PROCEDE D'OXYDATION DE DERIVES HYDROCARBONES SUBSTITUES
La présente invention a trait à un procédé d'oxydation ménagée de substrats appauvris en électron, en présence d'un catalyseur dont la phase active est obtenue à partir d'hétéropolyacide(s). Elle a plus particulièrement pour objet l'oxydation ménagée de substrat présentant un méthylène porteur d'au moins une fonction ou d'un groupe électroattracteur.
La présente invention concerne par ailleurs une composition obtenue à partir de certains hétéropolyacides spécifiques et de bioxyde de titane en tant que support, ainsi qu'un catalyseur comprenant ladite composition en tant que phase active. Par convention, on utilisera dans ce texte le terme hétéropolyacide
(ou HPA) pour désigner le composé répondant à la structure de Keggin aussi bien les hétéropolyacides que les polyoxométallates.
Dans ce domaine, en ce qui concerne la nature de la structure de Keggin on peut se reporter à deux articles parus dans "the catalyst review newsletter" ; celui paru en octobre 1993 à propos du "solid acid '93 meeting, Houston Texas" à la page 9 et celui au volume 4 N°7, page 12.
L'obtention d'une liaison carbone-oxygène, notamment simple, à partir d'un chaînon > CH- (en général, méthyle) dont au moins une des liaisons est reliée à un groupe électroattracteur, par oxydation ménagée dudit chaînon présente l'avantage d'utiliser une matière première dont le coût est très concurrentiel par rapport à celles employées dans les technologies existantes. Toutefois à la connaissance de la Demanderesse aucun procédé de ce type n'a été décrit à ce jour.
Un tel procédé présenterait un intérêt particulier pour la synthèse de dérivés carbonés qui soient aussi à la fois oxygénés et halogènes et surtout fluorés. Comme exemple de problème à résoudre on peut citer les cas où le ou les groupes électroattracteurs sont choisis parmi les atomes de fluor et les radicaux dont le carbone de rattachement (c'est-à-dire relié au dit > CH-) est mono-, avantageusement di-fluoré. Comme groupe électroattracteur, il convient de faire une mention particulière des perfluoroalcoyles et notamment du trifluorométhyle.
C'est pourquoi un des buts de la présente invention est de fournir un procédé d'oxydation ménagée qui permette de traiter les substrats appauvris en électron.
Un autre but de la présente invention est de fournir un procédé du type précédent qui permette la formation de liaison(s) carbone oxygène.
Un autre but de la présente invention est de fournir un procédé du type précédent qui permette la formation de fonction(s) éther, ester et/ou acide.
Un autre but de la présente invention est de fournir un procédé du type précédent qui permette la formation de fonction(s) éther, ester et/ou acide à partir d'un perfluoroalcane méthylé, et notamment du trifluoro-1 ,1 ,1 éthane.
Ces buts et d'autres qui apparaîtront par la suite sont atteints au moyen d'un procédé d'oxydation ménagée de substrat(s) hydrocarboné(s) substitué(s) dans le(s)quel(s) l'on met en contact le(s)dit(s) substrat(s) hydrocarboné(s) substitué(s) avec une source d'oxygène en présence d'au moins un catalyseur choisi parmi ceux dont la phase active est obtenue à partir d'un hétéropolyacide de formule (I) : HftCQDdEgOx] dans laquelle :
- C représente Mo et/ou W ;
- D représente le phosphore, l'arsenic, l'antimoine, le silicium, le germanium et/ou le bore ; - E représente un élément choisi parmi le vanadium éventuellement en combinaison avec au moins un métal des colonnes VA, VIIA, VIII ou le chrome ; ledit acide pouvant être partiellement, voire complètement neutralisé par une entité cationique de formule (II) [AaE se substituant à Hf : x étant le nombre d'oxygène nécessaire pour le respect des valences les plus élevées de C, D et E ;
- A représente au moins un cation monovalent choisi parmi l'hydrogène, un métal alcalin, voire un ion ammonium ou phosphonium ;
- B représente V02+, V03+, un ion d'un métal alcalino-terreux ou d'un métal des colonnes VII A, VIII, I B, IV B et V B de la classification périodique des éléments ;
- f = a + αb avec α étant la charge de l'ion B, soit égal à 2,3 ou 4 ;
- c varie entre 5 et 20-e inclus ;
- d varie entre 1 et 5 inclus ;
- e varie entre 1 et 9 inclus ; et que ledit substrat présente un chaînon (> CH-), avantageusement méthylène (CH2), porteur d'au moins un groupe (ou atome) électroattracteur. f/d est, d'une part, au moins égal à 1 et, d'autre part, au plus égal à 12, avantageusement à 8, de préférence à 6. En général, f/d est un entier.
