Procédé de codage d'images codées par ondelettes à contrôle du débit, dispositif de codage et programme d'ordinateur correspondants. 1. Domaine de l'invention
Le domaine de l'invention est celui du codage de séquences vidéo, en vue de leur transmission, par le biais de réseaux de communication fîlaires ou sans fil, tel qu'Internet, les réseaux de radiocommunication mobiles ou les réseaux de diffusion télévisuels terrestres de type DVB-T par exemple, ou depuis des supports d'enregistrement tels que des DVD, des CD-Roms, des disquettes, etc.
L'invention s'applique aussi au stockage de séquences vidéo sur de tels supports, ou plus généralement sur des serveurs de données.
Plus précisément, l'invention concerne le contrôle du débit de telles séquences vidéo.
L'invention s'applique aux techniques mettant en œuvre un codage par ondelettes de deuxième génération. Dans ce type de codage, chaque image composant la séquence vidéo est représentée par un maillage. À des fins de compression et de diffusion adaptative notamment, ce maillage est décomposé dans une base d' ondelettes de deuxième génération, permettant de réduire l'information visuelle en un maillage de base et une suite de coefficients d' ondelettes. Ces coefficients peuvent aussi bien représenter des informations spatiales que des évolutions temporelles.
On distingue deux types de contrôle de débit, selon les applications : le débit binaire constant (en anglais « constant bit rate ») et le débit binaire variable (en anglais « variable bit rate »). La première technique vise donc à converger de manière exacte vers le débit cible, et sera notamment utilisée pour des images fixes. Dans la seconde, le débit peut être adapté, par exemple en fonction de la complexité de l'image à traiter.
Plus précisément, on permet une surconsommation pour les scènes particulièrement difficiles à encoder (forts mouvements, beaucoup d'informations de texture...) et de sous-consommer lorsque la scène est plus simple à coder (peu ou pas de mouvements, image fixe...).
Avec le développement de nouveaux réseaux de transmission (xDSL, mobiles avec le GPRS et l'UMTS, etc.), les techniques de compression de séquences vidéo numériques doivent s'adapter à l'hétérogénéité des réseaux, ainsi qu'aux fluctuations possibles de la qualité de service (QoS) au cours du temps. La prise en considération de tous ces facteurs au niveau du codage vidéo doit permettre de fournir à l'utilisateur final une qualité visuelle optimale.
L'invention s'inscrit dans ce cadre.
2. Etat de l'art
L'utilisation d'un codage par maillage et ondelettes de seconde génération ont déjà fait l'objet de plusieurs publications, notamment de la part des inventeurs de la présente demande de brevet. Les principes de ce codage sont rappelés en annexe. Une technique avantageuse de codage, prenant en compte des différences entre les images successives, est par exemple présentée dans le document « An adaptive video coder using saliency and second génération wavelets » par S. BRANGOULO et P. GIOIA, IASTED sixième conférence sur le traitement de signal et d'images, Honolulu, Hawaï, août 2004, pages 286 à 291.
3. Inconvénients des techniques de l'art antérieur
Les techniques connues, présentées notamment dans ce document, ne permettent aucun contrôle du débit, ni aucun contrôle de la qualité des images codées.
Bien sûr, on pourrait imaginer de contrôler le débit en agissant sur le nombre de coefficient d'ondelettes, et en supprimant le cas échéant ceux ayant un impact visuel réduit. Cependant, il apparaît que cette technique n'est pas efficace en pratique, et ne permet pas de conserver un niveau de qualité suffisant. 4. Objectifs de l'invention
L'invention a pour objectif de pallier ces inconvénients de l'art antérieur, et de proposer une méthode de contrôle du débit et de la distorsion bien adaptée à un codage par maillage et ondelettes.
Un autre objectif de l'invention est de fournir une telle technique, qui soit simple à mettre en oeuvre, et qui ne nécessite pas d'adaptation particulière du codage préalable, telle que décrite par exemple dans le document précité.
En d'autres termes, un objectif de l'invention est de fournir une technique permettant un contrôle du débit final par l'utilisateur tout en optimisant la distorsion visuelle finale.
