Vecteur de délivrance d'ARN
La présente invention concerne des moyens destinés au transfert à l'intérieur d'une cellule d'un fragment d'ARN codant pour un déterminant antigénique caractéristique d'une tumeur ou d'un agent pathogène ainsi qu'aux compositions pharmaceutiques les comprenant. La présente invention s'applique en particulier au domaine des vaccins.
D'une manière générale, la vaccination traditionnelle consiste à sensibiliser le système immunitaire d'un individu à un agent infectieux (bactérie, virus ou parasite). A cette fin, trois types de vaccins ont été proposés et développés selon les cas, de manière plus ou moins empirique :
- Les vaccins inactivés (ou tués) obtenus à partir de bactéries ou de virus entiers qui ont perdu leur infectivité grâce à des traitements chimiques ;
Les vaccins vivants qui sont constitués par des bactéries ou des virus infectieux dont la virulence a été atténuée par mutagénèse ou par passages dans divers milieux qui provoquent des mutations ; et
Les vaccins sous-unités, à base de toxines bactériennes ou d'antigènes d'agents infectieux purifiés.
D'autre part, on a récemment proposé d'appliquer le principe des vaccins à la prévention des tumeurs malignes. En effet, la plupart des cellules tumorales expriment à leur surface des antigènes qui diffèrent soit qualitativement, soit quantitativement des antigènes présents à la surface des cellules normales correspondantes. Ces antigènes sont dits spécifiques lorsqu'ils sont uniquement exprimés par des cellules tumorales. Lorsqu'ils sont présents à la fois sur des cellules normales et tumorales, ces antigènes sont dits associés à la tumeur ; dans ce cas, ils sont présents soit en plus grande quantité, soit sous une forme différente dans les cellules tumorales.
Une fois le vaccin administré, les cellules du système immunitaire reconnaissent les antigènes du germe étranger, réagissent spécifiquement à cette intrusion et gardent ces antigènes en mémoire ; elles protégeront l'organisme lors d'une infection ultérieure.
D'une manière générale il existe deux grands types de réponse immunitaire : la réponse de type humoral qui est caractérisée par la production d'anticorps par les lymphocytes B et la réponse immunitaire à médiation cellulaire qui met en jeu des cellules effectrices i.e., essentiellement les lymphocytes T8 (lymphocytes cytotoxiques). Ces réponses sont initialement activées par les cellules présentatrices d'antigènes et modulées par les cellules régulatrices i.e., les lymphocytes T4 (lymphocytes T helper) et les lymphocytes T suppresseurs.
Dans ses très grandes lignes, la réponse immunitaire fonctionne ainsi :
- Les cellules présentatrices d'antigène (monocytes, macrophages et lymphocytes B) capturent l'antigène, le digèrent et en réexposent des fragments à leur surface, en association avec des molécules du complexe majeur d'histocompatibilité (MHC) de classe I ou H.
- Les lymphocytes T4 stimulent la prolifération des lymphocytes B producteurs d'anticorps et celle des lymphocytes T8 (lymphocytes T cytotoxiques ou CTL) quand ils "voient" les fragments d'antigènes associés au complexe majeur d'histocompatibilité de classe II.
- Les lymphocytes B produisent les anticorps qui vont interagir avec les antigènes circulants de manière à les neutraliser.
- Enfin les lymphocytes T8 détruisent les cellules infectées quand ils reconnaissent les fragments d'antigènes associés au complexe majeur d'histocompatibilité de classe I.
On pense actuellement que les vaccins doivent probablement induire à la fois une réponse humorale et à médiation cellulaire pour conférer une immunité solide et durable.
Parmi les types de vaccins cités ci-dessus, les vaccins vivants sont souvent les plus efficaces : ils activent simultanément les lymphocytes B, T4 et Tg en conférant un bon niveau d'immunité. De plus, comme ils se multiplient dans l'organisme, ils agissent à faibles doses et n'exigent généralement pas de rappel. Malheureusement, pour demeurer vivants, ces vaccins doivent généralement être conservés au froid. Le maintien de la chaîne du froid lors des transports est un facteur qui grève de façon non-négligeable le coût de ces vaccins. Enfin, leur virulence qui est atténuée n'est pas nulle et ils induisent parfois des effets secondaires chez des sujets immunodéprimés. Plus grave encore, ils peuvent recouvrer leur virulence à la suite de mutations inverses, ce qui est rarissime mais proprement intolérable.
Les vaccins sous-unités n'ont pas ces défauts mais ils stimulent • généralement moins bien les cellules immunitaires et nécessitent des adjuvants (des molécules qui renforcent leur pouvoir immunogène). Le vaccin contre l'hépatite B, constitué par l'antigène majeur de surface du virus, obtenu par la technologie de l'ADN recombinant, est un exemple de vaccin sous-unité développé avec succès. Toutefois, dans d'autres cas, les résultats ont été décevants.
On pense qu'un facteur limitant le succès des vaccins sous-unités réside dans le fait qu'ils ne sont pas capables d'induire une réponse immunitaire de type cellulaire suffisamment forte. Ceci résulte vraisemblablement de l'impossibilité pour certains antigènes d'être correctement processés et/ou pour
leurs fragments, d'entrer en contact avec les molécules du complexe majeur d'histocompatibilité (MHC) de classe I.