X est égal à (f+cγ+dδ+eε)/2 où les lettres grecques représentent la valence la plus élevée des éléments représentés par les lettres majuscules latines correspondantes.
La notion d'électroattracteur est bien connue de l'homme de métier ; on peut ainsi se reporter à la troisième édition du March "advanced organic chemistry" publiée chez John WILEY & sons (pages 237, suivantes et passim).
Ainsi sont réputés électroattracteurs les radicaux, les atomes ou les groupes présentant une constante de Hammett σp supérieur à zéro (cf., par exemple, tableau page 244). Selon la présente invention, on préfère que le σp soit au moins égal 0,1 ; avantageusement à 0,2, de préférence à 0,3. Le caractère électroattracteur préféré est l'effet inducteur, aussi préconise-t-on que les valeurs ci-dessus soient atteintes par le seul effet inducteur (composante σ de σ p [voir page 247 du March]) ; dans ce cas, les valeurs préférées sont que σ\ soit au moins égal 0,1 ; avantageusement à 0,3, de préférence à 0,4. A l'exception des groupes fluorés, les groupes électroattracteurs (GEA) présentant une forte composante électroattractrice par effet mésomère comme les groupes nitro (qui en outre n'est pas d'usage facile, car dangereux) ou sulfonyle ne sont pas préférés.
Ici et pour toute la description, les mentions relatives au tableau de la classification périodique des éléments font référence à celui paru dans le supplément au bulletin de la Société Chimique de France (n°1 - janvier 1966).
L'invention a de même pour objet une composition obtenue à partir de bioxyde de titane en tant que support et d'un hétéropolyacide de formule (I).
Dans ce qui va suivre, les termes bioxyde de titane et oxyde de titane ont la même signification.
Ainsi, le procédé selon l'invention consiste à mettre en oeuvre un catalyseur dont la phase active est obtenue à partir d'un hétéropolyacide de formule (I) précitée.
Plus particulièrement, l'élément B est choisi parmi les ions V02+, V03+,Cu +, Fe3+, Co2+, Ag+, Ni2+, Mn2+, Mg2+, Bi +. Sn +. Sn4+.
Avantageusement, l'élément B est choisi parmi les ions V02+, V03+, de préférence l'ion VO++.
En ce qui concerne l'élément E différent du vanadium, celui-ci est plus particulièrement choisi parmi le chrome, le manganèse, le fer, le cobalt, le nickel.
Selon une variante préférée de l'invention, l'hétéropolyacide entrant dans la préparation de la phase active correspond à la formule (I) dans laquelle D est
le phosphore, E le vanadium, d vaut 1 , C est compris entre 1 et 3, et la somme de c+e est égale à 12.
Selon un mode de réalisation particulier, le catalyseur employé présente une phase active comprenant, en outre, un support. A titre de support convenable à la réalisation de ce mode particulier, on peut citer par exemple, les bioxydes de titane, silicium, zirconium, cérium, étain, l'alumine, la silice-alumine, ces composés pouvant être utilisés seuls ou en mélange.
De préférence, le support est choisi parmi les bioxydes de titane ou de zirconium, le premier étant préféré.
Selon une variante de ce mode de réalisation, la phase active du catalyseur présente un rapport atomique, (C+E)/élément métallique du support, compris entre 0,1 et 30%. Par élément métallique du support, on entend le titane, le zirconium, le cérium, etc.. De préférence, le rapport atomique précité est compris entre 5 et 20%.
Dans le cas où la phase active comprend un support, la répartition entre les deux constituants de la phase active est telle que l'hétéropolyacide de formule (I) est plus particulièrement dispersé à la surface dudit support.