5. Caractéristiques essentielles de l'invention
Ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront plus clairement par la suite sont atteints à l'aide d'un procédé de codage d'au moins une image fixe ou animée, ladite image étant associée à un maillage de base constitué d'un ensemble de facettes définies par un ensemble de sommets et d'arêtes, et à des coefficients dans une base d'ondelettes correspondant à des modifications locales dudit maillage de base, dits coefficients d'ondelettes.
Selon l'invention, ce procédé met en œuvre un contrôle de débit de données codées, selon les étapes suivantes :
- contrôle d'un premier débit de données représentative d'un maillage de base répondant à un premier critère de débit ;
- contrôle d'un second débit de données représentatives de coefficients d'ondelettes selon un second critère de débit ; - optimisation finale du débit des données codées, par contrôle de caractéristiques de quantification desdits coefficients d'ondelettes sélectionnés.
Ainsi, le contrôle de débit est effectué à un double niveau (maillage de base et coefficients d'ondelettes, ce qui permet d'optimiser le rapport débit- distorsion.
De façon avantageuse, ledit contrôle de débit de données codées met en oeuvre les étapes suivantes :
- obtention d'un débit cible souhaité pour lesdites données codées, et détermination d'un débit intermédiaire correspondant, représentatif dudit débit cible avant un codage final de compression de données ;
- détermination d'un maillage de base dont le débit de transmission est inférieur audit débit intermédiaire ;
- détermination de coefficients d'ondelettes avec un niveau de raffinement tel que le débit de transmission dudit maillage de base et desdits coefficients d'ondelettes est supérieur audit débit intermédiaire ;
- quantification desdits coefficients d'ondelettes, avec un niveau de quantification permettant d'atteindre au moins approximativement ledit débit intermédiaire. On approche ainsi le débit cible par encadrement, de façon à atteindre ce dernier le plus précisément possible, et en limitant la distorsion. Selon un mode de mise en œuvre préférentiel, on associe ainsi audit débit cible d'algorithme une plage de valeurs définie par une borne inférieure et une borne supérieure, ladite borne inférieure étant exploitée par ladite étape de détermination d'un maillage de base, par itérations successives, de façon que le débit de transmission correspondant soit proche de ladite borne inférieure, et ladite borne supérieure par ladite étape de détermination de coefficients d'ondelettes, de façon que le débit correspondant soit proche de ladite borne supérieure. Ladite plage de valeurs est par exemple de l'ordre de -50% à +50% dudit débit intermédiaire.
Selon un mode de réalisation particulier, le ratio entre ledit débit cible et ledit débit intermédiaire peut être compris entre 10 et 50. Il peut notamment valoir
20. De façon préférentielle, un utilisateur peut paramétrer au moins un des aspects suivants :
- débit débit cible ;
- PSNR final souhaité ;
- mode de codage, à savoir codage à débit binaire constant ou codage à débit binaire variable.
Cela permet à l'utilisateur (côté codage et/ou côté décodage) de choisir les paramètres du traitement, en fonction de caractéristiques liées aux besoins et/ou aux ressources disponibles.
Selon un mode de réalisation avantageux de l'invention, ladite étape de quantification comprennent les sous-étapes suivantes :
- hiérarchisation desdits coefficients d'ondelettes, selon un critère d'importance ;
- distribution desdits coefficients d'ondelettes sur au moins deux plans de bits, lesdits plans de bits étant organisés par ordre d'importance ; - quantification desdits coefficients d'ondelettes, par itérations successives d'un parcours desdits plans de bits, jusqu'à atteindre un débit souhaité, un débit courant étant recalculé à chaque itération en tenant compte d'un critère de qualité de reconstruction de chaque image. L'optimisation porte ainsi non seulement sur le débit des coefficients d'ondelettes, mais également sur leur sélection, pour traiter en priorité les plus significatifs.
Préférentiellement, dans ladite étape d'optimisation, le débit des données codées est variable, en fonction d'une information représentative de la complexité d'une image à coder.
Ce mode de réalisation est bien sûr destiné aux séquences d'images. On peut également prévoir que le débit final soit fixe et imposé.
Selon un mode de réalisation particulier, que ledit codage final de compression comprend un codage entropique. Cette technique permet d'obtenir une forte réduction du débit, par exemple d'un facteur 20.