En effet, l'association entre les molécules du MHC de classe I (qui participent à la réponse immunitaire de type cellulaire) et les fragments peptidiques a lieu dans le reticulum endoplasmique de la cellule. Pour cela, il faut donc, au préalable, que l'antigène parvienne jusque dans ce compartiment cellulaire. D'une façon générale, l'entrée dans ce compartiment se fait à partir du cytosol où les protéines sont synthétisées par traduction des ARN messagers correspondants. Le passage du cytosol au reticulum endoplasmique s'effectue grâce à deux types de mécanismes :
- soit un mécanisme de sécrétion lorsque la protéine est synthétisée sous forme de précurseur (mis enjeu d'un peptide signal),
- soit un mécanisme de "pompe" à peptides.
Les types de vaccins connus jusqu'à présent ne permettent absolument pas de maîtriser cette donnée importante qu'est l'association des molécules du MHC de classe I et des fragments peptidiques. Le plus souvent, les éléments infectieux (bactéries, virus, parasites ou antigènes) sont en effet absorbés par les cellules phagocytaires selon le mécanisme d'endocytose (ou phagocytose). Les vésicules d'endocytose fusionnent avec des lysosomes dont le contenu enzymatique assure la dégradation du matériel phagocyté. Ces vésicules x endocytaires et lysosomales forment un ensemble distinct du reticulum endoplasmique et ne sont pas en contact avec ce dernier.
Par conséquent, même si un antigène est capable d'induire une production d'anticorps neutralisants à son encontre, il n'est absolument pas certain qu'il se révélera au bout du compte efficace pour la mise en oeuvre d'un vaccin sous- unité.
On a maintenant trouvé de manière surprenante que la synthèse d'un antigène pouvait être réalisée directement dans les cellules présentatrices d'antigènes de l'individu à immuniser, lorsque l'ARN codant pour cet antigène était administré sous forme apropriée e.g., sous forme de composition
liposomale. Le destin de l'ARN ainsi injecté était en effet hautement incertain compte-tenu de sa très courte demi-vie. De plus, il n'était absolument pas évident que l'ARN soit correctement délivré dans le cytosol et qu'il soit pris en charge par la machinerie cellulaire assurant le processus de traduction.
Ce nouveau mode de vaccination favorise nettement l'association des molécules MHC de classe I avec les fragments peptidiques issus de la digestion de l'antigène puisqu'il a été montré que l'individu ainsi traité était capable de développer une réponse immunitaire mettant en jeu les lymphocytes T cytotoxiques (CTL).
En conséquence, l'invention propose :
(i) Un vecteur de délivrance d'ARN qui comprend un liposome et au moins un fragment d'ARN codant pour un déterminant antigénique caractéristique d'une tumeur ou d'un agent pathogène, ledit au moins un fragment d'ARN étant encapsulé dans ledit liposome ;
(ii) Une composition pharmaceutique destinée au traitement d'une tumeur ou d'une maladie induite par un agent pathogène, à des fins préventives ou curatives, qui comprend à titre d'agent thérapeutique un vecteur de délivrance d'ARN selon l'invention ;
(iϋ) L'usage d'un vecteur de délivrance d'ARN selon l'invention pour traiter de manière préventive ou curative, une tumeur ou une maladie induite par un agent pathogène ;
(iv) L'usage d'un vecteur de délivrance d'ARN selon l'invention, pour la préparation d'un médicament destiné au traitement préventif ou curatif d'une tumeur ou d'une maladie induite par un agent pathogène ;
(v) Une méthode de traitement curatif ou préventif d'une tumeur ou d'une maladie induite par un agent pathogène qu: comprend l'acte d'administrer une quantité suffisante d'un vecteur de délivrance d'ARN selon l'invention à un patient ayant besoin d'un tel traitement.
Un fragment d'ARN utile aux fins de la présente invention est par nature un fragment d'ARN non-infectieux, exclusivement de type messager ; c'est-à- dire capable d'être directement traduit en protéine par la machinerie cellulaire sans devoir être d'abord répliqué ou transcrit en ADN. Par définition, il ne contient pas les éléments qui lui permettraient de se répliquer à l'intérieur d'une cellule. De même il ne contient pas l'information génétique nécessaire à la reconstitution d'un agent pathogène (e.g., une bactérie, un virus, ou un parasite) substantiellement complet.
Par "déterminant antigénique", on entend n'importe quel peptide comportant au moins un épitope caractéristique d'un antigène de tumeur ou d'un agent pathogène. Ce déterminant antigénique peut donc être l'antigène natif complet, un précurseur ou un analogue de celui-ci, un fragment de l'antigène natif ou un analogue de ce fragment. Par "analogue", on entend une molécule ayant une séquence en acides aminés sensiblement différente de celle de la molécule native e.g., dont la séquence en acides aminés présente un degré d'homologie au moins d'environ 80%, de préférence d'au moins 90%, de manière tout à fait préférée d'au moins 95% avec la séquence de.la molécule native.
