mode de réalisation de la présente invention, au moins une partie de ladite poutre constitue l'élément piézo¬ électrique d'un résonateur à ondes acoustiques de volume. Selon un mode de réalisation de la présente invention, au moins une paire d'électrodes est disposée de part et d'autre de ladite partie de la poutre. Selon un mode de réalisation de la présente invention, ladite partie de la poutre est formée du même matériau piézo¬ électrique que ledit actionneur. Selon un mode de réalisation de la présente invention, une seule portion de matériau piézoélectrique, flanquée d'une
l'
paire d'électrodes, cumule les fonctions d'actionneur et de résonateur. Selon un mode de réalisation de la présente invention, le matériau constituant la poutre mobile fait partie du groupe comprenant I1AlN, le ZnO et une céramique PZT (PbxZrvTizO-|- avec 0,8<x<l,2 ; 0,8<y<l,2 ; 0,8<z<l,2 ; 2<t<4) . Selon un mode de réalisation de la présente invention, la poutre mobile est en AlN. La présente invention prévoit aussi un procédé de fabrication d'un dispositif comprenant un commutateur microméca¬ nique comportant une poutre mobile incluant un résonateur acous¬ tique, comprenant les étapes suivantes : a) dépôt d'un contact conducteur dans un évidement situé dans un substrat ; b) remplissage de évidement par un matériau sacrificiel ; c) formation d'électrodes métalliques sur le matériau sacri¬ ficiel ; d) dépôt d'un matériau piézoélectrique destiné à former la poutre mobile ; e) dépôt d'électrodes métalliques sur la poutre ; et f) gravure selon un motif du matériau piézoélectrique et élimination dudit matériau sacrificiel. Brève description des dessins Ces objets, caractéristiques et avantages, ainsi que d'autres de la présente invention seront exposés en détail dans la description suivante de modes de réalisation particuliers faite à titre non limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles : les figures IA et IB représentent un mode de réalisa- tion d'un dispositif selon l'invention, dans des première et seconde positions de commutation ; la figure 2 représente un autre mode de réalisation d'un dispositif selon l'invention ; et
les figures 3A à 3F illustrent à titre d'exemple des étapes successives de fabrication d'un dispositif selon l'inven¬ tion. Description détaillée Par souci de clarté, de mêmes éléments ont été dési¬ gnés par de mêmes références aux différentes figures. De plus, comme cela est habituel dans la représentation des circuits intégrés et des microcircuits électromécaniques, les diverses figures ne sont pas tracées à l'échelle. Les figures IA et IB représentent de façon partielle et simplifiée un exemple de réalisation d'un dispositif selon 1'invention intégrant un commutateur micromécanique et un résonateur à ondes acoustiques de volume. En figure IA, le commutateur est représenté à l'état ouvert. En figure IB, le commutateur est représenté à l'état fermé. Le dispositif comprend un substrat isolant 1, par exemple en verre, en alumine (AI2O3) ou en nitrure d'aluminium (AlN) . Le substrat peut également être en un matériau conducteur ou semiconducteur, revêtu d'une couche isolante là où un isole- ment est requis. Une poutre mobile 2 repose sur le substrat 1 et s'étend au-dessus d'un évidement 3. Au fond de l'évidement 3 se trouve un contact conducteur 4. Sur la face inférieure de la poutre mobile 2 se trouve un contact conducteur 12. L'ensemble de la poutre mobile 2 et des contacts 4 et 12 constitue un microcommutateur électromécanique. La présente invention prévoit que la poutre est actionnée par un actionneur de type piézoélectrique. Cet action- neur forme, localement, le corps de cette poutre. La référence 14 désigne une zone piézoélectrique disposée entre des électro- des 15 et 16. Une partie de la face inférieure de cette zone piézoélectrique est solidaire du substrat 1 par l'intermédiaire de l'électrode 15. Ainsi, en cas de contrainte longitudinale du matériau piézoélectrique 14, celui-ci se déformera également transversalement pour absorber une partie des contraintes géné- rées dans sa partie solidaire du substrat. Quand une tension