L'invention concerne également un dispositif de codage d'au moins une image fixe ou animée, comprend des moyens de contrôle de débit de données codées, comprenant, par exemple regroupés dans un processeur piloté par un programme adapté :
- des moyens de contrôle d'un premier débit de données représentative d'un maillage de base répondant à un premier critère de débit ;
- des moyens de contrôle d'un second débit de données représentatives de coefficients d'ondelettes selon un second critère de débit ; - des moyens d'optimisation finale du débit des données codées, par contrôle de caractéristiques de quantification desdits coefficients d'ondelettes sélectionnés.
Un tel dispositif peut être autonome, ou intégré dans un dispositif d'émission, un serveur, un dispositif de stockage... L'invention concerne encore un produit programme d'ordinateur comprenant des instructions de code de programme enregistrées sur un support de données utilisable dans ou par un ordinateur, contrôlant des moyens de codage, par exemple intégrés au dispositif présenté ci-dessus. Un tel programme comprend des moyens de programmation lisibles par ordinateur pour effectuer : - un contrôle d'un premier débit de données représentative d'un maillage de base répondant à un premier critère de débit ;
- un contrôle d'un second débit de données représentatives de coefficients d'ondelettes selon un second critère de débit ;
- une optimisation finale du débit des données codées, par contrôle de caractéristiques de quantification desdits coefficients d'ondelettes sélectionnés.
Ces programmes sont mis en œuvre ou destinés à être mis en œuvre dans des dispositifs tels que décrits ci-dessus, et/ou stockés sur tout support adéquat.
6. Liste des figures D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante d'un mode de réalisation préférentiel de l'invention, donné à titre de simple exemple illustratif et non limitatif, et des dessins annexés parmi lesquels :
- la figure 1 est un organigramme simplifié introduisant les aspects essentiels de l'invention ;
- la figure 2 est un organigramme détaillé d'un mode de réalisation préférentiel du procédé de codage de l'invention ;
- la figure 3 présente schématiquement les flux de données utilisés dans le procédé illustré en figure 2 ; - les figures 4a et 4b illustrent le principe de création des bornes inférieures et supérieures dans le procédé de la figure 2 ;
- la figure 5 présente les différentes étapes d'une quantification récursive des plans de bits du procédé de la figure 2 ;
- la figure 6 est un schéma de principe d'un dispositif mettant en œuvre l'invention.
7. Description d'un mode de réalisation de l'invention Comme indiqué en préambule, l'invention concerne le contrôle du débit d'une séquence d'images, ou d'une image, codée à l'aide d'un maillage et d'ondelettes de seconde génération. Les aspects principaux de cette technique de codage, connue en soi, sont rappelés en annexe.
L'approche de l'invention est de fournir une technique permettant d'obtenir le meilleur compromis entre un débit souhaité et la qualité finale restituée. Il s'agit donc d'un procédé de contrôle « débit distorsion », pour le codage d'images fixes et de séquences vidéo. Ce procédé s'effectue en deux temps principaux :
- un contrôle basé sur une heuristique sur le maillage de base, lors de la création de celui-ci ; un deuxième contrôle sur les coefficients d'ondelettes, lors de la quantification de ces derniers. Comme illustré en figure 1, le procédé de l'invention repose sur quatre étapes successives :
- étape 101 : création du maillage de base par la technique connue, en fonction du débit demandé par l'utilisateur ;
- étape 102 : création d'une borne inférieure et d'une borne supérieure, qui constituera l'intervalle dans lequel le débit final se trouvera ;
- étape 103 : analyse et création des coefficients d'ondelettes, puis classification de ces coefficients dans un arbre SPIHT (Set Partitioning In Hierarchical Tree pour « partitionnement d'ensembles en arbre hiérarchique ») ; - étape 104 : codage des coefficients en plans de bits et quantification adaptative de ces derniers en fonction de l'intervalle obtenu et du débit cible visé.
La figure 2 détaille un algorithme d'un mode de réalisation de l'invention. Lors de l'étape 1, on choisit le débit cible D. Ce débit cible peut être fixé par l'utilisateur ou être fonction de contraintes imposées par exemple par le terminal ou les capacités d'un réseau de transmission. On choisit également le mode de codage, à débit constant (CBR) ou variable (VBR). Ce choix influencera le traitement, puisque la séquence ne sera pas codée de la même manière.