D'une manière générale, le déterminant antigénique peut être caratéristique de n'importe quel type de tumeur ou de n'importe quel agent pathogène.
Afin d'illustrer ce qui précède, on cite à titre d'exemple :
- La protéine de la nucléocapside (nucléoprotéine ou NP) du virus de la grippe de type A affectant les humains telle que définie par la séquence de l' ARNm qui lui correspond. Cette séquence a été publiée dans Huddleston & Brownlee, Nucl. Ac. Res. (1982) 10 (3) : 1029.
- La protéine de fusion (F) du virus de la rougeole
- Un peptide comportant l'épitope de séquence : Thr-Tyr-Glu-Arg-Thr-Arg- Ala-Leu-Val-Arg. Cet épitope est caractéristique de la nucléoprotéine des virus de la grippe type A.
- Un peptide comportant la séquence : Thr-Tyr-Glu-Arg-Thr-Arg-Ala-Leu- Val-Thr.
- L'antigène de tumeur H23-ETA associé au cancer du sein chez les humains, tel que décrit dans Wreschner et al, J. Biochem. (1990) 189 : 463.
- Un peptide comportant l'épitope majeur de l'antigène H23-ETA, ayant la séquence : Pro-Gly-Ser-Thr-Ala-Pro-X-Ala-His-Gly-Val-Thr-Ser-Ala-Pro- Asp-Y-Arg-Pro-X, dans laquelle X est Pro ou Ala et Y est Thr ou Asn.
Un vecteur de délivrance d'ARN selon l'invention peut contenir différents fragments d'ARN ; chacuns de ces fragments codant pour un déterminant antigénique particulier. Par exemple, un vecteur de délivrance d'ARN selon l'invention destiné au traitement préventif de la grippe peut contenir à la fois :
- Un fragment d'ARN codant pour la nucléoprotéine des virus de la grippe de type A et un fragment d'ARN codant pour la nucléoprotéine des virus de la grippe de type B ou bien,
- Un fragment d'ARN codant pour la nucléoprotéine des virus de la grippe de type A et un ou plusieurs fragment(s) d'ARN, chacun de ces derniers codant pour l'hémaglutinine d'une souche particulière du virus de la grippe.
Aux fins de la présente invention, un fragment d'ARN peut être obtenu de manière conventionnelle e.g., par synthèse chimique ou par transcription in vitro du fragment d'ADN correspondant.
Par "liposome", on entend une vésicule essentiellement formée d'une membrane constituée de lipides en double couche. Une telle vésicule peut présenter une ou plusieurs strates membranaires. Dans le premier cas, on parle d'une vésicule unilamellaire tandis que dans le deuxième cas il s'agit d'une vésicule oligo- ou plurilamellaire. De mamère typique, la membrane des liposomes est constituée de lipides amphiphyliques tels que les phospholipides, en association ou non avec d'autres consituants lipidiques. Des phospholipides
appropriés sont par exemple, la phosphatidylcholine, la phosphatidylsérine, la phosphatidyléthanolamine, les sphingolipides, la cardiolipine, le phosphatidylinositol, l'acide phosphatidique et le phosphatidylglycérol. De plus, on peut aussi prévoir d'utiliser des phospholipides synthétiques dérivés ou non des phospholipides mentionnés ci-dessus, contenant par exemple, des groupements variés tels que des groupement hydroxyles, imidazoles, aminé, amides, sulphydiyles, etc.
De préférence, d'autres lipides tels que des stéroides, le cholestérol, des aminés aliphatiques, peuvent être mélangés aux phospholipides. De tels lipides sont en particulier utiles à titre d'agents stabilisants ou anti-oxy dants.
Aux fins de la présente invention, un premier mélange lipidique avantageux est constitué de phosphatidylcholine (PC) et de cholestérol (CH) en proportion variable. On indique toutefois que des proportions PC : CH satisfaisantes sont de l'ordre (en terme de part) de 5 : 1 à 5 : 5. Un tel mélange à part égale convient particulièrement. Un deuxième mélange avantageux est constitué de phosphatidylcholine, de cholestérol et de phosphatidylsérine (PS) en proportion variable, par exemple CH/PC/PS en proportion 5:4:1.
La préparation des liposomes ainsi que l'encapsidation de l'ARN peut être mises en oeuvre selon des techniques connues. En particulier, les techniques d'encapsidation de l'ADN qui sont couramment utilisées, sont applicables dans le cas présent.
En outre, la membrane peut aussi contenir diverses protéines insérées dans la membrane, attachées par liaison covalente à un lipide de la membrane, directement ou indirectement via un agent de liaison, ou simplement en interaction avec un phospholipide. Lorsque'une protéine est liée par liaison covalente à un lipide, ce dernier est de préférence un lipide possédant une fonction aminé tel que par exemple, la phosphatidyléthanolamine. Avantageusement ces protéines peuvent être utilisées comme agent de ciblage des liposomes sur une classe particulière de cellules. Ce sont par exemple, des anticorps monoclonaux ou des lymphokines.