Selon un premier mode de réalisation, le catalyseur est employé sous forme massique, c'est-à-dire un catalyseur ne comprenant que la phase active obtenue à partir de l'hétéropolyacide et, le cas échéant, du support.
Selon un second mode de réalisation, le catalyseur est employé sous forme diluée, c'est-à-dire que la phase active précitée est mélangée à un inerte.
Dans ce dernier cas, la phase active peut être soit déposée sur celui-ci, soit enrobée ou encore y être mélangée.
A titre de matériaux susceptibles d'être utilisés comme inertes, on peut citer : l'argile frittée, la magnésie, le silicate de magnésium, la terre de diatomée.
Ces types de matériaux inertes peuvent être utilisés sous forme poreuse ou non.
De préférence, l'inerte utilisé l'est sous forme non poreuse. Si nécessaire, on peut effectuer un émaillage de celui-ci afin de le rendre tel.
Les matériaux céramiques, du type de la cordiérite, la mullite, la porcelaine, les nitrures de silicium et de bore, le carbure de silicium, peuvent aussi être utilisés comme inerte.
Le catalyseur mis en oeuvre dans le procédé selon l'invention, dilué ou non, se présente sous forme de particules ou de monolithe.
Si le catalyseur est constitué de particules, la granuiométrie de celles-ci dépend du mode d'utilisation du catalyseur. Elle peut donc varier dans de larges limites, comme notamment être comprise entre quelques micromètres et une
dizaine de millimètres. Plus particulièrement, et à titre indicatif, un catalyseur utilisé en lit fixe, présente une répartition granulométrique généralement comprise entre 0,5 et 6 mm. La granuiométrie des particules d'un catalyseur utilisé en lit fluidisé ou mobile, est habituellement comprise entre 5 et 700 microns, et de préférence comprise entre 5 et 200 microns pour 80% des particules.
Si le catalyseur est constitué de particules, toutes les formes conviennent à la mise en oeuvre de l'invention. Ainsi, le catalyseur peut se trouver par exemple sous la forme de billes ou d'anneaux. Par anneaux on désigne des objets creux dont la section est circulaire, parallélipipèdique, ellipsoïdale entre autres. On peut de même envisager tout autre type de structure complexe obtenu par extrusion de l'inerte par exemple (croix, étoile, etc.).
D'une façon classique, la quantité d'inerte entrant dans la composition du catalyseur varie dans de larges limites dépendant, la plupart du temps, du mode de mise en forme du catalyseur.
Ainsi, les catalyseurs obtenus par enrobage ou dépôt de la phase active sur le matériau inerte présentent une quantité de phase active variant habituellement entre 0,1 et 30% et, de préférence entre 2 et 20% en poids total de catalyseur (phase active + inerte). Dans les cas où le catalyseur comprend la phase active dispersée dans un inerte, la quantité de phase active est comprise entre 1 et 90% en poids total de catalyseur.
Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, la phase active du catalyseur enrobe l'inerte présent. Le catalyseur peut être préparé selon toute méthode classique, simple et reproductible, ce qui constitue un avantage supplémentaire de l'invention.
Les hétéropolyacides sont des composés connus et l'homme du métier pourra se référer aux publications les concernant pour les préparer.
En ce qui concerne plus particulièrement les hétéropolyacides, c'est-à-dire les composés pour lesquels A représente un atome d'hydrogène, on peut notamment mettre en oeuvre deux types de procédés.
Selon une première méthode convenant plus particulièrement à la préparation d'hétéropolyacides dans lesquels b vaut 0 et d vaut 1 , on porte à reflux dans l'eau pendant 24 h un mélange comprenant les éléments constitutifs de l'hétéropolyacide, de préférence sous forme d'oxydes.
Une autre méthode d'obtention des hétéropolyacides du même type que précédemment et pour lesquels la valeur de c est comprise entre 6 et 12, consiste à préparer une solution des éléments constitutifs de l'HPA, présents
sous la forme de sels de métaux alcalins ou alcalino-terreux. Celle-ci est obtenue en solubilisant lesdits composés dans de l'eau.
Une fois la solution obtenue, celle-ci est neutralisée par l'ajout d'un acide minéral tel que l'acide chlorhydrique notamment. Le produit résultant est extrait du milieu avec de l'éther puis mis en contact avec de l'eau distillée pour obtenir une solution aqueuse, de laquelle on peut cristalliser l'hétéropolyacide.