Pour une image fixe, le mode CBR est le seul possible. Pour une séquence vidéo en revanche, les deux modes CBR et VBR sont possibles. Le mode VBR permet d'autoriser une surconsommation de débit, pour des scènes ou des images plus difficiles à encoder, et en contrepartie de sous-consommer lorsque ces scènes ou images sont plus simples à coder.
Une fois le débit cible D choisi, on détermine un débit cible d'algorithme D', qui tient compte de la compression finale qui sera effectuée, par exemple par un codage entropique. Dans le mode de réalisation présenté, ce codage entropique assure une compression de l'ordre de 20. On fixe donc la valeur D' = D/20.
L'étape 2 de l'algorithme est la recherche du maillage de base, qui s'effectue de façon connue en soi, par exemple selon la technique présentée dans le document déjà mentionné en préambule.
On réalise donc le maillage de base. Lors de la création de ce maillage de base, on augmente de manière récursive, par la méthode de fusion, ou on raffine de manière récursive, par la méthode des points saillants, le maillage de base, afin que le débit de celui-ci soit toujours inférieur au débit cible d'algorithme D'.
Le coût de codage d'un sommet dans le maillage de base est connu
(environ 60 octets pour la fusion, et environ 10 octets pour la méthode par points saillants, dans le mode de réalisation présenté). Ce coût, multiplié par le nombre de sommets présents dans le maillage de base, permet d'obtenir la borne inférieure de l'encadrement.
Une certaine marge devra cependant être conservée (par exemple, environ 50% de la valeur de D'), afin d'obtenir un encadrement suffisamment large pour adapter la quantification ultérieure des coefficients d'ondelettes, et permettre un réel choix dans la distorsion de l'image. On choisit donc une borne inférieure A, par exemple tel que A = D' - 50%.
Cette borne est bien sûr donnée à titre d'exemple, et peut être adaptée en fonction de la taille du flux.
On effectue alors, dans l'étape 4, un test sur le débit minimal du maillage de base codé. Si celui-ci est inférieur au débit cible d'algorithme D', on passe à l'étape 5. Sinon, on reboucle sur l'étape 2.
L'étape 5 est une étape de stockage du maillage de base, qui est conservé afin d'être transmis par la suite. Il constitue la base de reconstruction de l'image ainsi que la borne inférieure du débit cible d'algorithme D'.
Lors de l'étape 6, on effectue le raffinement de ce maillage de base. Le maillage de base est raffiné de manière égale sur tous les triangles, afin d'obtenir le maximum de débit, c'est à dire la borne supérieure de l'encadrement de D'.
La méthode de subdivision utilisée est une subdivision 1 vers 4 classique à un niveau k donné. Le niveau k est déterminé par l'algorithme, qui teste à chaque niveau si le débit maximal est bien supérieur au débit cible d'algorithme D'. On peut ainsi choisir cette borne supérieure B, tel que B = D' + 50%.
Le raffinement est avantageusement effectué par la méthode décrite dans le document précité en préambule. Cette méthode est une méthode hiérarchique adaptative : certains triangles sont subdivisés au maximum, d'autres sont subdivisés uniquement à un niveau intermédiaire, et certains d'entre eux ne sont pas subdivisés.
L'étape 7 est un test sur le débit final du maillage subdivisé. Si ce débit final est supérieur au débit cible d'algorithme D', on passe à l'étape suivante 8. Dans le cas contraire, on revient à l'étape 6, pour poursuivre le raffinement.
Dans l'étape 8, le maillage ainsi raffiné est stocké, afin d'être ensuite analysé.
Dans l'étape 9, on effectue l'analyse de ce maillage raffiné par une transformation par ondelettes de seconde génération, par exemple selon la méthode décrite dans le document « Multiresolution Analysis for Surfaces of
Arbitrary Topological types » par M. LOUNSBERY et T. DeROSE, ACM Transaction on Graphics, 1994.
Une fois ce maillage analysé, on obtient dans l'étape 10 une série de coefficients d'ondelettes, qui, sans quantification, présentent un débit compris entre D' - 50% et D' + 50%.
Ces coefficients sont alors classés, dans l'étape 11, dans un arbre SPIHT, selon la technique décrite par exemple dans le document « A new, fast, and efficient image codée based on set partitioning in hierarchical trees » par A. SAID et W. PEARLMAN, IEEE Trans. Circuits Syst. Video Technol. 6 (juin 1993), pages 243 à 250.