Aux fins de la présente invention, le (ou les) fragment(s) d'ARN codant pour un déterminant antigénique d'une tumeur ou d'un agent pathogène est (sont) avantageusement accompagné(s) d'un fragment d'ARN codant pour une interleukine-1, d'un fragment d'ARN codant pour une interleukine-4 ou d'un fragment d'ARN codant pour une interleukine-2 ; ce dernier étant tout particulièrement préféré.
Conformément aux buts poursuivis par la présente invention, il doit être entendu qu'un fragment d'ARN codant pour un déterminant antigénique ou une interleukine comporte outre la séquence codante, tous les éléments nécessaires à la traduction de cette dernière.
Lorsque différents fragments d'ARN composent un vecteur ou une composition pharmaceutique selon l'invention, ceux-ci peuvent être partiellement ou totalement liés les uns aux autres, de manière à former au moins un fragment d'ARN polycistronique.
Enfin, une composition pharmaceutique selon l'invention peut être fabriquée de manière conventionnelle. En particulier on associe le ou les agents thérapeutiques selon l'invention avec un diluant ou un support acceptable d'un point de vue pharmaceutique. Une composition selon l'invention peut être administrée par n'importe quelle voie conventionnelle en usage dans le domaine des vaccins, en particulier par voie sous-cutanée, par voie intra- musculaire ou par voie intra-veineuse, par exemple sous forme de suspension injectable. On indique que la voie sous-cutanée est particulièrement bien adaptée pour administration d'une composition selon l'invention. L'administration peut avoir lieu en dose unique ou répétée une ou plusieurs fois après un certain délai d'intervalle. Le dosage approprié varie en fonction de divers paramètres, par exemple, de l'individu traité ou du mode d'administration.
L'invention est illustrée ci-après en se référant aux figures suivantes :
La figure 1 représente le plasmide pGEM-3Z.
La figure 2 schématise les inserts des plasmides pTG3003 (b.ase pGEM- 3Z), pPM2 (base pUC18), pPM3 (base pUC18), pPM4 (base pUC18), pPM5 (base pGEM-3Z) et pPM6 (base pGEM-3Z). NP = nucléoprotéine ; IL-2 = interleukine-2 ; S. signal = séquence signal du précurseur de l'IL-2 ; 3'NTRβG = extrémité 3'non-traduite du gène de la β-globine de lapin.
La figure 3 schématise les inserts des plasmides pPM9, pPMlO, pPMll et pPM12 (chacun à base de pGEM-4Z). 5'NTRβG = extrémité 5'non traduite du gène de la β-globine de lapin.
EXEMPLE 1 : Préparation de liposomes chargés en ARN cod-ant pour la nucléoprotéine du virus de la grippe de type A.
1A. Préparation de l'ARN.
Un fragment EcoI - Sali comprenant le cDNA codant pour la nucléoprotéine du virus de la grippe de type A, souche A/NT/60/68 (Huddleston & Brownlee, Nucl. Ac. Res. (1982) 1Q (3) : 1029) est obtenu par digestion du plasmide pNP28 (Jones & Brownlee, Gène (1985) 25 : 333).
Ce fragment EcoRf - Sali est inséré dans le plasmide pGEM-3Z (Promega Corp ; Figure 1) digéré par EcoRI et Sali de manière à placer le cDNA codant pour la nucléoprotéine sous le contrôle d'un promoteur reconnu par la RNA polymérase du phage T7. On obtient ainsi le plasmide pTG3003.
Le plasmide pTG3003 est ensuite linéarisé par digestion avec Sali ; puis transcrit en utilisant un kit de transcription in vitro (Stratagène ; réf. catalogue
200341) selon les instructions du fournisseur. L'ARN ainsi obtenu est cappé par adjonction dans le tampon de transcription de 10 μl d'une solution de m7G(5')ρpp(5')G 5 mM (Pharmacia ; n° produit 27-4635).
1B. Préparation des liposomes.
On prépare une solution de cholestérol en dissolvant le produit en poudre (Sigma) dans du chloroforme à raison de 100 mg/ml. Puis dans un tube Corex de 30 ml. on mélaiige 58 μl de la solution de cholestérol et 110 μl d'une solution de phosphatidylcholine à 100 mg/ml (Sigma). Le mélange final contient environ
30 μmoles de lipides.
Ce mélange est agité vigoureusement au vortex. Puis on laisse le solvant s'évaporer à 40°C. L'opération de séchage est complétée par lyophilisation pendant environ 1 hr.
La couche lipidique déposée au fond du tube est reprise dans 1 ml d'eau. Le mélange est homogénéisé au vortex et soniqué à la fréquence minimale en utilisant un sonicateur Labsonic L de Braun. L'opération s'effectue pendant 10
min. par passages intermittents de 15 secondes, espacés par 30 secondes de repos au froid.
La suspension ainsi obtenue est centrifugée à 16000 rpm, à 4°C pendant 15 min. pour sédimenter les particules de titane et les vésicules les plus grandes
(Biofuge/Heraeus en tube eppendorff). Puis le surnageant contenant une majorité de vésicules unilamellaires ayant pour diamètre 50 microns environ, est récupéré dans des tubes Corex de 15 ml.