A l'issue de chacune de ces deux méthodes, il est possible d'obtenir, par évaporation ou cristallisation, l'hétéropolyacide désiré. Celui-ci peut être utilisé directement en tant que catalyseur dans la réaction selon l'invention, éventuellement après avoir subi une étape de calcination qui sera décrite ci- après.
D'une façon usuelle, et dans le cas où le catalyseur mis en oeuvre comprend un support, la mise en contact de l'hétéropolyacide avec ledit support est effectuée par le moyen, par exemple, d'une imprégnation à sec, bien que d'autres voies ne soient pas exclues a priori. A ce titre, on peut citer le mélange des divers constituants, hétéropolyacide et support sous forme solide par exemple.
Selon la méthode d'imprégnation, on met en contact le support tel que défini auparavant, avec une solution d'hétéropolyacide dans une quantité telle que le rapport atomique, (C+E)/élément métallique du support, soit compris entre 0,1 et 30% et, de préférence entre 5 et 20%.
On sèche ensuite la suspension résultante. Cette étape de séchage peut avantageusement être effectuée en deux temps : le premier consistant à évaporer le solvant ou dispersant du mélange, plus particulièrement l'eau, jusqu'à siccité, le second à sécher la pâte ainsi obtenue.
Généralement, la première étape est réalisée à une température variant de 20 à 100°C, sous vide ou non, pendant la durée nécessaire pour obtenir une pâte.
L'évaporation est habituellement effectuée sous agitation. La pâte obtenue est ensuite séchée, dans un second temps, sous une atmosphère, de préférence non réductrice, comme l'oxygène ou l'air par exemple, pendant une durée moyenne de 15 h.
La température de séchage est habituellement comprise entre 100 et 150°C. II est à noter que d'autres méthodes de séchage peuvent être envisagées, telles que par exemple le séchage de la suspension par atomisation dans tout type d'appareillage et dans des conditions connues de l'homme du métier. Le produit séché est ensuite soumis à une étape de calcination.
Celle-ci est réalisée, de façon classique, sous une atmosphère non réductrice. Avantageusement on utilise l'air mais l'oxygène pourrait tout aussi bien être employé.
La température de calcination est habituellement comprise entre 200 et 500°C.
Généralement, la durée de l'opération varie entre 1 et 24 h.
Préalablement et/ou postérieurement à l'étape de calcination, le produit séché peut subir une étape de désagglomération.
Dans le cas où le catalyseur mis en oeuvre dans le procédé selon l'invention comprend un inerte, on met de préférence en oeuvre la méthode d'enrobage.
Ainsi, on met en contact l'inerte, de préférence sous forme de particules rugueuses, et la phase active dans un mélangeur à fort cisaillement (appareils type LODIGE) ou dans un appareil de granulation (drageoirs, sous forme de tambour ou assiette).
L'opération est effectuée en général à une température variant entre 20 et 150°C pendant la durée nécessaire à l'enrobage du matériau inerte par la quantité désirée de phase active, plus particulièrement sous air, pendant au moins 30 mn. Les particules ainsi obtenues sont habituellement calcinées à une température comprise entre 300 et 500°C.
La durée de la calcination est généralement d'au moins 3 h.
Bien entendu, tous ces modes de préparation de l'hétéropolyacide (HPA), de la mise en contact dudit HPA avec le support et/ou l'inerte, ne sont donnés qu'à titre indicatif et ne peuvent en aucun cas constituer une liste exhaustive.
Ainsi que cela a été mentionné auparavant, le procédé selon l'invention consiste à effectuer une oxydation ménagée d'un substrat qui présente un chaînon (> CH-), avantageusement méthylène (CH2), porteur d'au moins un groupe (ou atome) électroattracteur avec une source d'oxygène, en présence d'un catalyseur tel que décrit précédemment.
Comme la réaction est avantageusement menée avec le substrat en phase gazeuse, il est souhaitable, pour obtenir une productivité significative, que le substrat présente une pression vapeur saturante d'au moins 1 kiloPascal à la température à laquelle l'oxydation est menée, avantageusement 5, de préférence 10 kiloPascals. Il est préférable que ces valeurs soient atteintes dès 200°C (3 chiffres significatifs), avantageusement dès 180°C.