Cette classification permet d'établir quels sont les coefficients importants et quels sont les coefficients les moins importants.
Dans l'étape 12, les coefficients d'ondelettes sont codés sur des plans de bits, selon la méthode proposée par SAID et PEARLMAN. Cette technique est illustrée par la figure 5, commentée plus en détail par la suite. Les coefficients sont classés dans des plans, en partant du plan de bits le plus important et en allant vers le plan de bits le moins important. À chaque itération, l'image correspondante est reconstruite et le PSNR (« Peak Signal Noise Ratio », ou Rapport Signal à Bruit Crête) de cette dernière est calculé. Ainsi, on peut également imposer un PSNR au lieu d'un débit cible, lors du contrôle par l'utilisateur à l'étape 1, on peut également combiner ces deux aspects.
L'étape 15 est donc une étape de codage entropique du flux présentant le débit cible d'algorithme D' pour obtenir un débit D. Cette compression peut être réalisée à l'aide d'une méthode par dictionnaire, ou par un algorithme de Huffman. Dans le mode de réalisation décrit, une méthode par dictionnaire, de type LZSS a été utilisée. Cette technique est notamment décrite dans le document « A Universal Algorithm for Sequential Data Compression », par J. Ziv et A. Lempel (IEEE Trans. on Information Theory, Vol. IT-23, NO. 3, pp. 337-343, 1977).
Enfin, lors de l'étape 16, on crée le flux binaire (« bit stream »), au débit cible D. La génération de ce flux peut par exemple être réalisée selon la technique présentée dans le document cité en préambule.
Les étapes 13 et 14 convergeant vers un débit final D' peuvent être remplacées par une méthode de codage à taux variable (VBR). Comme déjà indiqué, cette méthode de surconsommer dans le cas d'une scène difficile à encoder (par exemple pour une vidéo à forts mouvements), et de sous-consommer lors d'une séquence plus simple à coder (plan fixe ou faibles mouvements). Cela permet de maintenir un débit moyen demandé par l'utilisateur lors de l'encodage, mais reste plus souple qu'un encodage à débit constant.
Cette méthode présente l'avantage d'offrir une qualité plus constante lors du visionnage du contenu. Dans ce cas, la même approche sera employée, à l'exception du fait que l'algorithme conservera un encadrement flottant du débit, plutôt que de converger vers celui-ci. La quantification des coefficients sera donc plus souple dans le cas d'une surconsommation, et plus dure dans le cas d'une sous-consommation. Un critère psycho-visuel (par exemple le PSNR) permet de déterminer la nécessité d'augmenter ou de diminuer la quantification tout en restant dans l'encadrement fixé par l'algorithme. Dans le cas d'une scène simple, on aura par exemple :
An < D'n < Bn, et dans le cas d'une scène complexe :
Ak < D'k < Bk
Le débit final souhaité par l'utilisateur est D, tel que D = D' / 20. On aura donc :
où L est le nombre d'images de la séquence ou du groupe d'images traité.
La figure 3 illustre les flux de données manipulés dans le cadre de la figure 2, et les débits correspondants.
À partir de l'image It, on dispose du maillage de base MB qui va permettre de déterminer la borne A. Le maillage de base MB est ensuite raffiné (MBS), et comparé à la borne B. Après transformation des coefficients d'ondelettes W puis leur répartition en plans de bits (PB), les données sont quantifiées (Q). Cette quantification est encadrée par les bornes A et B.
On obtient en sortie de cette quantification un débit D', qui après codage entropique (CE) présente un débit D, à partir duquel on crée le flux binaire final (CB).
Sur cette figure 3, e représente le nombre de sommets du maillage de base, c le nombre de coefficients d'ondelettes pertinents, après sélection, et c le nombre total de coefficients d'ondelettes.
Les figures 4a et 4b illustrent le principe de la création des bornes inférieure et supérieure A et B.
À partir d'un maillage de base d'une image 41, on effectue une subdivision 42 totale du maillage à un niveau k, ce qui permet d'obtenir une première liste de sommets du maillage 43. Cela permet de fixer la borne supérieure du débit D 44. En parallèle, comme présenté en figure 4b, à partir d'un même maillage de base 41, on n'effectue aucune subdivision 45 du maillage, ce qui permet d'obtenir une liste de sommets 46 fortement réduite par rapport à la liste de sommet 43. On en déduit la borne inférieure du débit A 47.