A la suspension vésiculaire obtenue en B), on ajoute 135 μl de la préparation d'ARN obtenue en A) ; soit 40 μg d'ARN environ. Le mélange est plongé doucement dans l'azote liquide, en roulant entre ses doigts le tube maintenu vertical. Lorsque le mélange est complètement congelé, on le lyophilise pendant toute une nuit.
Le lyophilisât est réhydraté progressivement dans 100 μl d'eau distillée. Puis on ajoute goutte à goutte 0,9 ml de tampon Hepes pH 7,05 de composition : NaCl 140 mM, KC15 mM, Na2_HPθ4 2H2O 0,75 mM, Hepes 25 mM. La suspension vésiculaire est ensuite calibrée par extrusions successives au travers d'un premier et deuxième filtre dont les pores ont respectivement un diamètre de 400nm et de 200nm. La suspension ainsi obtenue contient une majorité de vésicules oligolamellaires qui ont encapsulé l'ARN.
Afin d'éliminer de manière substantielle l'ARN non-encapsulé, la suspension est déposée sur une colonne de Sepharose 4B (10 ml ; colonne de section 1 cm) prééquilibrée en tampon Hepes. L'élution est poursuivie en tampon Hepes. Les fractions éluées d'aspect blanc qui contiennent les vésicules sont collectées ensemble ; ceci correspond à un volume d'environ 2 ml.
EXEMPLE 2 : Induction d'une réponse CTL initiée par des liposomes chargés en ARN codant pour la nucléoprotéine du virus de la grippe de type A.
Trois séries de souris BALB/c correspondant respectivement (i) au test, (ii) contrôle positif et (iii) au contrôle négatif sont préparées comme suit :
(i) Test : les souris reçoivent par voie intra-veineuse 200 μl de la préparation de liposomes obtenue à l'exemple 1.
(ii) Contrôle positif : les souris reçoivent par voie intra-péritonéale 130 unités hémaglutinantes du virus de la grippe de type A, souche Caen (A-Caen). Les différentes souches de type A diffèrent parfois entre elles pour certaines protéines comme l'hémaglutinine ou la neuraminidase mais jamais pour la nucléoprotéine. Par contre il existe des variations en ce qui concerne la nucléoprotéine entre les virus de type A et B.
(iii) Contrôle négatif : les souris reçoivent par voie intra-veineuse 200 μl d'une préparation de liposomes préparées comme à l'exemple 1, l'addition d'ARN ayant été ommise.
15 jours après, les souris de (i) et (iii) reçoivent une injection identique à la première et dans les mêmes conditions.
15 jours après la deuxième injection, la rate des souris est prélevée et dilacéréè. Les hématies sont éliminées par choc osmotique. Puis les cellules spléniques sont mises en culture dans des plaques à godets à raison de 5.10" cellules/godets sous un volume de 2 ml en milieu de culture DMEM (Gibco) complémenté à 10 % de sérum de veau fétal, 2 mM de L-glutamine, 50 μM de β-mercaptoethanol, 10 mM d'Hepes, 1 mM de pyruvate de sodium, 10 unités/ml de pénicilline, 10 μg/ml de streptomycine, 2,5 μg/ml d'amphotéricine et des acides aminés non-essentiels (Flow labs).
Ce milieu contient en outre 5 μM du peptide NP 147-158R" de formule : Thr-Tyr-Glu-Arg-Thr-Arg-Ala-Leu-Val-Thr-Gly. Ce peptide correspond à un épitope systématiquement reconnu par les CTL des souris BALB/c lorsqu'elles
sont immunisées avec le virus de la grippe de type A (Bodmer et al, Cell (1988) 52 : 253).
La culture est poursuivie à 37°C sous atmosphère à 7 % de C02- Au bout de 7 jours, le milieu de culture initial est remplacé par du milieu frais. Dans chaque godet, on ajoute, de plus, 5 106 cellules de rate de souris BALB/c non soumises à immunisation, ces cellules ayant été irradiées par 4000 Rad de rayonnement gamma.
Au I2lème jour de culture, l'activité des CTL est détectée par le test classique de relargage du 5**Cr notamment décrit par Martinon et al, J. Immunol. (1989) 142 : 3489. Des précisions sont données comme suit :
1 à lOxlO6 cellules de mastocytome de souris DBA/2 (H-2d) histocompatible avec les souris BALB/c (cellules P815), en milieu DMEM, sont incubées en présence de 100 μCi de Na2 H 1-O4 (CEA, France) pendant 1 hr à 37°C. Les cellules sont lavées deux fois, puis reprises en milieu DMEM.
L'opération est répétée en utilisant des cellules P815 infectées par le virus de la grippe de type A, souche Bangkok (P815/ A-Ban) ou par le virus de la grippe de type B souche Yamagata (P815/B-Yam) L'infection des cellules P815 est au préalable menée comme suit : 10" cellules dans 0,5 ml de milieu DMEM sont infectées par 100 unités hémaglutinantes de virus. Après 90 min à 37°C, les cellules sont lavées dans 20 ml de milieu DMEM complémenté avec 10 % de S VF pour stopper l'infection. L'expression des protéines du virus est poursuivie 3 hr à 37°C avant que les cellules soient utilisées d.ans le test de cytolyse.