Il est souhaitable que ledit chaînon méthylène porte un hydrogène et forme donc un méthyle.
Il est souhaitable que ledit groupe (ou atome) électroattracteur soit difficilement oxydable, c'est-à-dire que lorsque l'on remplace la liaison ouverte par un fluor le composé ainsi construit ne soit réputé inflammable au sens des directives européennes sur le transport au jour du dépôt de la présente demande.
Avantageusement le(s)dit(s) groupe(s) [ou atome(s)] électroattracteur(s) présentent au moins un atome d'halogène, avantageusement du fluor.
Les résultats, ainsi que cela a été dit dans l'introduction, présentent un intérêt particulier lorsque la liaison entre ledit groupe et ledit chaînon > CH- est portée par un carbone porteur d'au moins deux atomes d'halogène dont avantageusement au moins un, de préférence au moins deux sont fluors.
Ledit groupe électroattracteur est avantageusement choisi parmi les groupes hautement halogènes, c'est-à-dire les groupes dont le rapport ΣHydrogène/∑Halogène est au plus égal à 1 , avantageusement à 2/3, de préférence à 1/2. En particulier on peut citer les radicaux trihaiogénométhyies, pentahalogénoéthyles, dihalogénométhyle, tétrahalogénoéthyle, penta- ou hexa- halogénopropyles hexa-, hepta- ou octa-halogénobutyles.
Sauf si l'on désire réaliser l'oxydation à deux endroits du substrat, ledit groupe électroattracteur est avantageusement choisi parmi les groupes perhalogénés, de préférence parmi les groupes perfluorés Rf.
Il est souhaitable que lesdits halogènes soient avantageusement au moins pour la moitié des fluors, de préférence ledit groupe est choisi parmi les groupes Rf tels que trifluorométhyle ou pentafluoroéthyle, ou les groupes hautement fluorés comme par exemple, difluorométhyle, tétrafluoroéthyle, penta- ou hexa- fluoropropyles hepta- ou octa-fluorobutyles. Comme indiqué plus haut, il est préférable que les halogènes soient disposés de manière qu'il y ait au moins deux atomes d'halogènes sur le carbone vicinal du chaînon à oxyder.
Comme cela appert de ce qui précède, ledit chaînon (à oxyder) > CH-, peut porter un radical alcoyle, un deuxième groupe électroattracteur (voire un troisième) ou, de préférence, un hydrogène (formant ainsi un méthylène stricto sensu).
[dans la présente description ALCO-y/e est pris dans son sens étymologique de reste hydrocarboné d'un ALCO-O/ après ignorance de la fonction alcool (ou ol)] ; Un deuxième groupe électroattracteur peut être relié au premier groupe électroattracteur pour former un cycle.
Ledit chaînon > CH- peut porter un groupe acrylique.
Ledit chaînon > CH- peut avantageusement être un groupe méthylène (CH2), portant de préférence un hydrogène pour former un radical méthyle. On peut écrire les substrats préférés de la manière suivante :
GEA-CH(R1)(R2) où (GEA) représente un groupe électroattracteur (y compris atome), avantageusement par effet inducteur (voir supra) ; où R-j représente soit un hydrogène soit un groupe électroattracteur (y compris atome) ; où R2 représente soit un hydrogène, voire un groupe alcoyle (mais cela n'est pas préféré).
Parmi les atomes formant un groupe électroattracteur, on préfère les halogènes, avantageusement légers (Cl et F), de préférence le fluor. On préfère toutefois les groupes électroattracteurs plus complexes reliés au carbone à oxyder (> CH-) par une liaison carbone-carbone. II est souhaitable que l'un, de préférence les deux des R^ et R2 soient
Hydrogène.
GEA peut porter un autre site oxydable en sorte que l'on puisse faire des éthers ou esters oligomères, ou plutôt lorsque la distance la plus courte entre les deux sites s'y prête (deux, trois ou quatre chaînons [avantageusement perhalogénés, de préférence perfluorés], non compris les sites méthylèniques d'oxydation), un cycle éther, voire ester.