continue est appliquée entre les électrodes 15 et 16, cela provoque par exemple une dilatation de la zone 14 et il en résulte une flexion de la poutre et on passe de l'état représenté en figure IA à l'état représenté en figure IB. La présente invention prévoit en outre d'intégrer dans un tel commutateur un résonateur à ondes acoustiques de volume. Pour cela, la poutre 2 ou au moins une partie 10 de cette poutre est en un matériau propre à constituer, une fois placé entre deux électrodes, le corps d'un résonateur à ondes acoustiques de volume. Comme cela est illustré en figures IA et IB, la partie 10 est disposée entre des électrodes supérieure 11 et inférieure 12. Couramment, le matériau 10 est un matériau piézoélectrique. Dans la suite de la description et dans les revendications, on compren¬ dra de façon générale que ce que l'on appelle matériau piézoélec- trique englobe tout matériau propre à constituer le corps d'un résonateur à ondes acoustiques de volume, par exemple un matériau présentant un caractère piézoélectrique et electrostrictif. Couramment, pour réaliser un résonateur à ondes acous¬ tiques de volume apte à fonctionner à des fréquences de l'ordre du gigahertz, on pourra prévoir des dimensions en vue de dessus de l'ordre de la centaine de micromètres et une épaisseur de l'ordre de quelques micromètres, ce qui est tout à fait compa¬ tible avec les dimensions usuelles d'une poutre de microcommuta¬ teur électromécanique, de tels commutateurs ayant couramment une longueur de poutre de l'ordre de quelques centaines de micro¬ mètres et une épaisseur de l'ordre de quelques micromètres. En figures IA et IB, la zone 10 constituant le résona¬ teur est disposée entre des électrodes 11 et 12, l'électrode 12 étant commune avec la région de contact du microcommutateur disposée sur la poutre 2. Ceci correspond à une association d'un résonateur et d'un commutateur dans laquelle une borne du résonateur est connectée à une borne du commutateur. En figures IA et IB, on a représenté seulement les parties utiles des électrodes de contact, du résonateur et de déformation de la poutre mobile. Ces électrodes seront reliées à
l'
des bornes externes par des pistes conductrices non représentées formées sur la poutre. De même, une connexion sera établie avec le plot de contact conducteur 4. Selon les technologies employées, les pistes allant des électrodes 11 et 12 vers les bornes supérieures du substrat passeront à côté des électrodes 16 et 15 qui n'occuperont pas toute la largeur de la poutre ou bien seront prévues à un niveau de métallisation inférieur ou supérieur. De plus, comme cela est usuel, des contacts sont pris avec les pistes de connexion par des vias. La figure 2 représente une variante de la présente invention dans laquelle deux résonateurs sont disposés sur une même poutre mobile 21 encastrée à ses deux extrémités, le point milieu de ces résonateurs étant relié à une borne d'un micro¬ commutateur. Dans le cas de la figure 2, une poutre 21 repose à ses deux extrémités sur un substrat 1 et s'étend au-dessus d'un évidement 3 de ce substrat. Un plot de contact 22 est disposé sensiblement au milieu de évidement 3. La poutre comprend deux parties de résonateur 23 et 24. Une électrode inférieure 25 s'étend sous la première partie de résonateur. La partie cen- traie de l'électrode 25 constitue le plot de contact supérieur du microcommutateur. Des électrodes supérieures 26 et 27 sont disposées au-dessus de chacune des régions de résonateur. Pour déformer la poutre 21 et fermer le commutateur, il est prévu deux régions 31 et 32 de matériau piézoélectrique encadrées d'électrodes respectives 33-34 et 35-36. Quand une tension est appliquée entre les électrodes 33-34 et 35-36, la poutre 21 est amenée à se déformer de sorte qu'il s'établit un contact entre la partie centrale de la métallisation 25 et le plot de contact 22 du commutateur. La structure de la figure 2 est susceptible de nombreuses variantes, par exemple, la présence de deux régions 31 et 32 d'action sur le commutateur n'est pas strictement nécessaire, une seule de ces régions pouvant être prévue. D'autre part, comme cela a été indiqué précédemment, d'autres modes d'actionnement du microcommutateur pourront être prévus.