Les cellules P815 (cellules cibles) sont alors distribuées dans les puits d'une plaque de microtitration à raison de 3000 cellules par puits. Dans les trois cas (i), (ii) et (UT), les cellules spléniques (cellules effectrices), en milieu DMEM, sont ajoutées dans chaque puit de manière à constituer des séries formant une gamme de rapport cellules effectrices / cellules cibles comprise entre 100/1 et 0,3/1 approximativement. Le peptide NP 147-158R" est enfin ajouté à la concentration finale de 2,5 μM. Dans chaque puit, le volume final est de 200 μl.
La plaque est ensuite incubée 4 hr à 37°C puis centrifugée. Dans chaque puit, on prélève 100 μl de surnageant. La radioactivité de chaque prélèvement est mesurée et les résultats sont exprimés dans le tableau ci-dessous, en pourcentage du relargage du chrome dû à l'activité des CTL :
(relargage observé - relargage spontané) lOOx
(quantité totale de chrome incorporée - relargage spontané)
KXHMPLE 3 : Deuxième préparation de liposomes chargés en ARN codant pour la nucléoprotéine du virus de la grippe de type A.
3A. L'ARN est obtenu comme précédemment décrit en 1A.
3B. Préparation des liposomes.
On prépare une solution de cholestérol en dissolvant le produit en poudre dans du chloroforme à raison de 100 mg/ml. Puis, dans un tube Corex de 30 ml, on mélange 58 μl de la solution de cholestérol, 176 μl d'une solution de dipalmitoyl phosphatidylcholine à 50 mg/ml et 219 μl d'une solution de phosphatidylsérine à 10 mg/ml. Le mélange final contient environ 30 μmoles de lipides.
Ce mélange est vigoureusement agité au vortex. Puis on laisse le solvant s'évaporer à 40°C. L'opération de séchage est complétée par lyophilisation pendant 1 hr.
La couche lipidique déposée au fond du tube (environ 30 μmoles) est reprise par 300 μmoles d'octyl-β-glucoside. La solution doit être limpide.
A cette préparation, on ajoute environ 50 μg d'ARN préparé en 3A. Afin d'éliminer le détergent, ce mélange est dialyse contre du tampon Hepes 10 mM pH 7,05 contenant 150 mM NaCl et 2,7 g d'adsorbant Biobeads-SM2 (9 mg d'adsorbant/μmole de détergent). La dialyse est poursuivie sous agitation pendant 16 hr à température ambiante.
La suspension vésiculaire est ensuite calibrée par trois extrusions successives à 40°C au travers de membranes dont les pores ont un diamètre de 200 nm ; puis enfin éluée en tampon Hépès sur une colonne de Sépharose CL4B.
EXEMPLE 4 : Préparation de liposomes chargés en ARNs codant pour (i) la nucléoprotéine du virus de la grippe de type A et (ii) rinterleukine-2 humaine.
4A. Préparation de l'ARN.
Le plasmide pTG3003 décrit en 1A est partiellement digéré par SphI et traité à la polymérase Klenow. On religue en insérant un linker MluI et on sélectionne un plasmide ayant perdu le site SphI situé en 3' de la séquence codant pour NP, avec remplacement par MluI ; soit le plasmide pPMl.
D'autre part, on récupère la séquence codant pour l'IL-2, sous forme du fragment EcoRI - JCbal d'un phage M13 commercialisé par British Biotechnology sous la référence BBG3. Ce fragment est inséré dans pUC18 (Viera & Messing, Gène (1982) 19 : 259) pour donner le plasmide pPM2.
Un fragment .Xbal - HindIII comport.ant l'extrémité 3' non-traduite du gène de la β-globine de lapin (Kafatos et al, PNAS (1977) 72 : 5618 est synthétisé par PCR en utilisant les amorces OPM1 et OPM2.
OPM1 :
Xbal 5 / TTTTTCTAGAGCCCTGGCTCACAAATACCACTGAC 3 '
OPM2 :
" HindIII MluI 5 ' AAAAAAGCTTACGCGTTTTTTTTTTTTTTTTGCAATGAAAATAAATTTCC 3 '
Ce fragment est inséré dans pPM2, préalablement digéré par Xbal et HindIII. On obtient ainsi le plasmide pPM3.
Un fragment d'ADN synthétique comportant la séquence codant pour le peptide signal de l'IL-2 humaine est inséré dans pPM3 préalablement digéré par EcoRI et -Xhol pour donner le plasmide pPM4.
Ce fragment d'ADN synthétique est formé par hybridation des oligonucléotides suivants :
OPM3 :
EcoRI Sali
5' AATTCGCGCGTCGACATAGGCCTATCCACC ATG TAC AGG ATG CAA
CTC GTG TCA TGC ATT GCA CTA AGT CTT GCA CTT GTC ACA AAC
AGT GCT CCT ACT AGC 3' X ol
OPM4 :
Xhol 5' TCGAGCT AGT AGG AGC ACT GTT TGT GAC AAG TGC AAG ACT TAG TGC AAT GCA TGA CAC GAG TTG CAT CCT GTA CAT GGTGGATAGGCCTATGTCGACGCGCG 3'
Sali EcoRI
Enfin l'ensemble codant pour le précurseur de l'IL-2 et la région 3' non- traduite du gène de la β-globine de lapin est récupéré à partir de pPM4 sous forme d'un fragment Sali - MluI pour être inséré dans pPMl préalablement digéré par Sali et MluI po donner le plasmide pPM5.