Il est également possible de soumettre deux substrats simultanément, notamment pour former des éthers dissymétriques. Pour ce faire, le rapport molaire optimum entre les deux substrats doit être déterminé au cas par cas. Les substrat sont limités en masse moléculaire par la contrainte de volatilité.
On peut indiquer que ces composés ont en général au plus environ 20 atomes de carbone, avantageusement au plus 15 atomes de carbone, de préférence au plus 10 atomes de carbone, plus préférentiellement au plus 8 atomes de carbone. Dans la présente description le terme "environ" est employé pour mettre en exergue le fait que les valeurs qui le suivent correspondent à des arrondis mathématiques et notamment que lorsque le ou les chiffres les plus à droite d'un nombre sont des zéros, ces zéros sont des zéros de position et non des chiffres significatifs, sauf bien entendu s'il en est précisé autrement. Si l'on revient sur la composition du catalyseur, rappelons que, selon une variante avantageuse de la présente invention, la réaction est avantageusement menée en présence d'un catalyseur dont la phase active est obtenue à partir d'un hétéropolyacide de formule (I) dans laquelle D est le phosphore, E le
vanadium, e est compris entre 1 et 3 inclus, d vaut 1 , la somme de c+e est égale à 12 et x = 40. L'on effectue avantageusement la réaction en présence d'un catalyseur dont ladite phase active est déposée sur un support. En particulier, l'on effectue la réaction en présence d'un catalyseur dont la dite phase active est déposée sur un support et que le support est choisi parmi les bioxydes de titane, silicium, zirconium, cérium, et d'étain, l'alumine, la silice-alumine, ou leurs mélanges.
Selon une mise en oeuvre particulièrement avantageuse de la présente invention, l'on effectue la réaction avec un mélange gazeux comprenant 0,1 à 99,9% en mole de substrat, et plus particulièrement entre 0,1 et 3% ou entre 10 et 99% en mole de substrat et l'on utilise de préférence comme source d'oxygène de l'air, de l'oxygène ou du protoxyde d'azote.
Par ailleurs, l'on effectue la réaction avec un mélange gazeux comprenant 0,1 à 99,9% en mole d'oxygène et, plus particulièrement, comprenant entre 1 et 90% ou entre 97 et 99,9% en mole d'oxygène.
L'on utilise avantageusement un mélange gazeux présentant un rapport molaire substrat/oxygène inférieur à 20 et, plus particulièrement, compris entre 0,01 et 0,2 ou entre 0,6 et 18.
Selon une variante avantageuse de la présente invention, on effectue la réaction en présence d'un diluant choisi parmi l'eau, ou les gaz inertes, ou des gaz recyclés de la réaction, seuls ou en mélange et, plus particulièrement, un mélange gazeux comprenant 0,1 à 70% en mole d'eau et, de préférence, comprenant 1 à 20% en mole d'eau.
Selon une mise en oeuvre particulièrement avantageuse de la présente invention, l'hétéropolyacide de formule (I) répond à la formule brute (III) :
H3ΨΔ12O40 avec :
Ψ représentant les atomes ou entités suivantes P, As, Sb, HSi, HGe, H2B ; Δ représentant les atomes ou entités suivantes W, Mo, HV et leurs mélanges.
En d'autres termes, Ψ représente une entité (y compris un atome) pentavalente choisie parmi P, As, Sb, HSi, HGe, H2B , voire les mélanges qu'ils forment entre eux, avantageusement parmi les atomes de phosphore et d'arsenic, de préférence Ψ représente le phosphore. Δ représente une entité (y compris un atome) hexavalente choisie parmi W, Mo, HV et leurs mélanges.
Lorsque Δ représente un mélange, il est préconisé que le rapport atomique (W + Mo)/(W + Mo + V) soit au moins égal à 1/3, avantageusement à 1/2, de préférence à 2/3.
Les valeurs de Ψ rassemblent les mêmes éléments que D mais apportent une relation plus contraignante entre le choix de ces éléments et le nombre d'hydrogène(s) dans l'HPA.