Après avoir obtenu ces deux valeurs A et B on fait en sorte de conserver le débit D' entre ces deux bornes.
La figure 5 illustre le principe de la quantification récursive des plans de bits, correspondant aux étapes 9 à 14 du procédé de la figure 2.
À partir d'un maillage semi-régulier 41, on effectue l'analyse par ondelettes 42, délivrant une série de coefficients 53 organisés en niveaux 0, 1 et 2. Ces coefficients sont alors distribués (54) dans un arbre SPIHT 55.
Ensuite, ces coefficients sont quantifiés (56) et rangés en plans de bits 57.
La figure 6 est un schéma de principe d'un dispositif de codage mettant en œuvre l'invention. Il peut notamment s'agir d'un codeur, mis en œuvre dans un dispositif d'émission de signaux, en vue d'en réduire le débit avant transmission, ou encore dans un système de stockage de données, en vue de réduire la taille des fichiers stockés.
Le dispositif comprend des moyens de traitement 61, par exemple sous la forme d'un microprocesseur, des moyens de stockage de données 62, par exemple sous la forme d'une mémoire RAM, dans lesquels sont stockés le maillage de base et les coefficients d'ondelettes (notamment lors des étapes 5 et 8) et un programme 63 contrôlant le microprocesseur 61 pour mettre en œuvre le procédé décrit ci-dessus.
Ainsi, le processeur 61 reçoit une requête 64 représentative du débit souhaité, et du type de codage, et des images 65 à traiter. Il stocke les informations temporaires dans la mémoire 62, et effectue le traitement décrit ci- dessus,selon les instructions de programme 63. Il délivre un signal codé 66, au débit cible fixé.
ANNEXE
Les techniques connues de codage d'images fixes ou de séquences vidéo par maillage reposent sur l'utilisation de maillages hiérarchiques, que l'on associe aux images à coder. Ainsi, considérons une image fixe, par exemple codée en niveaux de gris (la même technique s'applique pour une image codée en chrominance par exemple). L'image peut être considérée comme une représentation discrétisée d'une surface paramétrique. On peut donc appliquer, soit sur une zone de l'image, soit sur l'image entière, un maillage quelconque. Par subdivision hiérarchique (qui peut être adaptative ou non), on fait évoluer ce maillage de manière régulière ou irrégulière. On dispose ainsi d'une « hiérarchie », en subdivisant le maillage dans les seules régions de l'image où l'erreur calculée est supérieure à un seuil prédéterminé. Un aperçu général des techniques à base de maillages est également présenté dans le document ISO/IEC (ITU-T SG8) JTC1/SC29 WGl (JPEG/JBIG), JPEG2000 Part I Final Committee Draft, Document N2165, Juin 2001.
Les ondelettes de deuxième génération, mises en œuvre dans le cadre de la présente invention, constituent quant à elles une nouvelle transformation, issue du monde mathématique.
Cette transformation a été introduite en premier lieu par W. Dahmen ("Décomposition of refinable spaces and applications to operator équations",
Numer. Algor., N°5, 1993, pp.229-245, en français "décomposition d'espaces pouvant être raffinés et applications aux équations d'opérateur") et J. M. Carnicer,
W. Dahmen et J.M. Pena ("Local décomposition of refinable spaces", Appl.
Comp. Harm. Anal. 3, 1996, pp. 127-153, en français "décomposition locale d'espaces pouvant être raffinés") puis développée par W.Sweldens ("The Lifting
Scheme : A Construction of Second Génération Wavelets", Nov 1996, SIAM
Journal on Mathematical Analysis, en français "Le schéma "lifting" : une construction d'ondelettes de deuxième génération") et W. Sweldens & P. Schrôder
("Building Your Own Wavelet at Home", Chapter 2, Technical report 1995, Industrial Mathematics Initiative, en français "Construisez vos propres ondelettes
chez vous").