Le plasmide pPM5 est ensuite linéarisé par digestion MluI ; puis transcrit en utilisant un kit de transcription in vitro (Megascript de Ambion). L'ARN ainsi obtenu est cappé par adjonction dans le tampon de transcription de 10 μl d'une solution de m7G(5')ppρ(5')G 5 mM (Pharmacia ; n° produit 27-4635).
4B. La préparation des liposomes est réalisée comme précédemment décrit en 3B.
On utilise environ 66μg d'ARN obtenu en 4A / 30 μmoles de lipides.
EXEMPLE 5 : Troisième préparation de liposomes chargés en ARN codant pour la nucléoprotéine du virus de la grippe de type A.
5A. Préparation d'ARN.
Le plasmide pPM5 est digéré par StuI et Hpal de manière à éliminer la quasi-totalité de la région codant pour le précurseur de l'IL-2 ; puis religué pour donner le plasmide pPM6.
pPM6 est ensuite linéarisé par digestion MluI ; puis transcrit en utilisant un kit de transcription in vitro (Megascript de Ambion). L'ARN ainsi obtenu est cappé par adjonction dans le tampon de transcription de 10 μl d'une solution de m7G(5')ppp(5')G 5 mM (Pharmacia ; n° produit 27-4635).
5B. La préparation des liposomes est réalisée comme précédemment décrit en 3B
On utilise environ 66μg d'ARN obtenu en 5A/30 μmoles de lipides.
EXEMPLE 6 : Préparation de liposomes chargés en ARN codant pour la protéine de fusion du virus de la rougeole.
6A. Préparation de l'ARN.
Le plasmide pTG2148 décrit dans la demande de brevet EPA 305 209 comporte le fragment d'ADN codant pour la protéine de fusion (Buckland et al, J. Gen. Virol. (1987) £8 : 1695). pTG2148 est digéré par HindIII et Hpal de mamère à éliminer la région 5' non-traduite du gène codant pour la protéine de fusion. Celle-ci est remplacée par la région 5' non-traduite du gène de la β- globine de lapin reconstruite par hybridation des oligonucléotides OPM5 et 6. On obtient ainsi le plasmide pPM7.
OPM5 î HindIII 5' AGCTTACACTTGCTTTTGACACAACTGTGTTTACTTGCAATCCCCCAAAACAGC CACCATGGGTCTCAAGGTGAACGTCTCTGCCATATTCATGGCAGTACTGTT 3' Hpal
OPM6 : Hpal 5' AACAGTACTGCCATGAATATGGCAGAGACGTTCACCTTGAGACCCATGGTGG CTGTTTTGGGGGATTGCAAGTAAACACAGTTGTGTCAAAAGCAAGTGTA 3' HindIII
D'autre part, le plasmide pGEM-4Z (Stratagène) est digéré par EcoRI, puis traité à la polymérase Klenow. On religue en insérant un linker MluI pour obtenir le plasmide pPM8.
Enfin, la région 5' non-traduite du gène de la β-globine et la séquence codant pour la protéine de fusion sont récupérées à partir de pPM7 sous forme d'un fragment HindIII - Sacl. Celui-ci est inséré dans pPM8 préalablement digéré par HindIII et Sacl. On obtient ainsi le plasmide pPM9 dans lequel la séquence codant pour la protéine de fusion est placée sous le contrôle du promoteur T7.
pPM9 est linéarisé par digestion MluI ; puis transcrit en utilisant un kit de transcription in vitro (Megascript de Ambion). L'ARN ainsi obtenu est cappé * par adjonction dans le tampon de transcription, de 10 μl d'une solution de m7G(5')ρpp(5')G 5 mM (Pharmacia ; n° produit 27-4635).
6B. La préparation de liposomes est réalisée comme précédemment décrit en 3B.
On utilise environ 60 μg d'ARN obtenu en 6A/30 μmoles de lipides.
EXEMPLE 7 : Deuxième préparation de liposomes chargés en ARN codant pour la protéine de fusion du virus de la rougeole.
7A. Préparation de l'ARN .
On prépare un fragment d'ADN synthétique, de séquence (en double brin):
EcoRI Xbal MluI
5 ' GAATTCCACTCTAGACACA 3 ' 3 ' TCGACTTAAGGTGAGATCTGTGTGCGC 5 ' extrémité cohésive Sali
Ce fragment d'ADN est inséré d.ans pPM9 probablement digéré par Sacl et MluI pour donner le plasmide pPMlO qui ne comporte plus de site Sacl.