Les valeurs de Δ rassemblent des éléments communs à C et E mais apportent une relation plus contraignante entre le nombre de vanadium V et le nombre d'hydrogène(s) dans l'HPA ; cela explicite que le remplacement d'un molybdène ou d'un tungstène hexavalent par un vanadium V doit être compensé par l'apport d'une valence extérieure [dans la formule I cette compensation est apportée par les métaux de E (hors V) en raison inverse de leur valence (par exemple on n'ajoute qu'un tiers en mole de trivalent par vanadium V introduit) et par H, alors que dans la formule III la compensation est réalisée à raison d'un hydrogène par Vanadium V puisque un hydrogène n'apporte qu'une seule valence].
Il est souhaitable que l'hétéropolyacide de formule (III) présente une structure dite de Keggin.
Selon la présente invention le rôle de delta (Δ) est important pour le niveau d'oxydation obtenu (voir infra).
Ainsi, l'hétéropolyacide de formule (III) peut être tel que Δ est un mélange d'au moins deux atomes ou entités.
Selon une option, l'hétéropolyacide de formule (III) est tel que Δ présente un rapport atomique W/Mo au moins égal à 1/2, avantageusement à 1 , de préférence à 2.
Selon une variante l'hétéropolyacide de formule (III) est tel que Δ présente un rapport atomique V/(W + Mo + V) au moins égal à 1/12, avantageusement à 1/6, de préférence à 1/4.
Plus précisément si l'on désire que le substrat soit oxydé en acide carboxylique (essentiellement dans le cas où ledit chaînon > CH- est méthyle) et l'on préférera que l'hétéropolyacide de formule (III) et l'entité cationique de formule (II) soient tels que le rapport atomique entre la totalité des hydrogènes présents et Ψ soit au moins égal à 3, avantageusement à 4, de préférence à 5.
Si l'on désire que le substrat soit oxydé à l'état moyen II (par exemple en ester ou en cétone), l'on préférera que l'hétéropolyacide de formule (III) et l'entité cationique de formule (II) soient tels que le rapport atomique entre la totalité des hydrogènes présents et Ψ soit au moins égal à 2 et au plus égal à 3.
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Si l'on désire que le substrat soit oxydé en éther, l'on préférera que l'hétéropolyacide de formule (III) et l'entité cationique de formule (II) soient tels que le rapport atomique entre la totalité des hydrogènes présents (c'est-à-dire y compris ceux apportés par l'entité (HV) dans Δ et par les entités HSi, HGe, H2B dans Ψ) et Ψ soit au plus égal à 3, avantageusement à 2, de préférence à 1. Il est également préférable que l'entité cationique [AaBb] se substituant au moins partiellement à l'hydrogène comporte du vanadium IV (VO++).
Ainsi la présente invention vise également une composition qui comporte une phase support choisie parmi les bioxydes de titane, de zirconium et leur mélange et au moins une phase hétéropolyacide de formule (III) dans laquelle Δ présente un rapport atomique W/Mo au moins égal à 1/12, avantageusement à
1/4, de préférence à 1/3.
Est aussi visée une composition où l'hétéropolyacide de formule (III) et l'entité cationique de formule (II) sont tels que le rapport atomique entre la totalité des hydrogènes présents et Ψ soit au plus égal à 3, avantageusement à 2, de préférence à 1.
Est aussi visée une composition où l'hétéropolyacide de formule (III) et l'entité cationique de formule (II) sont tels que le rapport atomique entre la totalité des hydrogènes présents et Ψ soit au moins égal à 3, avantageusement à 4, de préférence à 5.
Selon une variante avantageuse de la présente invention, l'hétéropolyacide de formule (III) et l'entité cationique de formule (II) sont tels que le rapport atomique entre la totalité des hydrogènes présents et Ψ soit au moins égal à 2 et au plus égal à 3. Avantageusement l'hétéropolyacide de formule (III) présente une structure dite de Keggin.
De préférence, l'hétéropolyacide de formule (III) est tel que Δ est un mélange d'au moins deux atomes ou entités.
Il est intéressant que l'hétéropolyacide présente une formule (III) telle que Δ corresponde à un rapport atomique W/Mo au moins égal à 1/2, avantageusement à 1 , de préférence à 2.
Il peut également être avantageux que l'hétéropolyacide présente une formule (III) telle que Δ corresponde à un rapport atomique V/(W + Mo + V) au moins égal à 1/12, avantageusement à 1/6, de préférence à 1/4.