Ces ondelettes sont construites à partir d'une subdivision irrégulière de l'espace d'analyse, et sont basées sur une méthode d'interpolation pondérée et moyennée. Le produit vectoriel habituellement utilisé sur L2(R) devient un produit vectoriel interne pondéré. Ces ondelettes sont particulièrement bien adaptées pour les analyses sur des supports compacts et sur les intervalles. Elles conservent cependant les propriétés des ondelettes de première génération, à savoir une bonne localisation temps/fréquence et une bonne rapidité de calculs, car elles sont construites autour de la méthode lifting exposée précédemment. M. Lounsbery, T. DeRose, et J. Warren dans "Multiresolution Analysis for
Surfaces of Arbitrary Topological Type", ACM Transactions on Graphics, 1994 (en français "Analyse multiresolution de surfaces de type topologique arbitraire") ont envisagé d'appliquer ces ondelettes sur une structure surfacique quelconque. Dans le cadre de la présente invention, ces ondelettes sont appliquées sur un maillage, qui constitue une surface dont la topologie peut être quelconque.
Pour définir de manière exacte ces ondelettes de deuxième génération, on peut tout d'abord rappeler les propriétés que ces dernières ont en commun avec les ondelettes dites de première génération, puis indiquer les propriétés supplémentaires que ces ondelettes de deuxième génération présentent, et qui sont notamment exploitées dans le cadre de la présente invention.
Propriétés communes aux ondelettes de première et de deuxième génération :
Pl : Les ondelettes forment une base de Riez sur L2(R), ainsi qu'une base « uniforme » pour une grande variété d'espace de fonctions, tel que les espaces de Lebesgue, Lipchitz, Sobolev et Besov. Cela signifie que toute fonction des espaces cités peut être décomposée sur une base d'ondelettes, et cette décomposition convergera uniformément en norme (la norme de l'espace de départ) vers cette fonction.
P2 : Les coefficients de décomposition sur la base uniforme sont connus (ou peuvent être trouvés simplement). Soit les ondelettes sont orthogonales, soit
les ondelettes duales sont connues (dans le cas bi-orthogonal).
P3 : Les ondelettes, ainsi que leur duales, ont des propriétés locales en espace et en fréquence. Certaines ondelettes sont même à support compact (la présente invention utilise préférentiellement, mais non exclusivement, de telles ondelettes). Les propriétés de localisation en fréquence découlent directement de la régularité de l'ondelette (pour les hautes fréquences) et du nombre de moments polynomiaux nuls (pour les basses fréquences).
P4 : Les ondelettes peuvent être utilisées en analyse multirésolution.
Cela conduit à la FWT (Fast Wavelet transform, en français, "transformée en ondelettes rapide"), qui permet de passer de la fonction aux coefficients ondelettes en « temps linéaire ».
Propriétés supplémentaires caractérisant les ondelettes de seconde génération :
Ql : Alors que les ondelettes de première génération donnent des bases pour des fonctions définies sur R", certaines applications (segmentation de données, solutions des équations aux dérivées partielles sur des domaines généraux, ou application des ondelettes sur un maillage à topologie arbitraire...), nécessitent des ondelettes définies sur des domaines de Rn arbitraires, tels que les courbes, les surfaces ou les variétés ; Q2 : La diagonalisation des formes différentielles, l'analyse des courbes et des surfaces, et les approximations pondérées, nécessitent une base adaptée aux mesures pondérées. Cependant, les ondelettes de première génération ne fournissent de bases que pour les espaces avec des mesures invariantes par translation (typiquement les mesures de Lebesgue) ; Q3 : Beaucoup de problèmes réels nécessitent des algorithmes adaptés pour les données à échantillonnage irrégulier, alors que les ondelettes de première génération ne permettent qu'une analyse sur les données échantillonnées de manière régulière.
Ainsi, pour résumer la construction des ondelettes de deuxième génération, on peut mettre en avant les principes ci-dessous.
Lors de l'analyse multirésolution, on pose que l'espace traditionnelle où évoluent les fonctions d'échelle sont les Vk, tels que :
k
On agrandit l'espace d'analyse, en se plaçant dans un Banach (noté B). On a donc, pour les ondelettes de deuxième génération :
k
On définit, dans le Banach, au sens des distributions, un produit scalaire permettant de redéfinir les espaces duaux. La condition de raffinement devient (sous forme matricielle) :
où P est une matrice quelconque.