Le fragment .Xbal - MluI de pPM5 qui comporte l'extrémité 3' non- traduite du gène de la β-globine est récupéré, puis inséré dans pPMlO préalablement digéré put Xbal et MluI pour donner le plasmide pPMll.
pPMll est ensuite linéarisé par digestion MluI ; puis transcrit en utilisant un kit de transcription in vitro (Megascript de Ambion). L'ARN ainsi obtenu est cappé par adjonction dans le tampon de transcription, de 10 μl d'une solution de m7G(5')pρp(5')G 5 mM (Pharmacia ; n° produit 27-4635).
7B. La préparation des liposomes est réalisée comme précédemment décrit en 3B1
On utilise environ 60 μg d'ARN obtenu en 7A/30 μmoles de lipides.
EXEMPLE 8 : Préparation de liposomes chargés en ARNs codant pour (i) la protéine de fusion du virus de la rougeole et (ii) l'interleukine-2 humaine.
8A. Préparation de l'ARN.
L'ensemble codant pour le précurseur de l'IL-2 et la région 3' non-traduite du gène de la β-globine du plasmide pPM4 est récupéré sous forme d'un fragment EcoIU - Mul. Ce fragment est inséré dans pPMll préalablement digéré par EcoRI et MluI pour donner le plasmide pPM12.
pPM12 est ensuite linéarisé par digestion MluI ; puis transcrit en utilisant un kit de transcription in vitro (Megascript de Ambion). L'ARN ainsi obtenu est cappé par adjonction dans le tampon de transcription, de 10 μl d'une solution de m7G(5')pρp(5')G 5 mM (Pharmacia ; n° produit 27-4635).
8B. La préparation de liposomes est réalisée comme précédemment décrit en 3B.
On utilise environ 87 μg d'ARN obtenu en 8A/30 μmoles de iipides.
EXEMPLE 9 : Induction d'une réponse CTL initiée par les liposomes préparés dans les exemples 3, 4 et 5.
La réponse CTL est mise en oeuvre et analysée comme décrit dans l'Exemple 2, à 2 modifications près : on précise que l'on utilise 500 μl de chacune des préparations liposomales obtenues dans les exemples 3, 4 et 5 pour injecter une souris (première injection ainsi que rappel) et que l'on effectue les injections par voie sous-cutanée.
Certains tests sont effectués 15 jours après la première injection.
D'autre part, des expériences parallèles permettent de tester (i) l'ARN mélangé à des liposomes mais non encapsulé et (ii) l'ARN pur. Dans le cas (i), on injecte sous un volume de 0,5 - 1 ml, 50 μg d'ARN préparé en 1A mélangé à
des liposomes vides préparés selon le procédé décrit en 3B à l'exception de l'addition d'ARN, correspondant à environ 30 μmoles de lipides. Dans le cas (ii), on injecte 50 μg d'ARN préparé en 1A sous un volume d'environ 0,5 - 1 ml.
Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Injection Effecteurs P815/- P815 P815 P815
/cible /NP /A-Ban /B-Yam
Ces résultats montrent en particulier que :
- l'ARN seul est inefficace pour induire une réponse immunitaire ;
- l'ARN mélangé à des liposomes mais non encapsulé est inefficace pour induire une réponse immunitaire ;
- l'ARN codant pour NP seul, encapsulé dans des liposomes, est capable d'induire une réponse immunitaire seulement après rappel (comparaison tests # l et 3) ; et
- l'ARN codant pour NP et IL-2, encapsulé dans des liposomes est capable d'induire une réponse immunitaire après une seule injection (comparaison tests
# 2 et 3).
EXEMPLE 10 : Immunisation des souris à rencontre du virus de la rougeole en utilisant les liposomes préparés dans les exemples 6, 7 et 8.
Le modèle animal qui est mis en oeuvre est substantiellement tel que décrit dans Drillien et al, PNAS (1988) 8 : 1252.
On constitue 5 lots de 8 souris BALB/c.
Un lot est réservé au contrôle positif. Ces souris reçoivent 4 x 10' unités formant plages du virus de la vaccine WTGFM1173 par voie intra-péritonéale en une seule injection. WTGFM1173 contient le gène de la protéine de fusion du virus de la rougeole. Il a été décrit comme un agent immunogène actif
(Drillien et al, supra).
Un lot est réservé au contrôle négatif. Ces souris reçoivent par voie sous- cutanée, environ 30 moles de lipides sous forme de liposomes vides préparés selon le procédé décrit en 3B (à l'exception de l'addition d'ARN) en première injection et en rappel 15 jours après.
Les 3 autres lots sont réservés aux tests. Les souris reçoivent par voie sous- cutanée une première injection et un rappel 15 jours après. La première injection et le rappel correspondent chacun à environ 0,4 - 0,6 ml des préparations liposomales des exemples 6, 7 et 8.
Environ 15 jours après le rappel, les souris sont testées par injection intracérébraie de 50 1 d'une suspension à 10 % de cellules de cerveau de souriceaux nouveau-nés préalablement infectés par l'isolât SSPE du virus de la rougeole (Wild et al, J. Med. Virol. (1979) 4 : 103).
Ce test indique que les liposomes des exemples 6, 7 et 8 ont une action immunogène similaire à celle du VVTGFM1173.