Les deux résonateurs pourront avoir des caractéristi¬ ques identiques ou différentes. Pour obtenir des caractéris¬ tiques différentes, on pourra par exemple prévoir que ces micro¬ résonateurs ont des formes d'électrode ou des dimensions distinctes. On pourra aussi modifier la fréquence centrale de l'un des résonateurs en le recouvrant d'une couche supplémen¬ taire, par exemple de Siθ2 ou de SiN. De plus, aussi bien dans le cas de la figure 1 que dans le cas de la figure 2, on pour¬ rait augmenter encore le nombre de résonateurs formés sur la poutre si les dimensions des résonateurs et de la poutre sont compatibles avec les dimensions usuelles de réalisation de tels dispositifs. De plus, en figure 2, comme en figures IA et IB, on n'a pas représenté les connexions avec les diverses électrodes. Comme cela a été indiqué précédemment, ces connexions pourront être réalisées par l'homme de l'art de toute façon classique. Selon une variante de mise en oeuvre, l'invention pré¬ voit la réalisation d'un dispositif comprenant une zone piézoélectrique unique cumulant les fonctions d' actionneur et de résonateur. Une seule paire d'électrodes adresse ce dispositif. Un signal électrique comportant une composante continue et une composante alternative est appliqué à la paire d'électrodes. La déformation de la poutre est assurée par la composante continue du signal, le dispositif pouvant entrer en résonance sous l'effet de la composante alternative de ce même signal. Dans un exemple de cette configuration, la longueur libre de la poutre 2 au-dessus de l'évidement 3 est d'environ 300 μm. La largeur de la poutre est d'environ 50 μm. Le dispositif actionneur- résonateur forme le corps de la poutre sur une longueur de 210 μm et repose solidairement sur le substrat 1 sur une longueur de 10 μm. Ainsi la plus grande partie (200 μm) de ce dispositif actionneur-résonateur est située au-dessus de l'évidement 3. La réalisation d'une structure selon l'invention peut être effectuée par des procédés classiques dans le domaine de la
l'
réalisation des circuits intégrés et des microcomposants élec¬ tromécaniques. Les figures 3A à 3F illustrent un exemple de réalisa¬ tion de la structure des figures IA et IB. De nombreuses autres variantes de réalisation pourront être imaginées par l'homme de l'art. De mêmes éléments, même à des étapes de fabrication inter¬ médiaires, seront désignés par les références qu'ils portent en figure 2. A une étape initiale illustrée en figure 3A, on forme dans un substrat 1 un évidement 3 et un contact conducteur 4 au fond de cet évidement. A l'étape illustrée en figure 3B, une couche sacrifi¬ cielle 41, par exemple en résine, remplit évidement 3. A l'étape illustrée en figure 3C, une couche de métal- lisation est formée et gravée pour constituer les électrodes 12 et 15. A l'étape illustrée en figure 3D, on procède à la croissance du matériau destiné à former la poutre 2, la partie active 10 du résonateur et la zone d'actionnement 14. Ce maté- riau est par exemple du nitrure d'aluminium (AlN) . De façon connue, si le métal des électrodes 12 et 15 est convenablement choisi, par exemple du tungstène ou du molybdène, on obtient une croissance cristalline d'AIN, d'où il résulte que I1AlN constitue un bon matériau piézoélectrique au-dessus des métallisations, dans les zones hachurées en figure 3D. Le dépôt d'AIN est par exemple réalisé par un dépôt physique par pulvérisation d'une cible d'aluminium en milieu réactif azoté. Au dessus de la résine, la couche d'AIN présente éventuellement des propriétés piézoélectriques médiocres mais, dans ces régions, de telles caractéristiques ne sont pas utiles. A l'étape illustrée en figure 3E, on forme une couche de métallisation supérieure qui est gravée pour former les élec¬ trodes 11 et 16. C'est éventuellement au cours de cette même étape de gravure que l'on définit les connexions destinées à établir des contacts avec les électrodes 11 et 16. De même, lors
de la formation de la région 4 sur le substrat et des régions 12 et 15, on pourra au cours d'une même étape réaliser des inter¬ connexions. A l'étape illustrée en figure 3F, on grave I1AlN pour définir la forme de la poutre et accéder à la résine sous-jacente, puis on élimine la couche sacrificielle 41 et on obtient la structure illustrée en figure IA. Bien entendu, la présente invention est susceptible de diverses variantes et modifications qui apparaîtront à l'homme de l'art. En particulier, les électrodes métalliques sont en des matériaux classiquement utilisés pour la réalisation de micro¬ commutateurs électromécaniques. A titre d'exemple, on peut citer l'aluminium, le tungstène, le platine, l'or et le molybdène. On pourra aussi utiliser des bicouches, la couche inférieure, par exemple en or, servant d'électrode de contact, tandis que la couche supérieure, par exemple en Mo, vise à bien orienter cristal- lographiquement la couche. Le matériau constituant la poutre mobile sera préférentiellement choisi dans le groupe comprenant I1AlN, le ZnO et une céramique PZT (PbxZryTizOt avec 0,8<x<l,2 ; 0,8<y<l,2 ; 0,8<z<l,2 ; 2<t<4) . Pour le matériau sacrificiel (41) , au lieu de résine, on pourra utiliser tout matériau pou¬ vant facilement être éliminé par une gravure sélective, par exemple un alliage de silicium-germanium ou un oxyde de silicium.