Les exemples non limitatifs suivants illustrent l'invention.
Généralités
Réactions principales observées :
CF3CH3 + 3/2 O2 →CF3CO2H + H2O 2CF3CH3 + O2 →(CF3CH2)O + H2O 2CF3CH3 + 2 O2 →CF3CO2CH2CF3 + 2H2O
Réactions mineures réputées parasites :
CF3CH3 + 3/2 O2 →CO2 + CF3H + H2O CF3CH3 + 1 O2 →CO2 + CF3H + H2O
1. Mode opératoire général Schéma de principe
Oxygène'
Trifluoroéthane Boîte chaude
Azote
Hélium
Analyse CPG en ligne
Catalyseurs
Nous avons effectué un essai à blanc, soit un test du support Ti02 à 250°C durant sept heures.
Il s'avère que ce solide est faiblement actif (3 < TTF143a < 4%) et conduit préférentiellement à de la combustion (Sél. COx = 95%).
Trois familles de catalyseurs peuvent être identifiées :
té en
Masse de l'échantillon : 1 gramme de catalyseur en poudre,
(dilué à 3 ml dans du carbure de silicium),
Pression : 1 bar (c'est-à-dire 105 Pa) absolu, Réactifs : F143a/02/H20/ιnerte = 15,6/15,6/7,8/61 % mol inerte : He : 55,9 et N2 : 5,1 % mol,
Température : entre 175 et 250°C.
- T Température
- opt. Optimale
Taux de transformation
Sel. Sélectivité exprimée en % molaire COx C02 + CO Ether (CF3CH2)20 TFA Acide trifluoroacétique
L'essai type se déroule sur deux jours et comporte deux parties.
1.1 Essai à température variable
Il y a analyse des effluents gazeux par palier de température de 25°C entre 175 et 250°C, soit quatre analyses séparées par 1 h15 d'intervalle chacune.
Les résultats sont analysés et l'on détermine ainsi la température optimale, point de fonctionnement de la seconde partie.
Catalyseurs sélectifs en TFA (acide trifluoroacétique)
Catalyseurs sélectifs TFA et ester (CF-,CO
9CH
9CFι)
Catalyseurs sélectifs en éther ((CF^CHo)?O)
*peut également être considéré comme a = 1 A = H
1.2 Essai à température optimale
C'est la température à laquelle on obtient le meilleur compromis entre le taux de transformation global du R143a (CF3-CH3) et la sélectivité totale en produits d'oxydation ménagée (hors combustion : C02 et CO). Cette température est soit 225°C, soit 250°C.
A partir de cette température maintenue constante, nous effectuons une analyse par heure, afin de suivre l'évolution des performances en fonction du temps. Le temps d'étude a varié de 5h30 à 46h00, suivant :
- la stabilité des valeurs observées,
- la décroissance possible du taux de transformation du F143a initial.
Catalyseurs sélectifs en TFA
Cataivseurs sélectifs en TFA et ester (CF.COOCHPCF
*Sél. ester = 65,2% Catalyseurs sélectifs en éther
2. Préparation et caractéristiques des catalyseurs
Les HPA ont été imprégnés à sec sur le support Ti02 selon la procédure décrite ci-dessus.
Le support Ti02 a une aire spécifique de 86 m2/kg et un volume poreux à l'eau de 0,94 ml/g.
L'imprégnation a été réalisée sur 10 g de support et calculée afin d'obtenir une monocouche théorique d'HPA sur celui-ci telle que : somme métaux/Ti = 0,167 en atome. La masse d'HPA a été dissoute dans 9,4 ml d'eau permutée à 40°C. Ensuite, le support a été imprégné par la solution limpide et à température ambiante. Dans certains cas, il a fallu deux imprégnations successives, séparées par un séchage à 120°C afin de dissoudre la masse nécessaire d'HPA. Les solides ont été séchés à 110°C et testés en l'état. Le tableau ci-dessous résume les préparations réalisées.
La nature de l'HPA initial, non supportée, notamment le nombre de molécules d'eau d'hydratation a été déterminé par analyse ATD-ATG.
Le tableau suivant présente les pertes de masse en fonction de la température
PM : Masse molaire en gramme éq. : Equivalent Nbre : Nombre Tx : Température